vendredi 25 avril 2014

Masque mural de Jean AUSTRUY

Jean AUSTRUY (1910-2012)
Masque mural (circa 1960)
H. 30,5 cm, pr. max. 6 cm

Un petit côté Scream bien avant l'heure, n'est-ce pas ?

Il est signé "J. Austruy" au revers, en creux et à priori à l'aide du cachet de l'artiste.

Je vous disais que j'aimais bien les miroirs, les vases et les crucifix.

J'avais oublié les masques, d'autant plus que ces objets ne sont pas courants du tout, surtout lorsqu'ils sont si originaux et expressifs que celui-ci...

Bon week-end et bonnes vacances pascales si vous avez, comme moi, la chance de pouvoir vous échapper un peu du quotidien !

Inv. PM JA 1 i

jeudi 24 avril 2014

Vase "boule" de Robert DEBLANDER

Robert DEBLANDER (1924-2010)
Vase "boule" (1956)
H. 12 cm

Dans une vie antérieure, Monsieur Vase et Madame Fiole étaient ensemble ; je n'ai pas voulu les séparer et donc acquis les deux.

Il est également signé de la marque "à l'étoile" du céramiste, sous la base, au pinceau.

Provenance : galerie Patrick MIGNOT ; ex collection Pierre STAUDENMEYER.

Bibliographie : "Pierre STAUDENMEYER, la passion céramique", éditions SOTHEBY's (2014), reproduit p. 28 ; "La céramique des années 50", par Pierre STAUDENMEYER, éditions NORMA (2004), reproduit p. 157. 

Exposition : "Pierre STAUDENMEYER, la passion céramique", Paris, SOTHEBY's France, 6-15 février 2014.

Inv. PM RD 5 i

mercredi 23 avril 2014

"Fiole" de Robert DEBLANDER

Robert DEBLANDER (1924-2010)
"Fiole" (1956)
H. 15 cm

Cette petite céramique est emblématique de la première période de l'artiste (1950-57), dont l'atelier de Neuilly-sur-Seine aurait pu être celui d'un grand peintre abstrait de la nouvelle École de Paris si ses toiles à lui n'avaient pas été d'élégantes faïences fines.

Elle est signée de la marque "à l'étoile" du céramiste, sous la base, au pinceau.

Provenance : galerie Patrick MIGNOT ; collection privée (Paris).

Bibliographie : "Pierre STAUDENMEYER, la passion céramique", éditions SOTHEBY's (2014), reproduite p. 28 ; "La céramique des années 50", par Pierre STAUDENMEYER, éditions NORMA (2004), reproduite p. 157.

Exposition : "Pierre STAUDENMEYER, la passion céramique", Paris, SOTHEBY's France, 6-15 février 2014.

Inv. PM RD 4 i

vendredi 18 avril 2014

And the winner is...


La bonne réponse au petit jeu-concours de vendredi dernier était "les 2 potiers".

Le gagnant est Alexis MOSTINI, fin connaisseur et galeriste bien connu des amateurs fréquentant les Puces de Saint-Ouen, l'un des rares professionnels à sortir des sentiers battus et dont la sélection m'enchante à chaque fois que je passe le voir.

Bravo Alexis et merci aux nombreux participants !

L'objet dont j'ai tiré l'image énigmatique est un imposant chaudron ou cache-pot (?) mesurant 45 cm de diamètre et pesant plus de 8 kg. Un très gros bébé donc.


J'ai également la chance de posséder ce qui est sans doute le plus petit "2 potiers" existant : ce ravissant saleron (?) mesurant à peine 5 cm de diamètre !

Le duo en question est composé de Robert CHARLIER et Pierre LANGLÉ.

On devrait bientôt en savoir plus sur leur travail, qui intéresse de plus en plus de collectionneurs (désolé, mais je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant).

En attendant, bon week-end... pascal !

Photo : © galerie Riviera

jeudi 17 avril 2014

Retour au paradis

Calamity Lucette in Roussillon

Les beaux jours arrivent : ça sent les vacances !

