jeudi 31 janvier 2013

Claude AÏELLO à l'honneur


Le sympathique et talentueux céramiste vallaurien fera en effet très bientôt l'objet d'une intéressante exposition consacrée à sa collaboration avec des designers renommés.

Elle ouvrira ses portes samedi au musée MAGNELLI, musée de la céramique et vous aurez jusqu'au 27 mai prochain pour faire le déplacement à Vallauris.

Je laisse la parole aux organisateurs de la manifestation, qui arrive de Belgique :

D’origine italienne, Claude Aïello arrive à Vallauris en 1964, à l’âge de treize ans.

D’abord enfourneur chez Saltalamacchia, il se forme petit à petit dans différents ateliers où il acquière une remarquable maîtrise du tournage.

En 1999, il rencontre le designer Ronan Bouroullec à l’occasion de l’opération
Deux Designers à Vallauris initiée par la Ville et la Délégation aux Arts Plastiques / DRAC PACA - Ministère de la Culture et de la Communication. Leur collaboration marque le début d’une nouvelle orientation dans le travail de Claude Aïello qui passe de la production utilitaire traditionnelle de modèle existants à la mise au point de prototypes et de petites séries conçus par des designers.

Depuis presque quinze ans, l’habileté de Claude et sa capacité à répondre aux demandes les plus pointues en ont fait l’interlocuteur privilégié de dizaines de créateurs en France et en Europe. Il a été plusieurs fois récompensé pour l’excellence de son savoir-faire (Prix du design à la Biennale de Vallauris en 2010 et 2012, Prix Liliane Bettencourt Pour l’Intelligence de la Main et obtention du label "Entreprise Patrimoine Vivant" en 2010).

L’exposition
Claude Aïello et les Designers illustre le parcours accompli de 1999 à aujourd’hui avec les pièces réalisées pour vingt designers de renom. Elle se veut le reflet de la complémentarité entre la conception d’un projet et sa réalisation en volume, les apports réciproques du designer et du céramiste. Elle démontre la compatibilité des nouvelles pratiques de la céramique et d’un savoir-faire ancestral.

Cette exposition inaugurée en Belgique, au Musée du Grand Hornu en septembre 2012, a été conçue par Ludovic Recchia, Conservateur du Musée Royal de Mariemont, Belgique et Lamya Ben Djaffar, historienne.

A travers cet hommage à Claude Aïello, c’est un hommage rendu à une profession artisanale performante pour laquelle l’étendue des possibles reste infinie.


Intéressant programme, que j'ai hâte de découvrir !

mercredi 30 janvier 2013

Un MADOURA "exceptionnel"...


Si vous "chassez" sur le Net, vous aurez très certainement remarqué cette céramique sur un site de vente aux enchères bien connu, présentée comme un rare vase à deux anses, style Picasso, en céramique Vallauris, cachet Madoura, signé aussi "Vallauris" et "P", édition 02/150.

Cette chose immonde est tout sauf un MADOURA, encore moins un PICASSO, tant par le style très bling bling, pas du tout celui du célèbre atelier vallaurien (la pauvre Suzanne RAMIÉ a dû se retourner dans sa tombe), ni celui du grand maître, que par la fameuse inscription "MADOURA plein feu", grossièrement incisée à main levée alors qu'elle devrait normalement résulter de la frappe d'un cachet :


Pour info, voici une vraie empreinte du cachet en question (qui existe en deux tailles) :


Pitoyable, n'est-ce pas ?

Bref, c'est incontestablement le plus beau nanar - "made in China" ? - qu'il m'ait été donné de rencontrer en matière de céramique 50. MDR !

De grâce, soyez sympa, ne prévenez pas le vendeur, que j'espère de bonne foi, bien que professionnel (je m'en chargerai avant la fin des enchères) ; juste pour voir combien de gogos enchériront (pour l'instant ils sont quatre) et la somme que leur champion aurait eu à débourser si...

Merci d'avance pour votre discrétion ;-).

Tant que j'y suis, voici un autre vase bancale du maestro, offert sur le même site :


Doublement signé, tant qu'à faire...

Le faussaire s'est inspiré de son célèbre et superbe "Vase aux deux anses hautes" de 1952, édité à 400 exemplaires par l'atelier MADOURA (réf. RAMIÉ 141), dont voici un spécimen conservé dans sa caisse d'origine ! Une merveille :


Attention, toutes les céramiques frauduleuses de PICASSO ne sont pas aussi ridicules, loin de là (1), et je ne saurais trop vous conseiller de consulter un bon expert avant tout achat, notamment si la pièce que l'on vous propose est à un prix très (trop) alléchant !

