samedi 29 septembre 2012

"La céramiques des peintres" à Troyes

Fernand (1920-1991) et Françoise (née en 1924) LACAF
Plat décoré d'un nu féminin accroupi (1954)
Ø 29,3 cm, h. 3,3 cm

Le musée d'art moderne de Troyes fête en ce moment ses 30 ans en consacrant une grande exposition à la céramique des peintres.

Vous avez jusqu'au 2 décembre pour aller admirer près de 300 céramiques uniques décorées par les plus grand peintres du vingtième siècle (MAILLOL, VLAMINCK, PICASSO, MATISSE, DUFY et bien d'autres), issues du fonds du musée et de la collection privée LAROCK-GRANNOFF.

La ville de Troyes a eu beaucoup de chance puisqu'elle a en effet bénéficié d'une des plus importantes collection privées d'art moderne, celle de Pierre et Denise LEVY. Le couple a offert près de 2.000 oeuvres (!) en 1976, permettant ainsi à Troyes d'avoir son musée d'art moderne. Industriel, roi du textile (il avait la licence mondiale pour la fabrication et la diffusion des vêtrements Lacoste :-), propriétaire des Nouvelles Galeries, Pierre LEVY avait du goût et beaucoup d'argent, bref de quoi bâtir un ensemble muséal, que vous pourrez également admirer si vous faites le déplacement.

Cette exposition a fait l'objet d'un catalogue (eh oui, Troyes n'est pas Saint-Quentin-la-Poterie ;-). Maladroitement titré Céramique d'artiste (les céramistes qui ne sont pas peintres ne sont pas des artistes ?), il est disponible auprès de l'éditeur (Silvana Editoriale) au prix de 39 €.

J'avais prévu de vous parler de cette exposition et... oublié, jusqu'à ce que je déniche, ce matin et vraiment par hasard, la céramique qui illustre ce billet : son remarquable décor, gravé dans l'engobe, est en effet une oeuvre... de peintre ! De graveur, même. Une oeuvre à quatre mains, tournée et émaillée par Fernand LACAF puis decorée par son épouse Françoise, peintre.

Il est signé "FF LACAF" et daté "54" au verso.

Provenance : galerie des Docks.

Un exemplaire du même type (cliquez ici pour le découvrir) est conservé au musée de la céramique de Sèvres. Il est plus grand (39,2 cm de diamètre), mais personnellement je trouve le décor du mien plus réussi.

Voici ce que dit le remarquable site de cette institution au sujet du couple d'artistes :

LACAF, Fernand
24 avril 1920, Paris, XIIIe arrondissement – 18 mai 1991, Saint-Thomé (Ardèche).
et
DELACOURT-LACAF, Françoise
née le 7 novembre 1924 à Paris, XVe arrondissement.


Fernand Lacaf a reçu sa formation de céramiste à l’école des Arts appliqués, avec pour professeur Emmanuel Chabrier et Georges Serré. En outre, il est passé par l’atelier des Milet, à Sèvres. Françoise Delacourt-Lacaf, son épouse, s'est fomée auprès de son mari, en collaborant au décor de ses pièces.
En 1944, il créa son propre atelier, 22 avenue d’Italie à Paris, où il devait demeurer jusqu’en 1965. Son four ne lui permettait pas de cuire du grès. Il dotait sa faïence d’une esthétique issue du grès, fortement influencée par la céramique d’Extrême-Orient, tout en poursuivant une recherche qui lui est personnelle : la recherche du mouvement par la torsion ; sa femme peignait des décors très typiques des années 1950.
En 1965, il s’installa dans le Val-d’Oise, à Moisselles. Il eut le four à grès que tous désiraient à l’époque. En 1980, il s’installa à Saint-Thomé dans l’Ardèche.


En effet, on dirait vraiment du grès, mais il s'agit bel et bien d'une faïence !

En résumé, aujourd'hui j'ai "rentré" mon premier LACAF et me suis ainsi rappelé qu'il fallait que je vous parle un peu de l'expo de Troyes. Bonne journée, donc :-).