L'avantage pour moi, miss Lucette, céramique-fétiche, c'est que j'accompagne mon fada de propriétaire. Il est en effet si atteint qu'il ne part jamais en congés sans quelques-uns de ses "bébés", comme il dit, qu'il installe aussitôt arrivé (attention, on ne rigole pas :-).

D'après ce que j'ai compris, on repart très bientôt à Ménerbes, au "Refuge", chez son amie Marie. Chouette ! Après Tahiti, le Luberon est le plus bel endroit qu'il m'ait été donné de voir et j'ai vraiment hâte de réintégrer mon sac à bulles de voyage, avec les quelques copines qu'il choisira.

Il a déjà consacré un long billet à cette Provence paradisiaque (c'est ici) mais je ne peux résister au plaisir de vous montrer quelques photos de la "saison 2", l'été dernier, qui vous donneront peut-être envie d'en faire de même. Si vous aimez le calme ab-so-lu, les veilles pierres (rien de mieux pour une chouette), le charme et l'élégance (vade retro, camping "Les Flots Bleus" :-), les vieux villages perchés et une nature préservée, ne cherchez pas ailleurs : le Luberon est fait pour vous ! Et pas de panique côté budget, le coin est bien plus économique qu'on ne le pense, mais ne l'ébruitez surtout pas ;-).

Allez, c'est parti :


- Au bout du chemin : "Le Refuge", à quelques mètres de la maison de Marie et Mitsou, le matou des lieux, dopé par son cadre de vie (la miss a 23 ans). Une cour bien équipée pour le farniente (hamac, fauteuils, etc.), une cuisine-coin séjour, une chambre et une salle de bains charmantes : par-fait !


- La maison, qui date du XVIIe siècle, est adossée à une falaise calcaire qui la protège parfaitement des intempéries.


- Au premier, la chambre et son petit salon privatif sur la gauche.


- On ne peut plus agréable en fin de soirée...


- "Le refuge" by night.


- Éclairages subtils.


- Son séjour-cuisine...


- ... avec les heureux élus de la "saison 2" : 4 RUELLAND très colorés, une sculpture de Dominique BAUDART, Azraël, Aglaé, Sidonie et moi, qualifiée d'office bien sûr :-).


- Un refuge silencieux...


- ... au clair de lune et protégé par son "rocher".


- Le cadre idéal pour une séance de cinéma en plein air, sur le hamac...


- Avec Azraël, Aglae et Sidonie, on n'en a pas perdu une miette. Qu'est ce qu'elle était belle Josette DAY ! On n'en fait plus des actrices comme ça. Et Jean MARAIS alors...


- En contrebas, la jolie petite maison de Marie et sa falaise protectrice semblaient véritablement veiller sur nous.

A suivre...

mercredi 16 avril 2014

A voir


Beaucoup d'expos à voir en ce moment, beaucoup. Quel dommage que je ne sois pas rentier et libre comme l'air :-)...

Petite sélection personnelle :

- Lucio FONTANA, au MAM de la Ville de Paris, du 25 avril au 24 août.

A ne pas manquer car  c'est l’une des plus importantes rétrospectives de l'artiste, considéré comme l'un des grands visionnaires du XXe siècle. Pour la première fois en France depuis 1987, plus de 200 sculptures, toiles, céramiques et environnements permettent d’offrir une vision globale de son parcours.

Né en Argentine, en 1899, de père italien et sculpteur de formation, il passera la majeure partie de sa vie à Milan. Exploitant toutes les possibilités de la sculpture polychrome (terre cuite, céramique, mosaïque) et collaborant avec des architectes, il est un des premiers artistes abstraits italiens dans les années 1930. Il passe la Seconde Guerre Mondiale en Argentine. De retour à Milan en 1947, il devient la figure de proue du mouvement spatialiste qu’il définit dans divers manifestes. Ce mouvement part de l’espace et de la lumière pour concevoir des œuvres en relation avec le monde environnant et la conquête spatiale. Il s’incarne dans ses sculptures en céramique, ses toiles trouées et ses environnements. En 1949, il réalise ses premiers Concetti spaziali (Concepts spatiaux), toiles perforées sur lesquelles il intervient avec divers matériaux et couleurs vives. Après une rétrospective à la Biennale de Venise en 1958, il commence sa série de toiles fendues, les Tagli et devient une figure de référence pour les artistes des années 1960.