(1) J'ai rencontré cet été un exemplaire "made in Italy" redoutable car il ne s'agissait pas d'un vulgaire pastiche mais d'une pièce calquée sur un modèle existant ; bref un vrai faux ! Il était même accompagné d'un faux certificat de la galerie MADOURA...

mardi 29 janvier 2013

"Chouette" de Michel et Nicole ANASSE (X)

Michel (né en 1935) et Nicole (1937-2012) ANASSE
"Chouette" photophore (circa 1960)
H. 14 cm, Ø 12,5 cm

La petite Yvette, c'est son nom, est l'une des nombreuses soeurs de miss Lucette.

Ses petits yeux atypiques lui donnent un côté tristounet et réservé, contrairement à son superbe émaillage bleu laiteux, posé sur un joli brun "rouillé", typiquement anassien.

Unique, comme toutes les chouettes du couple, elle est signée "ANASSE" sous la base, au pinceau et à priori de la main de Michel ANASSE :


Provenance : galerie Marie-Pascale SUHARD.

Bibliographie : "Michel ANASSE Sculptures & Céramiques Pièces uniques 1960-1970", éditions galerie Thomas FRITSCH (2011), exemplaires appartenant à la même série reproduits p. 75.

Inv. PM MNA 12

lundi 28 janvier 2013

Escapade polaire

La galerie "Le Fil Rouge", à Roubaix

Après les mers du Sud, direction les plaines glaciales du grand Nord ;-) !

J'ai en effet passé le week-end chez des amis de la région lilloise et en ai profité pour aller voir l'exposition Vanitas vanitatum omnia vanitatum dont je vous ai parlé la semaine dernière.

Mon dieu, quel froid ! Brrr... Heureusement, les gens du Nord sont très chaleureux et je me serais vraiment cru à Tahiti, côté relations humaines bien sûr...

Petit reportage photo express :

Commençons par quelques céramiques emblématiques de Marc ALBERGHINA, que vous pourrez admirer au Fil Rouge jusqu'au 9 mars prochain :

- "Usine I", 2010 (L. 80 cm, l. 40 cm, h. 60 cm) :


- "Virus", 2010 (L. 100 cm, l. 23 cm, h. 50 cm) :


- "Saint-Sébastien III", 2012 (L. 140 cm, l. 50 cm, h. 95 cm)  :


- Quelques crânes superbement émaillés créés spécialement pour l'exposition et qui feront probablement grincer les dents de certains vallauriens :


Personnellement, j'ai craqué pour l'exemplaire bleu (des mers du Sud ;-) à la mâchoire anthracite. Il y en avait 53 (l'âge de leur papa ;-), tous différents. Le choix ne fut vraiment pas facile !

Quant au célèbre "Festin" ou "Offrande" (2009), il était exposé en guest star au musée d'Art et d'Industrie André DILIGENT, plus connu sous le vocable de "La Piscine" :


Une oeuvre imposante (L. 100 cm, l. 57 cm, h. 76 cm), très forte et dérangeante pour certains, au point d'avoir été vandalisée en 2010 lors de la XXIe Biennale de Vallauris et depuis heureusement recréée par l'artiste.

Elle était de ce fait surveillée comme le lait sur le feu par un gardien tatillon...

Le flash étant interdit, voici une photo de pro (hélas inconnu), dénichée sur le Net : 


C'est la première version de l'oeuvre, avant le drame.

Il y a environ deux ans, comme beaucoup d'amateurs, j'ai eu envie de me frotter à la terre. Yves PELTIER, avec qui je m'en étais alors entretenu, m'a conseillé de contacter un céramiste que je ne connaissais pas : Marc ALBERGHINA. Il était dithyrambique à son sujet, m'assurant que c'était le seul céramiste encore "valable" à Vallauris, qu'il était très sympathique, qu'il donnait des cours, etc. L'oeil englué par la céramique 50, je n'ai vraiment pas du tout "accroché" avec son travail, découvert sur le Net, et oublié l'artiste jusqu'au jours où en me baladant à Nice, en septembre dernier, je suis retombé sur son travail, cette fois-ci "en vrai", à la galerie HELENBEKC. Ce fût alors un véritable coup de coeur : originalité, présence, symbolique, qualité de l'exécution, j'étais littéralement envouté par les pièces que je découvrais. Comment ai-je pu passer à côté d'une telle oeuvre ? La faute, sans doute, à la médiocrité de l'art de notre époque, qui m'a conduit à porter des oeillères, au risque de passer à côté d'oeuvres valables. Yves avait mille fois raison ! A présent, je regarde la céramique contemporaine d'un autre oeil ;-) et fais de temps à autre quelques infidélités à ma chère céramique 50...