Inv. PM FFL 1

jeudi 27 septembre 2012

"Céramiques d'exception" chez TAJAN


Cet été, quand j'ai vu la publicité de la SVV TAJAN dans la Gazette annonçant une vente de "céramiques d'exception" les 19 et 20 septembre, je me suis senti un peu mal, les vacances approchant et n'étant guère propices au économies...

Fausse alerte ! Il y avait bien des "céramiques d'exception", mais hélas fort peu dans la partie qui nous intéresse. La preuve ? Un taux d'invendus très élevé, seules 24 pièces trouvant preneur, les estimations bien trop généreuses n'ayant en plus rien arrangé.

De mon côté, je n'ai pas eu de chance car le principal lot qui m'intéressait est l'un des rares à s'être "envolé", dépassant mon budget. Grrr !

344 lots figuraient au menu de cette vente, qui se tenait au superbe espace TAJAN de la rue des Mathurins : 248 céramiques semi-modernes, sur lesquelles je ne m'étendrai pas, ne connaissant pas du tout le sujet, 94 céramiques modernes et enfin deux "céramiques" contemporaines, que je ne commenterai également pas, mais cette fois-ci parce que je risquerais de m'énerver un peu...

Revenons donc à nos moutons, avec quelques résultats notables, forcément subjectifs :


- Les MADOURA (16 lots) n'étaient pas vraiment extraordinaires, à part deux vases balustre "à oreilles" (un seul fut vendu, le n° 250, ci-dessus : 1.913 €, sur une estimation de 1.500 à 2.000 €) et un splendide et très impressionnant vase colonne de 76 cm (lot n° 260, illustrant ce billet), curieusement invendu (estimé 4 à 6.000 €). A acquérir en après-vente, si vos moyens vous le permettent, bien sûr...


- Robert DEBLANDER était représenté par trois pièces : un grand vase architecture (41,3 cm) de 1965 (lot n°264, ci-dessus), une très belle pièce, qui a fait 4.590 € (il était estimé 2.500 à 3.000 €), un vase tronconique en grès de la même époque mais vraiment banal (et très mal émaillé), logiquement invendu (lot n° 268, estimé 1.800 à 2.200 €) et enfin un autre vase tronconique, mais en porcelaine bleue au décor abstrait scarifié, également invendu (lot n° 336, estimé 1.500 à 2.000 €).


- Quatre JOULIA. Les deux plus beaux à mon goût (n° 270 et surtout 271, un superbe vase "amande" en grès pyrité) sont restés invendus. Les deux autres (n° 265 et 269, ci-dessus) ont respectivement atteint 4.463 et 5.100 €. Franchement, ou j'ai un goût disons "à affiner" ou alors c'est le seul snobisme qui a poussé cette "chose" de 44 cm (un "grand vase en grès, circa 1965-1970, formant forme dressée") à ce prix indécent...


- La pièce la plus volumineuse de la vente, un très impressionnant vase architecture du céramiste Albert VALLET, mesurant 76 cm de haut, restait invendue (lot n° 266, estimé 4.500 à 6.000 €), probablement en raison du manque de notoriété de l'artiste, mais surtout d'une estimation dissuasive.


- Valentine SCHLEGEL récoltait le meilleur résultat - 19.764 € ! - pour un vase émaillé blanc cassé jaspé de gris modelé à la main, d'inspiration végétale, dite "Odette", qui était estimé 15 à 20.000 € (lot n° 274, ci-dessus, sur un cliché d'époque). Personnellement, je ne le trouve pas vraiment exceptionnel et préfère de loin le vase noir figurant à côté, qui, lui, est une vraie "céramique d'exception". Un bon pedigrée fait parfois beaucoup...