Le parcours chronologique de l'exposition couvre l'ensemble de sa production, de la fin des années 1920 à sa mort en 1968, à travers tous ses grands cycles : sculptures primitives et abstraites, dessins, céramiques polychromes, œuvres spatialistes, toiles perforées et œuvres informelles, oscillant entre geste conceptuel épuré et profusion de matières et de couleurs.

L’exposition, réalisée avec la collaboration de la Fondazione Lucio Fontana, met en valeur la diversité de sa création, entre abstraction et figuration, quête métaphysique et incarnation, utopie et kitsch, fascination technologique et matières informes. Ses toiles fendues, devenues des icônes de l’art moderne, sont mises en regard d’œuvres moins connues, notamment ses sculptures des années trente et ses céramiques, la plupart présentées pour la première fois en France.

Source : communiqué de presse
Photo (en-tête de billet) : Concetto spaziale, Attese, 1966, © Fondazione Lucio Fontana, Milano/by SIAE/Adagp, Paris 2014



- Jean-René GAUGUIN, au Musée d'Art et d'Industrie André DILIGENT de Roubaix ("La Piscine"), jusqu'au 18 mai

L’artiste franco-danois Jean-René GAUGUIN, fils de Paul GAUGUIN et de son épouse danoise Mette Sophie GAD, eut une carrière prolifique de sculpteur et de céramiste. Il commence la sculpture vers 1910 avec des bois en taille directe et des bronzes de danseurs et de centaures inspirés de grotesques de la Renaissance. L’essentiel de son œuvre céramique est produit pour la grande firme Bing and Grondhal de Copenhague dans les années 20. Jean-René GAUGUIN expose de nombreuses céramiques à l’exposition universelle de 1925 à Paris avant d'être invité à travailler pour la Manufacture de Sèvres en 1927. Figuratif, violemment coloré et profondément original, son œuvre en fait un artiste majeur qu’il faut redécouvrir.

La plupart de ses sculptures et céramiques sont conservées dans des collections publiques et privées danoises. Depuis peu, quelques collectionneurs français ont acquis des pièces majeures qui sont présentées dans cette exposition avec de nombreux prêts en provenance du Danemark. Par ailleurs, La Piscine a constitué, grâce à des achats et des dons récents, un fonds qu'elle mettra en valeur à l'occasion de cette première exposition consacrée à l'artiste dans un musée français.

"La Piscine" expose également jusqu'à la même date le peintre André FOUGERON et le céramiste Michel LANOS, tout aussi intéressants. Nos amis Ch'tis ont bien de la chance d'avoir un musée si dynamique !

Source : communiqué de presse 
Photo : L'Enlèvement d'Europe, 1925, faïence émaillée, h. 73,5 cm, collection du musée, © A. Leprince ADAGP Paris 2014



- "Regards sur l'École de Paris", au Musée de La Cour d'Or, à Metz, jusqu'au 16 juin

Une belle expo sur la Nouvelle École de Paris, un mouvement typiquement 50 et que j'apprécie tout particulièrement.

Entre 1957 et 1987, le Musée de La Cour d’Or a constitué grâce à la politique d’acquisition ambitieuse et systématique de son conservateur, Gérald COLLOT, un ensemble remarquable d’œuvres du XXe siècle (estampes, dessins, peintures, sculptures et tapisseries).