Voici le remarquable texte qu'Yves PELTIER, alors commissaire de la XXIe Biennale de Vallauris, a écrit sur "Offrande" :

Avec Offrande, Marc ALBERGHINA nous invite à être les témoins d’un festin bien singulier. En fait il s’agit plutôt des restes de pratiques qui se rapprochent plus de la notion de cannibalisme qu’autre chose. Si cette œuvre s’inscrit donc dans l’histoire de nos pratiques sociales qu’elle entend bien dénoncer ou en tout cas pointer du doigt (le cannibalisme et ses formes modernes), elle fait aussi référence à celle de la céramique et tout particulièrement au phénomène "Vallauris". Là, le mercantilisme cannibale et décomplexé des fabricants et des revendeurs de céramiques à l’esthétique kitsch recouvertes d’émail flammé et "signées" à l’or et l’organisation d’un tourisme de masse destructeur ont provoqué la décomposition d’une aventure humaine et artistique bien connue des amateurs. C’est justement à Vallauris qu’est installé l’atelier de Marc ALBERGHINA.

Charnier de nos comportements, de nos débordement et ambivalences, Offrande est aussi le témoignage de nos peurs ancestrales, de nos angoisses face à la mort, trop souvent et facilement éludées dans une société de consommation avide d’esthétique facile et hypnotique. Dans un monde où l’image de la beauté elle-même (produit organisé et manipulé) et où le jeunisme et la séduction envahissent tous les champs de notre vie, cette œuvre forte, dont les éléments sont érigés et mis en scène de façon totémique, sonne comme un rappel de notre condition humaine. Une condition trop volontairement évacuée de notre champ de réflexion et de vie où la consommation permanente d’images trafiquées aussi factices qu’édulcorées qui tiennent lieu d’icônes modernes faciles et gratuites ressemble à s’y méprendre à un cannibalisme qui ne cache que trop bien son nom sous des apparences soi-disant civilisées.

C'est aussi parce que j'ai beaucoup de mal à supporter la facticité de notre époque et que j'ai hélas bien trop conscience du temps qui passe, si bien décrits par Yves, que l'oeuvre de Marc m'a autant touchée, au point de très vite décider de l'acquérir.

Séduire et horrifier : mission accomplie !

Pour en terminer avec le travail de Marc, je vous signale l'édition par Le Fil Rouge d'une intéressante petite plaquette, "Marc Alberghina - Séduire et horrifier", dont le texte est signé Frédéric BODET, assistant conservateur aux Arts Décoratifs.

A suivre...

mercredi 23 janvier 2013

Vase "rouleau" de Jacques et Dani RUELLAND

Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) RUELLAND  
Vase "rouleau" (circa 1970)
H. 26 cm, Ø 6,5 cm

Ce type d'objet est vraiment peu courant chez les RUELLAND.

L'émaillage de ce superbe exemplaire est également atypique par son côté "laiteux", généreux, d'un beau bleu turquoise clair, le col étant joliment souligné de brun, du fait d'une épaisseur moindre à ce niveau.

Il est signé "Ruelland" sous la base (1), par incision :


(1) Si le travail de ce couple de céramistes vous est familier, vous aurez noté la couleur inhabituelle de la terre utilisée pour ce vase, beaucoup moins grise que celle signant leur production (une terre grise au manganèse). Un essai ? Décidément, ce RUELLAND est vraiment "pas comme les autres"...

Inv. PM JDR 26

mardi 22 janvier 2013

Gérard ELI et Salvatore PARISI à Vallauris


Ne manquez pas la prochaine exposition de ces deux talentueux céramistes niçois à la galerie Elvire GARDANNE, à Vallauris.

Vous avez jusqu'au 31 mars prochain pour aller admirer leur travail.