- Le grand JOUVE était représenté par sept pièces. Une seule vente : un vase à décor de volutes de 1943 (période de Dieulefit), noir, à reflets métalliques. Unique, façon de parler, il recueillait 11.476 € (lot n° 276, estimé 9 à 12.000 €. Très bien vendu à mon goût. Le lot vedette de la sélection, une "exceptionnelle table basse de grande taille, le plateau étant formé d'une succession de neuf rangées de fins carreaux modelés à l'unité, recouverts d'un riche émail blanc, inclus dans une nappe de béton gris clair, créant un rythme architecturé" est resté sur le carreau (c'est le cas de le dire ;-), malgré sa qualité et sa rareté (cf photo - très chic ! - d'un exemplaire similaire in situ, ci-dessus, tirée du célèbre ouvrage de Michel FARE). La faute à l'estimation : 80 à 100.000 €. Un jour, peut-être, quand les milliardaires russes ou chinois auront été perfusés de culture céramique. On peut rêver, parce que vu leur niveau artistique (je sais de quoi je parle, j'en vois tous les jours à Monaco), va falloir y aller sec côté perfusion...

- La grande soeur du maestro, Denise GATARD, n'a pas brillé, tout comme sa consoeur Véra SZÉKÉLY. Deux pièces chacunes, bien moyennes à mon goût. Une seule céramique vendue, pour SZÉKÉLY : un "grand pot couvert" (lot n° 273), adjugé 6.630 €.

- Suivaient un immonde IVANOFF (estimé 1.500 à 2.000 €, invendu), un TIFFOCHE banal (adjugé 1.530 €, sur une estimation de 1.500 à 2.000 €) et une lampe de Guidette CARBONNELL, certes à la stylisation épurée mais trop "tremblotante" à mon goût. Cela ne l'a pas empêchée de grimper jusqu'à 7.030 € (lot n° 286, estimé 5 à 8.000 €).


- Au tour de Jean DERVAL. L'étude proposait cinq céramiques, bien datées, de belle taille, mais pas vraiment exceptionnelles. Une seule a trouvé preneur, une belle coupe-sculpture représentant un cameraman assis. Estimée 4 à 6.000 €, elle a fait 4.845 € (lot n° 292). Personnellement, j'ai failli enchérir pour la plaque formant bas-relief décoratif reproduite ci-dessus (lot n° 290). Elle était estimée 1.200 € à 1.500 €, ce qui était tout à fait raisonnable. A acquérir éventuellement en après-vente...

- Les 5 lots suivants étaient de belles céramiques de Vallauris (PEROT, MALARMEY, LES ARGONAUTES et DEREL). Belles mais surestimées. Et donc rebelote : invendues.


- Le céramiste André Aleth MASSON était quant à lui représenté par une superbe et spectaculaire (77 cm !) lampe architecture à poser de 1962 (lot n° 299). Une vraie "céramique d'exception", mais hélas invendue, probablement en raison de la notoriété de son auteur, encore insuffisante. L'estimation était conséquente (12 à 18.000 €) mais justifiée. Si vous ne connaissez pas encore l'oeuvre de ce grand céramiste, procurez-vous absolument la monographie de référence que Thomas LEPORRIER lui a consacré. Un "beau livre", bien écrit et magnifiquement illustré !

- Une lampe sculpture très originale d'Yves MOHY (lot n° 300) ne trouvait pas preneur, malgré une estimation raisonnable (1.200 à 1.800 €), tout comme un (petit : 16 cm) vase du trio BORDERIE SZÉKÉLY (P. et V.), estimé 3 à 4.000 € (lot n° 301).

- Gustave TIFFOCHE récoltait 4.590 € pour un grand vase buste en grès de 41 cm de haut (lot n° 302). Il n'était estimé que 2 à 3.000 €. Très bien vendu, à mon avis.


- Jacques INNOCENTI était représenté par 4 grandes pièces, une coupe (lot n° 303, ci-dessus), un plat, un vase et un pichet, tous invendus car surestimés. La coupe était particulièrement belle et, tous comptes faits, pas si chère que cela (2 à 3.000 €).

- Même scénario pour les deux KOSTANDA (pas terribles), les deux plats du Grand chêne, le vase zoomorphe de Jacques POUCHAIN (bien moyen), le vase ovoïde de Pierre ROULOT (bof), le CALLIS dégoulinant et le beau pichet de Juliette DEREL.