Sans prétendre à une histoire de l’art du XXe siècle, les œuvres rassemblées mettent l’accent sur les peintres qui explorent en France des voies nouvelles de l’abstraction après la seconde guerre mondiale. Passés à la postérité sous le nom de Nouvelle École de Paris, ces artistes se détachent du monde visible, mais se souviennent du cubisme, du fauvisme en même temps qu’ils conçoivent leurs œuvres comme des actes totalement libres, un ensemble de gestes effusifs à interpréter a posteriori. Les voies empruntées abondent : Bazaine, Manessier ou Lapicque s’inspirent de la nature quand d’autres peintres abstraits, comme Hartung ou Soulages, trouvent dans l’expansivité du geste le vecteur de leurs émotions.

Source : communiqué de presse

Heureusement que de nos jours presque toutes les expos font l'objet de catalogues !

En ce qui me concerne, je craque très facilement. Seul problème : le manque de place pour les stocker :-(.

PS : pour en revenir à la céramique, essayez également de voir "Chemin faisant, 30 ans - 30 oeuvres", rétrospective de Marc UZAN chez Paola LUMBROSO, aux Puces de Saint-Ouen (jusqu'au 30 juin).

mardi 15 avril 2014

Miroir de Gérard HOFMANN

Gérard HOFMANN (1917-1965)
Miroir (circa 1960)
Ø 24 cm, h. 4 cm

Avec les coupes et les vases, les miroirs sont mes objets préférés.


Celui-ci a attiré mon attention par sa simplicité et surtout sa matière, une terre noire très chamottée avec un très bel émail blanc léger, peu couvrant ; un travail un peu brut qui en fait tout le charme et qui rappelle celui des THIRY.

Gérard HOFMANN est un céramiste peu connu. Peintre de formation, il travailla comme décorateur pour l'atelier Cérenne à Vallauris, avec sa femme Christiane, avant de monter sa propre affaire en 1959, après la fermeture de l'atelier. Il produisit notamment une très belle céramique utilitaire, originale par la forme et d'un fort beau rouge foncé, qu'il diffusa notamment en Alsace, sa région d'origine, et en Allemagne.


Il a souvent signé son travail d'un énigmatique "Hof" (ici au pinceau), ce qui ne facilite guère son identification.

J'avais besoin d'un miroir au bureau, bien utile pour se refaire une beauté après la piscine, et celui-ci est arrivé à point nommé, juste avant la "nouvelle saison" :-).

Inv. PM GH 2

lundi 14 avril 2014

Livres : à nous deux !

Ouf, ça y est : mon ménage de printemps est terminé. Les sortantes sont à la cave (j'allais écrire au purgatoire), dans l'attente de remonter un jour — qui sait ? — ou d'une nouvelle famille. Je peux enfin accéder à mon salon et profiter de ma banquette :-). Il ne me reste plus qu'à mettre un peu d'ordre dans les piles de livres posées à même le sol et par la même occasion vous parler un peu de ceux que j'ai bien aimés ces derniers mois.


- "Galeristes", par Anne MARTIN-FUGIER (aux éditions Actes Sud, 2010)

Ayant toujours été fasciné par cette profession (quel collectionneur ne rêve pas un jour de franchir le pas et de faire de sa passion pour l'art son métier ?), je dévore tous les ouvrages qui lui sont consacrés. Dans ce dernier, l'auteur, familière des galeries parisiennes depuis le milieu des années 70, nous parle de onze galeristes dont le métier consiste à déceler des talents, les soutenir et bien sûr à les vendre. Une profession en pleine mutation à l'heure d'Internet et dont l'un de ses représentants, Albert LOEB, est (comme moi ;-) bien pessimiste : C'est un métier fini. Je pense qu'on regardera de moins en moins la peinture. Rien n'est éternel. Nous sommes dans de telles mutations mentales de l'homme, de la culture, tout va tellement vite. Je crois qu'il y aura bientôt très peu de jeunes gens pour aller au Louvre. Vous allez me citer, je le sais bien, les longues files d'attente devant les musées. Moi j'y vois seulement le résultat de la politique de communication, et nullement le goût de la peinture. On parlait naguère beaucoup moins d'art mais le goût pour l'art était plus authentique qu'aujourd'hui.