En ce qui concerne mon ami Salvatore, vous resterez à coup sûr bouche bée devant l'émaillage de ses derniers vases, une étonnante, superbe et inédite couverte métallisée dont le grain rappelle celui du cuir (cf photo ci-dessus).

Profitez de l'évènement pour visiter le musée Magnelli, musée de la Céramique, toujours aussi intéressant, et les rares galeries subsistant, comme par exemple la poterie CHAIX, qui fait "revivre" le travail de Jean MARAIS...

lundi 21 janvier 2013

Petit vase "boule" de Michel et Nicole ANASSE

Michel (né en 1935) et Nicole (1937-2012) ANASSE
Petit vase "boule" (circa 1960) 
H. 9,5 cm, Ø 8 cm

Belle forme à corps cylindrique, bel émaillage blanc cassé et brun nuancé (cuisson au feu de bois), rappelant le métal oxydé, typique du couple d'artistes, petite taille (je ne suis pas vraiment fan des gros trucs) et enfin rapport rareté/prix très avantageux (1) : cette superbe céramique avait vraiment tout pour me plaire :-).

Elle est signée "Anasse" sous la base, par incision :


Provenance : galerie Stéphane JAMBON (Lyon).

(1) Dix fois plus rare et quatre fois moins chère qu'un RUELLAND basique, preuve s'il en est qu'il est encore possible de dénicher de "belles pièces" sans se ruiner, à condition, bien sûr, de sortir des sentiers battus...

Inv. PM MNA 11

dimanche 20 janvier 2013

Lourde, très lourde...


Un accident de voiture, heureusement sans gravité, suivi d'une bonne marche de près d'une demi-heure avec une céramique de 15 kg sur l'épaule, sous une pluie d'enfer (sans parapluie, bien sûr) et un froid glacial, à minuit passé, c'est le côté Yin du week-end :-(, heureusement précédé d'un côté Yang, sous la forme d'un fort sympathique dîner chez mes amis Marie-Jeanne et Salvatore PARISI, placé sous le signe de la céramique et de mon voyage en Polynésie.

Pour en revenir au petit dernier dont, croyez moi, je n'oublierai pas les circonstances de son "arrivée", sauriez-vous identifier son auteur ?

Un petit indice : il s'agit d'un céramiste de Vallauris.

NB : trois "empreintes" de "visages" sont visible, à gauche, au centre (photo ci-dessous), et à droite. La pièce mesure 68 cm de long sur 18 de haut et fait 3,5 cm d'épaisseur.


Réponse dans quelques jours...

Il s'agit d'une céramique d'Albert THIRY !

vendredi 18 janvier 2013

Vanitas vanitatum omnia vanitatum


C'est le titre de la prochaine exposition de la galerie Le fil Rouge, à Roubaix.

Vous pourrez y admirer des oeuvres allégoriques symbolisant le caractère éphémère et peu important de la vie humaine, en d'autres termes des vanités (1). Un type d'objet d'art que j'apprécie tout particulièrement car il a pour but de faire réfléchir et d'inviter ceux qui l'auront fait à vivre plus intensément, tant qu'il en est encore temps...

Le volet sculptural sera assuré par Marc ALBERGHINA, talentueux artiste vallaurien, qui y présentera son travail céramique récent.

L'exposition ouvrira ses portes vendredi prochain et durera jusqu'au 9 mars.

Si vous faites le déplacement, ne manquez pas d'aller visiter "La Piscine", le célèbre musée d'art et d'industrie de la ville, d'autant plus vous pourrez y admirer Le festin, l'un des chefs-d'oeuvre de Marc ALBERGHINA.

(1) Le terme de vanité est issu de l'Ancien Testament (livre l'Ecclésiaste), dans lequel figure la phrase vanitas vanitatum omnia vanitas, c'est-à-dire vanité des vanités, tout est vanité. Le mot traduit par vanité, en hébreu הבל (hevel), signifie littéralement vapeur, buée, haleine, souffle léger.

Photo : détail de l'atelier de Marc ALBERGHINA (© Didier KNOFF).

jeudi 17 janvier 2013

Vahiné Lucette


Ce matin, la petite Lucette va un peu mieux. Elle a emballé ses grigris dans son paréo, quitté Huguette (soulagée) et s'est envolée pour le bureau où elle est revenue me tenir compagnie, à côté de Georgette, l'ainée de la famille. La miss vit toujours à l'heure tahitienne et s'est attelée à l'écriture de son carnet de voyages. Chouette ;-) !

