lundi 13 octobre 2014

Escapade parisienne

Samedi matin, du côté de l'avenue FOCH

A quoi reconnaît-on un vrai collectionneur ? "Il lui manque toujours deux choses : de la place et de l'argent", dixit Patricia MARSHALL, art advisor, dans le dernier hors-série d'Art Magazine consacré aux collectionneurs, que j'ai dévoré la nuit dernière dans le train me ramenant à la maison et que bien sûr je vous conseille.

Oui M'dame ! Et surtout de l'argent, le nerf de la guerre, parce que pour la place on peut toujours s'arranger, surtout quand une bonne étoile permet à vos derniers bébés de trouver miraculeusement leur place dans un studio déjà très très encombré :-).


De l'argent, zut, flûte, j'en manque vraiment en ce moment et compte tenu de tout ce que j'ai à financer dans les prochains mois, ça va être hyper chaud ! Il faut dire que je suis très (trop) sollicité... Dernière tuile en date, juste avant le début du week-end, qui plus est : ce superbe "1040" de Pol CHAMBOST, une "bombe" pour laquelle je ne pouvais que craquer, d'autant plus que je me suis mis en tête – allez donc savoir pourquoi ? – de réunir toutes les combinaisons de couleurs existant, et il y en a quelques-unes...

Bref, c'est donc plutôt soucieux et en griffonnant toutes sortes d'additions alambiquées que j'ai pris le train vendredi soir !

Le week-end a débuté samedi matin par une fort sympathique réunion de céramophiles chez Bénédicte et Jean-Jacques WATTEL qui recevaient autour d'un petit déjeuner leurs collègues du Club des Collectionneurs de Céramiques. Le couple nous a fait les honneurs de sa collection et présenté les premières publications de Louvre Victoire, leur nouvelle maison d'édition, et notamment Les RUELLAND, céramistes, récemment paru et qui rencontre déjà un beau succès.


Beaucoup de monde autours des ouvrages du couple...


Une superbe coupe de Jean DERVAL, l'artiste préféré (?) des WATTEL.


Un JOUVE typiquement "40" (j'aime beaucoup) et particulièrement réussi.

Les plus belles pièces de la collection WATTEL étant en ce moment exposées à Vallauris, à l'espace MADOURA, je ne peux que vous conseiller d'aller y faire un tour !

Il s'est poursuivi par un traditionnel tour des galeries de Drouot puis Saint-Germain-des-Prés, pour le plaisir des yeux, deux acquisitions et quatre "récupérations".


Ma première acquisition, c'est cette superbe (quel rose !) tapisserie d'Émile GILIOLI, "La Chute d'Icare", une oeuvre de 1966 tissée à seulement trois exemplaires. 

GILIOLI est un artiste très intéressant ; un peu oublié, comme tant d'autres, et dont les oeuvres sont de ce fait encore relativement abordables. Cela ne durera pas, alors profitez-en si vous en avez l'occasion...

Né en 1911 à Paris, Émile GILIOLI passe son enfance en Italie. Il s’installe définitivement en France en 1927. Après avoir suivi les cours du soir à l’École des arts décoratifs de Nice, il obtient une bourse d’études et réussit au concours d’admission de l’École nationale supérieure des beaux-arts en 1931.
Dès 1945, il s’engage résolument dans la voie de la création non-figurative aux côtés de DEYROLLE, DEWASNE, POLIAKOFF et VASARELY.
Il participe à divers Salons (Réalités Nouvelles, Salon de Mai). Il est notamment membre fondateur du salon de la jeune sculpture en 1949 et vice-président de groupe Espace animé par André BLOC, Fernand LÉGER et Le CORBUSIER.
Il expose dans de nombreuses expositions de groupe en France et à l’étranger avec des sculptures mais aussi des tapisseries, des dessins et des peintures. Plusieurs expositions particulières lui sont consacrées.
En 1957, il obtient le prix de la tapisserie à la Biennale de Sao Paulo.
A partir de 1962, GILIOLI expose ses sculptures à la galerie Dina VIERNY qui lui consacre plusieurs expositions personnelles (Peintures et gouaches 1988, Dessins et sculptures 1991, Œuvres sur papier 1999) et le présente à la FIAC en 1987 et en 1999.
Il est également sollicité pour des commandes publiques. La plus chère à ses yeux restera la réalisation du Monument national de la Résistance au Plateau des Glières, inauguré en 1973 par André MALRAUX.
Avec cette impressionnante œuvre en béton, GILIOLI introduit la notion d’architecture dans la sculpture.
Il a laissé une œuvre considérable répartie dans de nombreux musées en France (Centre Georges Pompidou, Paris - Fondation Dina Vierny-Musée Maillol, Paris - Musée des Beaux-Arts, Nantes - Musée de peinture et de sculpture, Grenoble) et à l’étranger (Tate Gallery, Londres - Musées Royaux de Belgique, Bruxelles - Musée d’Ostende - Musée de sculpture en plein air du Middelheim Parc, Anvers - Musée National, Oslo - Musée d’Art Moderne, Stockholm - Helsingfors Kunsthall, Helsinki - Art Institute of Chicago - Museum of Art Carnegie Institute, Pittsburgh - Museum of Modern Art, New York - Miami Museum of Modern Art - Seattle Art Museum - Milwaukee Art Center - Museu de Arte Moderna, Sao Paulo)