Un ouvrage très intéressant, bourré d'anecdotes sur le monde de l'art et bien sûr absolument indispensable à tout futur galeriste ;-).


- "Éphémère éternité", par Georges MOUSTAKI (aux éditions Cherche midi, 2013)

Fan inconditionnel de l'artiste et de l'homme, je ne pouvais pas manquer ce petit livre où cet humaniste comme il n'en subsiste plus guère aujourd'hui nous parle de son métier de faiseur de chansons et de ses fabuleuses rencontres. L'homme a en effet eu une vie de rêve, cotoyant les plus grands artistes de son temps. La seconde partie de l'ouvrage rassemble les textes des ses plus belles chansons, comme "Sans la nommer", "Ma solitude", "Les mères juives", "Il est trop tard", dont la seule lecture est plaisir.

Dans l'une d'entre elles, "La philosophie", le poète dit que nous avons toute la vie pour nous amuser (aimer, être curieux, apprendre, rencontrer...) et toute la mort pour nous reposer. C'est bien vrai, ça ! Alors suivons bien son très précieux conseil afin d'arriver devant la grande faucheuse les plus fatigués possibles :-).


- "La Borne, 1940-1980", par Maud LEONHARDT SANTINI (édité en 2013 par la galerie Hugues MAGEN, à New York)

Un superbe ouvrage de près de 300 pages, richement illustré et relié, pour être incollable sur ce fameux centre de céramique et ses artistes (les LERAT, JOULIA, MOHY, etc.), longtemps et toujours opposé à celui de Vallauris. Incontournable si le monde du grès vous passionne ou si vous avez envie d'en savoir plus dans ce domaine.


Incroyable mais vrai : l'ami Salvatore PARISI a fait partie de l'aventure de la Borne ! C'est le "moustachu rigolo" à la pelle sur la gauche de cette photo, reproduite dans l'ouvrage (cliquez dessus pour l'agrandir). Un Salva jeune (24 ans) et beau...


"JOULIA" (co édité en 2011 par les galeries Anne-Sophie DUVAL et Mouvements modernes)

Superbe coffret renfermant deux livrets très intéressants : "Mémoires", qui rassemble des textes publiés du vivant de l'artiste (illustrés de superbes photos d'époque) éclairant le contexte dans lequel l'oeuvre de l'artiste a été dévoilée au public à parti des années 50 et "Exposition", qui le complète en présentant les oeuvres choisies par les galeries Anne-Sophie DUVAL et Mouvements modernes pour leur exposition de 2011. Indispensable à tout "jouliaphile" !


"Yves SAINT-LAURENT, les derniers jours de Babylone", par Luc CASTEL (aux éditions du Regard, 2012)

Un "beau livre", particulièrement émouvant et qui ne peut que faire réfléchir et un peu angoisser tout collectionneur digne de ce nom.

Je laisse la parole à Marie-José SIRACH qui en a très bien parlé dans l'Humanité du 27 décembre 2013 :

Le photographe 
Luc Castel 
a saisi sur pellicule 
le déménagement de l’appartement du grand couturier de Pierre Bergé avant que 
les biens ne soient dispersés.

Ouvrir cet ouvrage, c’est pousser la porte du somptueux appartement de la rue de Babylone, dans le très chic 7e  arrondissement de Paris. Doucement, animé par un brin de curiosité, guidé par le désir de découvrir ce qui se cache derrière ces murs hauts de plafond, ces boiseries, ces portes à double battant qui s’ouvraient alors et se refermaient sur trésors et merveilles. Peintures, marbres, bronzes, meubles arts déco, livres, objets souvenirs, photographies… Des objets précieux, surprenants, déconcertants parfois, glanés çà et là, aux puces ou dans les meilleures galeries. Goya, Picasso, Warhol, Braque, Léger, Géricault, Brancusi se côtoyaient dans un apparent désordre pictural, mais l’accrochage révèle un regard tout en harmonie, témoignant de coups de foudre pour un artiste, un motif, une palette de couleurs, des reflets mystérieux où le regard se noie à l’infini.