De mon côté, ça va également mieux, mais quel froid en ce moment ! Pas facile de se réacclimater après avoir vécu à 29 °C, d'autant plus que, faute de place, j'ai sacrifié mon unique radiateur, bien inesthétique, au profit d'une belle table de BLIN. Oui, je sais..., mais d'habitude l'hiver est si doux sur la Côte d'Azur. D'habitude...

En attendant le retour de températures plus clémentes, vous pourrez éventuellement vous réchauffer un peu en regardant Thalassa demain soir, sur France 3, dont l'un des reportages sera consacré à la Polynésie (merci Thomas pour l'info ;-).

mercredi 16 janvier 2013

Lampe "sculpture" d'Yves MOHY

Yves MOHY (1929-2004)
Lampe "sculpture" (circa 1960)
Ø 29, 5 cm, h. 17,5 cm

Cet OVNI tout droit sorti de Rencontres du troisième type est l'une de mes céramiques préférées par son originalité et la superbe lumière tamisée qu'elle diffuse :


Il se compose de deux éléments en grès émaillé pyrité nuancé : une structure principale en forme de couronne (1) découpée de petits orifices (façon claustra) et reposant sur trois petits pieds cylindriques en rotin sur laquelle s'ajuste, via trois "pattes", une sorte de galette dont le centre présente un large orifice afin de permettre une diffusion de la lumière vers le haut.

Je l'avais repéré dans la fameuse vente Céramiques d'exception de l'étude TAJAN en septembre dernier mais n'avais hélas pu enchérir faute de budget. Un grand regret de courte durée car le destin l'a heureusement remis sur ma route quelques semaines plus tard (merci Julien ;-). Quand je vous disais que certains objets nous sont prédestinés...

Ce type de lampe a notamment été diffusé par la galerie parisienne "La porte ouverte", dont voici une photo d'époque (merci Augustin ;-) :


J'aimerais bien en savoir plus sur l'activité de cette mystérieuse galerie, comme sur celle des fameuses galeries "La demeure", "Mai", "La Roue", etc. Un sujet de billet à priori très intéressant. Si vous pouvez m'aider, n'hésitez pas !

(1) Signée "MOHY" par incision.

Inv. PM YM 1

lundi 14 janvier 2013

Reprise bien difficile...


"Dis donc, pas bavarde la Lucette ces jours-ci !"...

En effet, Eugénie. Elle est comme moi : fiu(e). Je me demande même si elle n'est pas en train de déprimer un peu, la bestiole. Eh oui, fini le bon temps à Tahiti. Bonjour le froid (8 °C ce matin), la pluie, la grisaille. La Côte d'Azur n'est vraiment plus ce qu'elle était... Je lui ai donc aménagé un petit coin "façon Tahiti" avec paréo, coquillages, grigris des îles et luminothérapie intensive. Et pour qu'elle ne reste pas toute seule, j'ai demandé à sa grande soeur, Huguette, de jouer les nounous.

Allez Lucette, courage, et juste une photo pour la route, histoire de se rappeler le bon temps, au Pearl Beach **** de Bora :


Eh oui, on n'a pas rêvé ! T'inquiète pas, on repartira...

Bon, revenons à nos moutons, avec les acquisitions du week-end :


- Un imposant (32 cm de haut) vase "vague" signé MADOURA, étonnant par l'originalité de sa forme. Il a immédiatement trouvé sa place à côté d'un petit vase "boule" du même atelier, qu'il enveloppe parfaitement. Les deux pièces présentent le même émaillage, vert turquoise et brun, satiné, aux reflets légèrement métalliques - vraiment superbe ! - et sont de la même époque (circa 1970).


- Un superbe pied de lampe de Roland BRICE (29,5 cm de haut), ma première céramique de cet artiste :-).

Roland BRICE est un élève du peintre Fernand LÉGER et son céramiste attitré. Sur ses conseils, il installera un atelier de céramique à Biot en 1950 et se consacrera durant cinq années aux céramiques de son maître. A la mort de ce dernier, en 1955, il poursuivra l'activité pour son compte et développera une oeuvre plus personnelle.


Pour en savoir plus sur cet artiste, n'hésitez pas à vous procurer la seule monographie le concernant, ROLAND BRICE, Sculpteur du grand feu et ami de Fernand Léger, par Rodolphe COSIMI, au éditions ARIA (20 €, disponible auprès de l'éditeur).

