mercredi 11 septembre 2013

Lampe "DORA"


"Il faut toujours avoir une lampe d'André CAZENAVE chez soi" disait récemment Cédric dans l'un des billets de son blog bien renseigné, L'amateur Eclairé.

C'est bien vrai ça ! L'éclairage tamisé, "lunaire", dispensé par cette étonnante lampe est en effet particulièrement onirique et reposant. Un véritable anti stress...

J'ai enfin déniché la mienne il y a quelques jours. Elle est plutôt petite (environ 17 cm de diamètre) mais particulièrement efficace puisqu'à la nuit tombée son éclairage réussit à faire croire à mes deux "Coqs" de Michel ANASSE que le jour se lève. Ils se mettent donc à chanter :-), comme à Tahiti où, quelque peu fadas, ces volatiles sont actifs à n'importe quelle heure de la journée !


André CAZENAVE reste un designer encore bien mystérieux. Ses lampes (dites "DORA") sont de forme variable (le type "caillou" est le plus commun, mais il a également créé des pyramides, des cubes, des têtes, etc.) et existent en plusieurs tailles (à priori 6 pour les "cailloux"). Elles sont toutes construites suivant le même principe : une structure en polyester revêtue de petites particules de marbre polies par la suite recouvrant une base en aluminium électrifiée. Produites par l'Atelier A (comme ARNAL, François ARNAL, son créateur) durant la période d'activité de celui-ci (1969-1975), elles sont aujourd'hui devenues bien difficiles à dénicher en bon état. Attention : comme le disait Cédric, tous les "cailloux" lumineux ne sont pas des CAZENAVE ! Méfiez-vous des imitations et des rééditions fantaisistes, d'autant plus que leur lumière n'a vraiment rien à voir avec celle des "cailloux" originaux (1).

Pour en savoir plus sur l'Atelier A, je vous conseille vivement la lecture de "Atelier A - Rencontre de l'art et de l'objet", ouvrage paru aux éditions NORMA :


Texte de présentation de l'éditeur :

Créé par l’artiste François Arnal en 1969, l’Atelier A a disparu en 1975. Cette aventure, qui n’aura duré que six ans, est unique et romanesque, fulgurante et rétive, menée dans l’enthousiasme et l’improvisation, en marge et au cœur d’une époque charnière. Comme le dit François Arnal aujourd’hui : « Je crois que l’idée de l’Atelier A est le fruit à la fois d’une longue maturation dans mon travail d’artiste et du coup de tonnerre de Mai 68. » Les acteurs, artistes et designers qui ont participé à l’aventure de l’Atelier A et dont la liste est longue et prestigieuse n’ont jamais témoigné, et les médias si prompts à s’emparer du sujet, comme le montrent les abondantes revues de presse de l’époque, s’en sont détournés du jour au lendemain. François Arnal a été lui-même le plus obstiné à occulter ce creuset de recherches, ce laboratoire des transversalités si prisées aujourd’hui, qui a permis, à la suite de Marcel Duchamp et après les expérimentations du début des années 60, de postuler et de mettre en pratique le décloisonnement de l’art, et d’affirmer l’artiste comme acteur social à part entière.

Voici le manifeste de l'Atelier A, signé par le grand critique d'art Pierre RESTANY en janvier 1970 :

"Ami, l’Atelier A est une entreprise collective basée sur un acte de foi : la nécessaire insertion de l’artiste dans la vie. Peintres, sculpteurs, jeunes architectes ne sont pas équipés pour produire aujourd’hui les formes utiles et belles qui transforment le décor quotidien de notre vie. Leur pouvoir créateur est donc condamné à s’exercer dans la solitude de l’atelier et dans l’abstraction d’une recherche poétique isolée. L’Atelier A veut précisément donner une chance à ces créateurs, leur fournir l’occasion de produire des prototypes de formes, de participer à des programmes d’esthétique industrielle ou de décoration, d’élaborer des spectacles ou des environnements audiovisuels.

L'Atelier A est ouvert à toutes les suggestions et à toutes les idées émanant des artistes dans tous les domaines : design, recherche opérationnelle, décoration intérieure et extérieure, expositions, spectacles, cinéma, télévision.

L’Atelier A est une équipe technique et administrative dont les activités collectives sont coordonnées par un artiste-peintre, François Arnal ; un critique d’art, Pierre Restany, participe à l’élaboration des programmes.

L'Atelier A est est à votre disposition pour tous les renseignements complémentaires concernant une éventuelle collaboration".

Beau programme, pas si utopique que cela et qui mériterait d'être à nouveau appliqué de nos jours...

Vendredi 20 septembre 2013 : et de deux, avec ce "grand modèle" :-) !


(1) Les lampes originales sont signées à l'aide d'une étiquette autocollante apposée sous la base et présentant l'inscription "A. Cazenave / ATELIER A / MADE IN FRANCE", "A. Cazenave / ATELIER A / PARIS / MADE IN FRANCE" ou encore "A. Cazenave / DISDEROT EDITEUR / PARIS / MADE IN FRANCE" pour les dernières éditions, effectuées par DISDEROT.

2 commentaires:

  1. Bravo, pour cet achat Pascal !!! Et c'est vrai que tes coqs ont l'air tout à fait devant un coucher de lune.

    Une lampe sculpture dont on ne se lasse pas, même éteinte.

    Tks pour le lien.

    Cedric

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  2. Les coqs adorent, en effet. Je leur en ai trouvé une seconde, GM (cf photo ajoutée). Il me reste à dénicher un modèle moyen ;-).
    Bonne continuation !
    Pascal

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