Luc Castel a eu l’immense privilège de pénétrer dans la demeure de ce couple mythique et de photographier le salon, la bibliothèque, l’entrée, chaque pièce de vie chargée de souvenirs, de trésors accumulés au fil du temps. Avant. Avant que n’arrive une armée d’hommes en bleu chargés du déménagement. Les objets, répertoriés, triés, gisent là, sur le sol, enveloppés dans du papier de soie avant d’être glissés dans du papier bulle. Castel s’est fait petite souris, ne pipant mot, l’œil aux aguets, pour restituer cet étrange ballet de toiles, de sculptures, de meubles, de luminaires. Hier vivants, ils semblent attendre, nous regarder, silencieusement. On devine de légers soupirs, on les sent prêts pour l’inconnu, un nouveau voyage vers d’autres acquéreurs, d’autres amoureux. Cet appartement, c’était aussi un peu le leur. Une main en bronze s’échappe d’un carton ; un marbre emballé façon Christo trône sur un chevet. Rien n’échappe à l’œil de Castel. Encore moins quand il s’agit de photographier en plongée l’alignement des acheteurs lors des enchères chez Christie’s. Sous la coupole du Grand Palais, une grand-messe s’est déroulée le 25  janvier 2009. Une cérémonie qui a vu se disperser tous ces biens sous l’œil attentif, dans une salle à l’écart, de Pierre Bergé.

Luc Castel est retourné sur les lieux, quelques jours après. Un immense sentiment de solitude vous saisit en traversant ces grandes pièces désormais nues. C’est entre ces murs qu’Yves Saint Laurent aura vécu, créé, imaginé robes et tailleurs, formes et couleurs, mélanges de matières pour habiller et sublimer les femmes durant près d’un demi-siècle. Le soleil étire ses reflets à travers les immenses fenêtres. Plus rien n’interfère. Sur la pellicule de Castel, on éprouve le poids du silence, celui du souvenir, d’une présence qui n’est plus mais qui semble hanter à jamais ces lieux…


"Babylone" était auparavant la demeure de Marie CUTTOLI, grande amatrice d'art et mécène, et de son mari, le biologiste Henri LAUGIER. Espérons qu'après le départ de SAINT-LAURENT et de Pierre BERGÉ le lieu fasse à nouveau le bonheur d'un collectionneur fou...

A méditer, les quelques lignes de Pierre BERGÉ qui ouvrent l'ouvrage :

L'art appartient à tout le monde. L'art est au-dessus de tout... C'est comme les arbres ou les nuages, qui appartiennent à tout le monde. Alors, si on a la chance de pouvoir, pendant un temps, posséder des oeuvres d'art, ou plutôt de les héberger, c'est formidable, mais il ne faut pas oublier qu'on n'en est pas vraiment les propriétaires.

A suivre (j'essaierai de vous parler de deux ou trois ouvrages tous les soirs)...

samedi 12 avril 2014

Premier BRANDY


Ça s'arrose ! Garçon : un Brandy :-). Oui, je sais, c'est facile...


Un véritable travail de peintre, dessiné et gravé, encore plus beau dans la réalité.

La bête est de belle taille puisqu'il s'agit d'une grande coupe sur talon de 34 cm de diamètre, en terre rouge de Vallauris (elle doit dater des années 70).

Pour en savoir plus sur l'oeuvre de Jean BRANDY, c'est ici, et aussi.

Une journée placée sous le signe de la coupe puisque je suis également rentré de ma balade niçoise avec une grande coupe des 2 POTIERS. Tiens donc, les 2 POTIERS...

Merci à l'ami Salvatore d'avoir pensé à moi durant son ménage de printemps ;-).