J'ai profité de cette dernière acquisition pour aller me balader à Biot hier après-midi pour tenter d'en savoir plus sur ce céramiste. Les visites du musée Fernand LEGER et du très dynamique musée d'histoire, d'archéologie et de céramique de ce charmant petit village des Alpes-Maritimes furent vraiment très intéressantes mais je n'appris hélas rien de plus sur Roland BRICE.

Vous pourrez y admirer de nombreux chefs-d'oeuvre, comme par exemple "Les femmes au perroquet", un très important bas relief de 1952 en terre cuite émaillée composé de 25 éléments :


Le musée d'histoire, d'archéologie et de céramique conserve notamment de belles céramiques d'artistes de la région, comme Roland BRICE, bien sûr, Jacky COVILLE, Jean-Paul VAN LITH, Martine POLISSET et bien sûr mon ami Salvatore PARISI, représenté par l'un des ses magnifiques grands plats (au centre) :

jeudi 10 janvier 2013

Premier colis de l'année

"La Belle et la Bête :-)"

Notre amie Lucette est courageusement revenue au bureau hier matin afin d'accueillir un nouveau compagnon, ce sympathique "Bélier" des frères CLOUTIER (1).

Je suis fiu (2) en ce moment. La faute aux effets du décalage horaire (une irrépressible envie de dormir dès 17 H, coucher à 20 H 30 au plus tard et hélas réveil à 4 H), au jour qui se lève bien tard, à l'absence de couleurs du quotidien (fini le fabuleux turquoise des îles), au souvenir de la saveur des dernières tranches d'ananas...

(1) Ce modèle est emblématique du travail des deux artistes. Il a été produit de la fin des années 50 à nos jours, avec quelques variantes (notamment au niveau des cornes). Cette épreuve à la superbe patine date du début des années 60 et faisait jusqu'à présent le bonheur d'une famille d'Ivry-sur-Seine.

(2) Expression polynésienne très difficile à traduire. Disons qu'être fiu c'est être fatigué, physiquement ou (et) moralement, n'avoir envie de rien, être un brin mélancolique. On est curieusement très souvent fiu à Tahiti, pour tout un tas de raisons...

lundi 7 janvier 2013

J + 2


Quel voyage ! 8 H de vol pour faire Papeete - Los Angeles, une escale technique de 2 H à L.A. (avec les contrôles stressants de nos amis américains), un autre vol transatlantique de 12 H pour rejoindre Roissy CDG et enfin 6 H de TGV pour redescendre sur la Côte d'Azur. 22.000 km et 11 H de décalage horaire. C'est aussi passer de la sérénité au stress, de 29 °C à 6 °C. J'ai beau être en céramique, je suis vraiment K.O. Alors Pascal...

Je me demande si je n'ai pas rêvé. Non, j'ai bien un collier de coquillages autour du cou, une fleur à l'oreille et un petit bouquet de tiare embaume à côté de moi. Je suis vraiment allée en Polynésie ! Un autre monde, véritablement à mille lieues du nôtre. J'en ai les larmes aux yeux rien qu'en l'évoquant. Tahiti, c'est... Comment vous dire ? C'est tout d'abord la chaleur ressentie en sortant de l'avion, en pleine nuit, les délicieuses effluves de fleurs, la musique du comité d'accueil, le couronnement des nouveaux arrivants par leurs proches, dans la bonne humeur, les bouquets de fleurs échangés et la joie de vivre des tahitiens, leur accent chantant. Après une courte nuit, c'est ensuite la découverte au petit jour (il se lève très tôt, vers 5 H 30) d'une nature exhubérante, même en pleine ville, puis très vite le soleil brûlant (qui joue heureusement bien souvent à cache cache avec les nuages), le marché de Papeete, coeur de la cité, et les premiers fruits savourés, le premier déjeuner, obligatoirement un délicieux poisson cru au lait de coco, véritable plat national. C'est enfin le départ "dans les îles" et l'éblouissement. Tahiti, c'est le vert et le bleu. Le vert des cocotiers, des superbes falcatas et des muliples arbres et arbustes, souvent chargés de fleurs odorantes. Le bleu ? Celui des multiples nuances de turquoise du lagon et l'indigo du Pacifique. C'est aussi le bruit des vagues se fracassant sur la barrière de corail, le sable blanc, l'eau de coco désaltérante, les fruits goûteux, la musique locale, douce et un tantinet mélancolique.

