vendredi 7 novembre 2014

Vendredi goetzien

Le vendredi est mon jour préféré, d'une part parce qu'il signe l'arrivée du week-end (n'en déplaise à Monsieur GATTAZ :-) et d'autre part car c'est le jour où La Gazette (de l'hôtel Douot) paraît ; une véritable source d'émerveillement, de plaisir et d'apprentissage pour le collectionneur et fou d'art que je suis.

 
Ce matin, j'ai reçu cette jolie petite gravure signée Henri GOETZ (1909-1989), peintre et graveur abstrait franco-américain tombé dans l'oubli – tiens donc, encore un ! – et auquel je m'intéresse un peu depuis quelque temps.

Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsqu'en feuilletant La Gazette je tombe sur ce lot de la prochaine vente de la SVV PRUNIER :


Une carte postale (en fait un "entier postal", sorte de carte postale pré affranchie dont le dos est vierge) adressée à Henri GOETZ...


... et dont le dos est orné d'un dessin au pastel et à l'encre monogrammé "HH".

Eh oui, il s'agit bien d'une oeuvre d'Hans HARTUNG, mon peintre préféré, exécutée en 1947, d'après la date de l'oblitération.

Je savais que les deux peintres se connaissaient et s'appréciaient. En voici la preuve.

A l'époque, les deux amis tiraient le diable par la queue et HARTUNG oeuvrait sur tous les supports qu'il pouvait trouver (l'immédiat après-guerre, et notamment l'année 1947, reste l'une de ses meilleures périodes). Toujours en 1947, ils eurent heureusement la chance de croiser la route du futur cinéaste Alain RESNAIS (excusez du peu) qui leur consacra à chacun un court-métrage (hélas restés muets faute de moyens), documentaires qui les aideront à percer un peu...

Les deux artistes se retrouveront bien plus tard sur la Côte d'Azur, GOETZ à Villefranche et HARTUNG à Antibes. Tous les deux y termineront leurs jours la même année, en 1989 et tragiquement pour GOETZ (il se jettera très courageusement du cinquième étage de l'hôpital niçois où il croupissait).

Si j'en juge par les traces de colle, ce modeste hommage d'un artiste à un autre artiste a probablement égayé un mur de l'atelier parisien de GOETZ, comme nombre de cartes postales. Combien de temps y est-il resté accroché ? Qu'a-t-il vu de beau ? Ah si les objets pouvaient parler...

Un objet idéal pour le philatéliste sentimental que je suis, n'est-ce pas ?

Plus d'sous, dommage :-(.

Bon week-end, et un bon conseil : lisez La Gazette !

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