Le mien sera terminé demain. Ouf !

vendredi 11 avril 2014

Abstraction céramique (II)


Bord de lagon polynésien ? Toile de ZAO WOU-KI ?

Que nenni : "fragment" de l'une de mes plus grosses céramiques !

Sauriez-vous identifier son auteur ?

Un indice : il s'agit en fait d'un duo et leur magnifique émaillage n'appartient vraiment qu'à eux...

Si vous avez la bonne réponse (1), peut-être aurez-vous la chance de gagner une jolie petite boîte en céramique de Georges PELLETIER, attribuée par tirage au sort.

Verdict vendredi prochain.

En attendant, bon week-end !

(1) A laisser en commentaire, ci-dessous. Pas de publication de commentaires avant le jour J, bien sûr, sauf si ce sont de mauvaises réponses et afin que les mauvais élèves puissent revoir leur copie et retenter leur chance :-).

jeudi 10 avril 2014

Vade retro commotio terrae !


Ce beau crucifix d'Accolay (1) reçu ce matin devrait logiquement protéger ma famille nombreuse d'un futur séisme.

Puisse-t-il aussi veiller sur les perdants au "Kiki rente ou kiki rente pas" (en d'autres termes les sortants de ma collection) dans leur nouvelle vie !

Game over demain soir, si tout va bien.

(1) Créé par Raphaël GIARRUSSO, d'après son copain Georges PELLETIER.

mercredi 9 avril 2014

Volière


"L'oiseau", vu par PORTANIER, PARISI et ORLANDO.

Ça fonctionne plutôt bien, n'est-ce pas ?

Interlude terminé : je retourne à mon ménage de printemps et au petit jeu du "Kiki rente ou kiki rente pas" :-).

Les cartons s'accumulent...

lundi 7 avril 2014

Ménage de printemps


Désolé de vous avoir un peu négligé ces derniers temps mais je suis en plein dans la mise sous film à bulles, les cartons, les photos...

Un déménagement ? Non : un "déclic" ! Trop, c'est trop. Je ne peux quasiment plus faire un pas à la maison sans risquer la catastrophe. J'ai donc pris la décision - vraiment pas facile, croyez-moi ! - de me séparer d'un certain nombre de pièces. Et puis j'ai un vrai chef-d'oeuvre à financer. Donc un "déclic" qui tombe vraiment à pic...

J'ai commencé à lister les partants. C'est ICI.

Peut-être certains feront-ils votre bonheur ? Attention : premier arrivé premier servi et rubrique à suivre car alimentée régulièrement ;-).

***

A part ça, peu de nouvelles acquisitions ces derniers temps, le marché du timbre n'étant hélas guère florissant en ce moment.


Je me suis quand même offert ce superbe ANASSE, "Les prédateurs fous", ici au bureau avec un vase anonyme, monté à la plaque, qui aurait une quarantaine d'années et serait français. Peut-être vous dit-il quelque chose ?


Le poisson de Michel en transit sur le port de Nice samedi après-midi. Eh non, il ne retournera pas à l'eau...


Le même, déballé et à la maison, ce soir. Le prédateur a délogé et épouvanté quelques pauvres céramiques, qui se sont réfugiées où elles ont pu...


Sur le Net, de plus en plus de vendeurs d'objets en fer soudé anonymes les attribuent à tort à Michel ANASSE ; ce petit hérisson par exemple, bien trop rigolo pour être de la main du célèbre sculpteur...


Et ce superbe guerrier de Raphaël GIARRUSSO (merci Salvatore ;-). Depuis le temps que j'en recherchais un ! Celui-ci est particulièrement réussi et a enfin remplacé ma vieille bouteille de vin  - cuvée Jacques LAVIGNE quand même - à la cuisine.