Pendant que Pascal se remettait au travail, j'ai courageusement lutté contre le décalage horaire et raconté dans le détail notre périple aux quelques copines du bureau, qui ont littéralement bu mes paroles, entre les "oh" et les "ah". Je remettrai bien sûr mon show à la maison demain soir, pour le gros de la troupe. J'avais un peu peur qu'elles ne soient un peu jalouses. Bien au contraire : elles étaient fières de moi ! Donnez-moi le temps de me remettre un peu de mes émotions et je vous raconterai également nos aventures, en espérant de tout coeur que cela vous donne envie de découvrir ce pays vraiment "pas comme les autres"...

vendredi 4 janvier 2013

J - 1


Après la mer, la montagne ! J'ai passé l'après-midi dans le luxuriant jardin du superbe fare que Pascal a loué sur les hauteurs de la très sauvage baie d'Opunohu.

Admirez, derrière moi, le majestueux mont Tohiea, la fameuse Dent de requin, emblême de Moorea. Pas mal le site, n'est-ce pas ?

Je tapais la causette avec un nouvel ami qu'il s'est offert récemment : un joli petit vase de l'artiste polynésien Jean-Paul FOREST. C'est en fait un galet de la vallée de la Papenoo, sur l'île de Tahiti, choisi et travaillé par l'artiste (cassé-cousu).


Je m'inquiète un peu car Pascal s'est mis en tête de tenter d'acheter ce fare pour le louer et venir y passer ses vacances. Il le connaît bien car cela fait la troisième fois qu'il y séjourne et il est vraiment tombé amoureux du lieu. Pourvu qu'il ne nous sacrifie pas pour le financer !!! Apparemment, cela le travaille car il est resté un bon moment sur le deck sans bouger. A moins que ce ne soit simplement notre départ qui commence à l'angoisser. Je le comprends...

jeudi 3 janvier 2013

Luxe, calme et volupté


Quelle journée, mes amis ! Pendant que Pascal batifolait avec de gros poissons, j'ai testé toutes sortes de perchoirs sympathiques sur le motu Ahi, toujours à Moorea. Ici, j'étais sur un drôle d'arbre-totem au-dessus du lagon (en arrière-plan vous pouvez deviner la silhouette de l'île de Tahiti). Bon, je sais, je n'ai pas trop bronzé, mais moi, au moins, je n'ai pas pris de coup de soleil ;-).


"Gros poissons", elle exagère la miss. Quant au coup de soleil, c'est de la jalousie : je n'ai jamais été aussi bronzé ! A part ça, tout s'est admirablement bien passé aujourd'hui sur ce superbe motu : snorkeling dans un véritable aquarium (raies, requins, carangues, poissons papillons, poissons clowns, etc.) réglé à 28 °C, bronzette, déjeuner local exquis (poisson cru, poulet ananas et salade de fruits), sieste sous le fare (1), re snorkeling, re bronzette et enfin petit "4 heures" à base d'ananas (2) et de pamplemousses. Si ce n'était pas le paradis, ça y ressemblait beaucoup !



L'enfer ? Dans 48 petites heures, hélas :-(. Brrr...

(1) Maison tahitienne traditionnelle.

(2) De Moorea. Lorsqu'on a goûté à cette succulente version, on ne peut plus re manger ce fruit en métropole !

mardi 1 janvier 2013

... et bonne année !

A Huahine, sur le motu Mahare, juste avant un "grain" bien rafraîchissant

Avec un peu de retard, décalage horaire oblige (quand il était minuit à Tahiti le 31 décembre, il était 11 H en métropole, le 1er janvier).

Lucette s'éclate bien. De mon côté j'ai terminé 2012... éclaté : double entorse coude cheville suite à une belle chute lors de notre arrivée à Moorea, juste avant d'aller réveillonner. Je n'avais pourtant pas attaqué la Hinano (1) ;-).

C'est donc en boitant que je me dirige vers le lagon pour un ma'a Tahiti (2). Rien de tel pour attaquer le nouveau millésime sereinement...

(1) Excellente bière locale dont les tahitiens font une consommation immodérée !

(2) Repas traditionnel tahitien, généralement gargantuesque, les aliments (poissons, cochon, taro, bananes, etc.) étant cuits à l'étouffée dans un four creusé sur la plage et alimenté par des pierres volcaniques chauffées à blanc.