- Les LACAF étaients représentés par un grand pichet, une impressionnante sculpture "roue" de 47,5 cm de diamètre et une grande coupe creuse légèrement tronconique au décor de "dragons" (lot n° 320, ci-dessus, estimé 2 à 3.000 €). Les trois pièces n'ont pas trouvé preneur. C'est particulièrement étonnant pour la coupe, vraiment superbe.


- Roger CAPRON était représenté par un grand plat (39 cm de diamètre), superbe (lot n° 321, ci dessus), curieusement invendu car estimé raisonnablement (1.000 à 1.500 €), tout comme, et là c'est normal, un (très moche) pot à tabac (lot n° 322, 2 à 3.000 € !) et un grand vase à oreille noir métallisé (lot n° 323, estimé 3.500 à 4.500 €), probablement car ce dernier n'était pas signé. Un peu plus loin dans la vente (lot n° 331), un grand vase à piètement tronconique décoré d'une fleur et d'un oiseau ne trouvait également pas preneur. Il était estimé 1.500 à 2.000 €. Bigre...

- Un seul ACCOLAY au menu : une énorme coupe formant vaisseau (72,5 cm de long sur 51,3 de haut), invendue car plus que surestimée (2 à 3.000 €).

- Deux PICAULT de taille remarquable suivaient. Un vase de 41,5 cm de haut et un plat de 57,8 cm de diamètre. Leur décor étant banal (des gibbons et une poule) et l'estimation élevée (2 à 3.000 € chaque), ils sont bien sûr restés invendus. La taille ne fait pas tout...


- Georges GOUZY, céramiste méconnu de Bormes-les-Mimosas était représenté par deux belles faïences, ludiques : un grand vase balustre de 37,2 cm (lot n° 328 ci-dessus) et un flacon, invendus, les estimations étant encore une fois fantaisistes (1.000 à 1.500 € pour le vase).


- Jacques et Dani RUELLAND, pour terminer, étaient représentés par quatre pièces de qualité, estimées intelligemment - enfin ! - et qui donc trouvèrent toutes preneur. Il s'agissait d'un vase lenticulaire, vendu 1.530 € (estimé 1.200 à 1.500 €), un grand vase boule, vendu 1.913 € (estimé 1.200 à 1.500 €), une superbe paire de "roseaux", qui a atteint 3.825 € (estimée 1.200 à 1.500 €) et, enfin, un magnifique petit vase boule "Aurel" décoré d'un exceptionnel surémaillage gris jaspé sur fond noir (ci-dessus), qui a fait 3.060 € (estimé 800 à 1.000 €). C'était l'un des plus beaux lots de la vente, et bien sûr celui que j'ai manqué :-(.

Le marché de la céramique des années 50 étant jeune et pour l'instant principalement animé par des passionnés n'ayant pas du tout les mêmes moyens que les amateurs d'art disons "plus traditionnel", il serait peut-être tant que les vendeurs arrêtent un peu de rêver, notamment pour tout ce qui n'est pas "céramique d'exception".

C'était à mon avis la conclusion qui s'imposait après cette vente.

mercredi 26 septembre 2012

Bouteille de Suzanne RAMIÉ

Suzanne RAMIÉ (1905-1974)
Bouteille (circa 1960)
H. 35 cm,
Ø 7,5 cm

La cofondatrice de l'atelier MADOURA étant à l'honneur en ce moment chez le galeriste parisien Thomas FRITSCH, je me mets au diapason en vous présentant aujourd'hui l'une de ses céramiques emblématiques.

Cette pièce a vraiment tout pour plaire : une forme moderne, originale et épurée, très élégante, un somptueux émaillage (turquoise nuancé de vert, brillant, posé sur un fond brun rouge mat), c'est l'oeuvre d'une grande céramiste et, enfin, elle est d'une rareté indéniable et provient d'une collection réputée.

Lorsque je rencontre une céramique de ce type, je ne vois vraiment plus clair ;-)...

Elle est signée du cachet "MADOURA plein feu" (empreinte en creux) sous la base.

Provenance : collection Yves PELTIER.