***

21 h 27. Incroyable mais vrai : la terre vient de trembler à Cap d'Ail ! Une quinzaine de secondes. C'est bien long et très angoissant, croyez-moi, surtout quand vous entendez vos céramiques vibrer dangereusement et que vous ne savez pas quoi faire. Aucun dégât heureusement mais j'ai eu une de ces frousses. Ouf ! Une première pour moi. Espérons qu'il n'y ait pas de répliques et trop de dégâts chez les collègues...

***

Lendemain de tremblement de terre, vers 22 h 30

Pas de répliques heureusement. Ce qui est dingue à postériori, c'est que j'étais en train de vous parler de mon dernier ANASSE lorsque j'ai ressenti la secousse et que l'épicentre du séisme était à moins d'un km de la demeure et de l'atelier... de l'artiste, dans la vallée de l'Ubaye  Ce dernier va bien, heureusement. L'atelier est encore debout mais tous les dessins encadrés et les peintures sont au sol, avec 80 % de casse. Les sculptures en fer sont tombées mais n'ont bien sûr pas souffert. Celles en terre ont eu beaucoup de chance et sont intactes, à part deux d'entre elles. Cela aurait pu être bien pire. Les dieux de la céramique étaient de notre côté...


Pour déstresser un peu, je suis allé chercher à Nice tout à l'heure ce très beau vase bouteille de Fernand LACAF (très bien LACAF, je vous laisse chercher un peu  ;-), qui m'a séduit par sa belle forme de type "tokkuri" et son étonnant émaillage, bien gras, coulant, posé sur un bel engobe brun (merci Yves ;-).


Il a trouvé sa place en un instant, entre un MADOURA et un CHAMBOST, au sein d'une belle "ligne blanche" (ça a beaucoup bougé au niveau du bar).

La semaine dernière, je vous ai parlé de la table de Fernandel, signée JOUVE.

Le célèbre acteur (ou son décorateur) était fan de céramique comme vous pourrez le constater en lisant l'article que la revue Art et Décoration consacra à sa maison en 1956 et que je vous livre in extenso (cliquez sur les photos pour les agrandir et lire le texte) :






Pas mal, n'est-ce pas ? Une maison exceptionnelle pour l'époque, contrairement à ce que l'on a tendance à penser (moi le premier) : non, le modernisme était loin de séduire les foules dans les années 50, qui avaient plutôt un goût type "tante Yvonne"...

Est-ce la proximité d'Aix-en-Provence ?, où vivait le maître, toujours est-il que le célèbre acteur avait du "très très lourd". J'ai remarqué :


-  Un "poisson mécanique". Pas mal, mais je préfère celui de Michel ANASSE :-).


- Une sculpture en céramique. Une "babiole" à 50.000 € de nos jours, au bas mot...


- Et de deux ! Ouf, ouf, ouf...


- Et pour terminer un gros vase "boule" rouge vif à rendre fou n'importe quel amateur de céramique 50 !

Cherchez bien, vous y verrez aussi un crucifix d'une modernité rare, deux vases "oursin", un vase "rouleau", une troisième sculpture, etc.

Tapisseries de Marc SAINT-SAENS, Mario PRASSINOS, chaises de Gio PONTI, fauteuils Artifort : il n'y a pas de doute, nous ne sommes pas chez un comique :-).

JOUVE toujours mais figuratif chez le peintre et céramiste Gérard DROUILLET, qui est à l'honneur dans le dernier numéro de Maison Côté Sud, qui nous fait découvrir sa belle maison-atelier d'Eygalières :


L'artiste, décédé en 2011, avait un goût plutôt baroque : Alice COLONIEU, MADOURA précoce, etc.


Sa vierge noire a vraiment fière allure !

J'aime bien le JOUVE des années 40, exubérant, baroque.

Fernandel et Gérard DROUILLET : deux amateurs de belles choses qui ne sont plus là aujourd'hui. Tout ce qu'ils aimaient a été dispersé ou va l'être et seules quelques photos jaunies témoignent de ce qui fut leur univers. Tout n'a qu'un temps, hélas, et il ne faut pas l'oublier. Bien triste destinée humaine...