Source : galerie Dina VIERNY (texte publié à l'occasion d'une exposition de dessins et tapisseries de GILIOLI l'an dernier)

Pour en revenir à ma tapisserie, son motif est tiré d'un dessin de 1949 qui lui a particulièrement plus puisqu'il en a tiré une lithographie :



... et une sculpture en inox, éditée à six exemplaires en 1975.

Si vous aimez la tapisserie moderniste, je ne peux que vous conseiller de fréquenter mon fournisseur : Sébastien MEUNIER, un véritable passionné !


Première "récup" dans le Marais, à la galerie RIVIERA de l'ami Cédric : cette sculpture en porcelaine de Tim ORR. Le couple d'amoureux a trouvé refuge sous une table de LIGNIER, à côté d'un beau PARISI.

Après avoir rechargé les batteries (merci Cédric ;-) et enfin fait la connaissance d'Éric, un autre passionné (qui a la chance de vivre dans un superbe et surtout très grand appartement ; le rêve !), direction Saint-Germain-des-Prés. 


Deuxième récupération à la galerie SILBEREIS : ce grand TIFFOCHE, en ce moment entre une céramique patinée de PÉROT et un bronze de LIGNIER.


Pause expos avec le duo PHILIPPON-LECOQ chez JOUSSE, à voir absolument...


... et le peintre Jean DEWASNE à la galerie LAURENTIN. Un artiste à redécouvrir, maître de l'abstraction constructiviste et qui a eu son heure de gloire dans les années 70.

Un peu de lèche-vitrines dans le quartier :


Tiens, une planète bleu de CAPRON ; ça c'est vraiment rare ! Vue au 7 quai Voltaire, adresse du très beau concept store de la maison Ventilo.

 
Un grand MARFAING. Pas mal, mais qu'est-ce qu'il s'est répété, lui. Dommage...


Niki aussi, d'ailleurs. Pas facile de résister à une recette qui marche, surtout quand on a bien galéré avant...


La balade s'est achevée au 6 rue de Seine, "basilique Saint-Pierre de la céramique 50" :-), où j'ai pu me recueillir et avoir une entrevue avec le pape Thomas, que j'ai quitté à regret mais avec ce très sympathique petit RUELLAND "seconde période" (photographié ici le lendemain en gare d'Austerlitz, lors d'une compression de bagages :-).

Dimanche matin, direction les Puces de Saint-Ouen.


J'y ai récupéré ce très beau petit grès bornois des années 60/70 signé Guy SCHNEIDER chez Alexis MOSTINI, un objet que je trouve vraiment magnifique, d'autant plus qu'il ne m'a presque rien coûté, l'artiste (mari d'Élisabeth JOULIA) n'étant pas plébiscité par le marché car inconnu. Grrr...


Le plus bel objet de cette matinée restera pour moi cette Futuro house (tiens, on dirait mon SCHNEIDER :-), qui a attéri au marché Dauphine.


Point d'orgue du week-end dimanche après-midi, avec une dernière récupération : mon premier DIATO, "Chouette et son oeuf" (ici au bureau, lundi matin). J'en avais rêvé après la rétrospective monégasque de l'artiste. Merci à toi, là haut ;-).


La nouvelle à la maison. Elle s'y sent bien puisqu'elle a lâché son oeuf :-)... 


Allez, une petite dernière pour la route : cette grande bouteille (35 cm) de mon artiste préféré, Michel ANASSE (ici en gare d'Austerlitz, alors que je mettais un peu d'ordre dans mes bagages en attendant mon train de nuit).


Mes bagages ? Sans commentaires, SVP. Merci !

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