Inv. PM SR 5

mardi 25 septembre 2012

Atelier "Le Grand Chêne"


Très tôt sensibilisé à la céramique (il travaille - vraiment pas trop ;-) - sur le blog de sa chère "moman", comme il dit) et fin chineur, Benjamin a récemment craqué pour un très beau pied de lampe (24 cm) de l'atelier du Grand chêne.

Il aimerait bien connaître qui est l'auteur du magnifique dessin qui le décore.

C'est l'occasion de se pencher sur cet atelier, dont l'histoire est un peu compliquée et surtout tragique.

L'atelier du Grand chêne a été fondé à Vallauris en 1949 par Odette ROCHE (1904-1954) et Ljuba NAUMOVITCH (?-1954). Il sera actif, route du Fournas, jusqu'en 1954, date à laquelle le couple se tuera dans un tragique accident de voiture entre Nice et Antibes.

Ancienne élève des Beaux-Arts de Bourges, Odette rencontre Ljuba dans les années 20. Ce dernier est serbe et peintre. Le couple coule des jours heureux jusqu'à ce que Ljuba retourne combattre dans son pays, en pleine guerre, laissant Odette seule et... enceinte. N'ayant plus de nouvelles de son amoureux, celle-ci refait sa vie et épouse un dénommé Jacques INNOCENTI, qui reconnaîtra l'enfant et lui donnera le même prénom que le sien. Jacques INNOCENTI junior voit le jour en 1926. Cet excellent céramiste décèdera lui aussi dans un accident de voiture, en 1958 (?), deux ans après la disparition de ses parents (l'atelier sera alors repris par Georges CUEILLE, mais ça c'est une autre histoire). L'union ne durera pas : les deux époux se séparent à la fin des années 20. Odette épouse en secondes noces un pilote d'essai, Jacques GOURJU. Ils vivront ensemble jusqu'au décès accidentel de ce dernier (un crash, bien sûr ;-), en 1945. En 1949, coup de théâtre : alors qu'Odette se prépare à marier son fils Jacques, Ljuba NAUMOVITCH réapparaît. Ce n'est pas un mais deux mariages qui marquent alors l'année d'Odette. Deux mariages et un nouvel atelier à Vallauris...

Bref, tout ça pour dire que l'atelier du Grand Chêne a compté jusqu'à quatre céramistes : Odette ROCHE, Ljuba NAUMOVITCH, Jacques INNOCENTI et enfin l'épouse de ce dernier, Lydia RONIN, le couple créant par la suite son propre atelier.

A mon avis, l'auteur du dessin n'est pas INNOCENTI car ce dernier travaillait surtout par inçision et utilisait généralement un émail très blanc, épais et brillant, que l'on ne retrouve pas du tout sur cette céramique.

Qui pourrait nous renseigner sur le "style" des trois autres céramistes et ainsi répondre à notre ami Benjamin ?

Voici une photo de l'autre côté de la pièce :


Et une autre de la signature, sous la base :


Jusqu'à présent, toutes les céramiques du Grand chêne que j'ai vu passer étaient plutôt chargées et pas vraiment à mon goût, d'où l'absence de billet sur le sujet et l'étonnement de Benjamin ;-).

Ce n'est plus le cas maintenant !

lundi 24 septembre 2012

La Femme et l'Oiseau


Indiscutablement, deux céramiques destinées à vivre ensemble : une bouquetière de Marie-Madeleine JOLLY (elle a notamment tourné pour COCTEAU, qu'elle a reçu et formé dans son atelier de Villefranche-sur-Mer) et un remarquable vase pique-fleurs du céramiste Marcel GUILLOT, artiste peu connu et apparemment actif à Saint-Maur dans les années 40/50. Si vous avez des infos, je suis preneur !

Elles font le bonheur de Monika HARDY.

A vous de jouer ;-).

dimanche 23 septembre 2012

"La chose la plus importante de la vie...

Salvatore PARISI présentant l'un de ses superbes plats

... ce sont les rencontres".

C'est Feri VARGA, peintre, graphiste et sculpteur hongrois (1906-1989) qui tenait ces propos tout à fait pertinents au soir de sa vie. Cet artiste talentueux mais oublié - encore un ! - a eu il est vrai la chance de croiser beaucoup de confrères intéressants (PICASSO, PIGNON, COCTEAU, PREVERT et tant d'autres), qui devinrent ses amis.

Signe du destin ? Je me suis offert vendredi, complètement par hasard, une petite assiette en céramique décorée par cet artiste que je ne connaissais pas et... rencontré le lendemain, grâce à un ami commun (merci Jean-Pierre ;-), le sympathique céramiste niçois Salvatore PARISI et son amie Marie-Jeanne, fan de... Tahiti, auprès desquels j'ai passé une très agréable soirée à parler céramique et voyages dans le Pacifique Sud.

Bref, tout ça pour confirmer les dires de VARGA : vive les rencontres, et les amitiés qui peuvent en résulter !

Et la céramique de Salvatore, me direz-vous ? Très intéressante ! Mais il vous faudra patienter un peu avant de la découvir ;-)...

vendredi 21 septembre 2012

Ils sont ensemble !


Rassurez-vous, point d'info people à l'horizon mais un peu d'humour pour introduire une nouvelle rubrique dans laquelle j'aurai de temps en temps le plaisir de vous montrer des céramiques qui "fonctionnent" bien ensemble.

En effet, en dehors de quelques forts caractères célibataires, comme mon RATY par exemple, la plupart de mes "bébés" vivent en couple ou en petit groupe, ensembles à priori solides mais pas à l'abri d'un nouveau venu mieux assorti (j'allais écrire plus charmant ;-) ou, c'est plus rare, d'un grand ménage et des redispositions qui bien souvent en résultent...

Celui qui inaugure la rubrique est un trio. Récemment formé, il comprend un bel "oeuf" de Pol CHAMBOST, imposant, une rare et très belle coupe "galet" du même artiste et un mini vase (?) "oursin" anonyme, posés sur une table basse de Roger CAPRON (modèle "Soleil") et photographiés ce matin, au réveil.

Bon week-end !

jeudi 20 septembre 2012

Bouteille "pomme" de Georges JOUVE

Georges JOUVE (1910-1964)
Bouteille "pomme" (1957)
H. 9 cm, Ø 12 cm

Ce petit JOUVE est l'un de mes préférés.

J'apprécie tout particulièrement sa forme, particulièrement douce, et sa couleur, ce bleu très légèrement teinté de gris étant peu commun dans l'oeuvre de l'artiste. Son petit col, délicat et décentré, est également très intéressant (l'intérieur est émaillé en noir mat).

Il est signé "Jouve" et marqué du sigle d'Apollon, spécifique à l'artiste, sous la base.

Provenance : galerie Marie-Pascale SUHARD.

Inv. PM GJ 6

mardi 18 septembre 2012

Somptueuse Biennale


Point de céramique 50 à la XXVIe Biennale des antiquaires, mais vous aurez vraiment de quoi y passer un excellent moment, notamment si, comme moi, vous aimez la peinture moderne, les arts décoratifs des années 50 et... les beaux bijoux !

En ce qui me concerne, j'ai particulièrement apprécié les stands des galeries suivantes, que je me permets de vous recommander si vous faites le déplacement :

- APPLICAT-PRAZAN (stand S06)

Une galerie spécialisée dans le peinture de la nouvelle École de Paris : ATLAN, SOULAGES, HARTUNG (rien cette fois-ci, zut), MATHIEU, MANESSIER, etc. Vous pourrez notamment y admirer un chef-d'oeuvre de Zao WOU-KI (ci-dessus), "22.6.91" (150 x 162 cm) et un magnifique SOULAGES du début des années 50, impressionnant par son côté fortement "émaillé".

- BÉRÈS (stand N04), BOULAKIA (stand S16), BRAME & LAURENCEAU (stand N20), KRUGIER & Cie (stand N33), Pascal LANSBERG (stand N29), Antoine LAURENTIN (stand S09), PRÉSIDENCE (stand S23) et enfin TAMÉNAGA (stand N25).

Ces galeries défendent la grande peinture de la première moitié du XXe siècle. Vous y verrez des merveilles de MARQUET (l'un des mes figuratifs préférés ;-), DUFY, MATISSE, DUBUFFET, KLEE, REDON, etc. Bref, que du très beau monde...

- JGM Galerie (stand N11)

Elle y présente notamment un remarquable ensemble de meubles-sculptures des LALANNE, des oeuvres très à la mode en ce moment et dont les cours se sont envolés depuis la vente SAINT LAURENT.

- UNIVERS DU BRONZE (stand MN13)

C'est l'occasion d'y admirer une superbe panthère du grand POMPON en calcaire blanc, exceptionnelle car de la main de l'artiste et non de celle de l'un de ses praticiens.

-  DOWNTOWN - François LAFFANOUR (stand S04)

Le célèbre galeriste de la rue de Seine, spécialisé dans le mobilier d'architectes des années 50 (PERRIAND, PROUVÉ et JEANNERET notamment), a réussi un vrai coup de maître en achetant le contenu d'une célèbre maison montmartroise, la "maison BOROT", créé par Charlotte PERRIAND à la fin des années 50. Celle-ci est en partie reconstituée sur son stand. Une merveille de modernité ! A noter l'édition par la galerie d'un "beau livre" sur le sujet (en vente sur le stand, 20 €).

Profitez-en pour faire un saut rue de Seine chez Thomas FRITSCH, qui présente en ce moment de très belles céramiques de Suzanne RAMIÉ. Et s'il vous reste un peu de temps, poussez juqu'aux marchés Paul BERT et SERPETTE des Puces de Saint-Ouen, pour "7 parcours capitaux".


Après avoir vu tant de merveilles, difficile de ne pas être consterné devant les "oeuvres d'art" que présentent la plupart des galeries de la Côte d'Azur (1). Effrayant mais logique, compte tenu de leur cible, disons très "bling bling" pour rester gentil.

(1) Celle qui illustre mon propos et devant laquelle je dois hélas passer régulièrement ne fait qu'exposer de médiocres suiveurs du couple LALANNE...

vendredi 14 septembre 2012

Roberta GONZALEZ à Bormes-les-Mimosas


Si Roberta GONZALEZ n'avait pas été la première épouse d'Hans HARTUNG, mon peintre préféré, je ne me serais sans doute jamais penché sur son travail.

C'est en effet une artiste "oubliée", comme tant d'autres, hélas. Et pourtant, quel oeuvre admirable, original et personnel ! Roberta peint et dessine, une figuration épurée, à la limite de l'abstraction. Elle illustre également des livres et dessine même, en 1958, les plans d'une magnifique villa moderniste sur les hauteurs de Bormes-les-Mimosas (Var), où elle passait régulièrement ses vacances : la sienne. Elle y séjournera régulièrement jusqu'à sa mort, survenue en 1976, au milieu de ses oeuvres et de celles de ses nombreux amis artistes, PERRIAND, les grands céramistes de Vallauris, HARTUNG, DEGOTTEX et bien d'autres. Bref, les meilleurs de son époque !

Née en 1909 à Paris, de parents espagnols, Roberta GONZALEZ est la fille du sculpteur et peintre Julio GONZALEZ, l'artiste qui a révolutionné la sculpture du XXe siècle en inventant le fer soudé. Elle grandit dans la capitale au sein d'un milieu espagnol très modeste mais baigné par les arts, son célèbre père étant admiré et fréquenté par de nombreux artistes. C'est ainsi qu'elle fera la connaissance d'HARTUNG, dont elle divorcera généreusement par la suite afin de lui permettre de retrouver sa première épouse, Anna Eva BERGMAN, perdue de vue durant la guerre. Mais ça c'est une autre (belle) histoire...

Le dynamique Réseau LALAN et sa ville d'adoption lui rendent en ce moment un hommage mérité via une très belle exposition, accompagnée d'un catalogue, au musée municipal de Bormes (jusqu'au 14 octobre).

Encore une manifestation on ne peut plus intéressante passée sous silence par la presse spécialisée. Un vrai scandale !

Si vous faites le déplacement, profitez-en pour aller voir le petit paradis de Roberta...

En photo : une encre et aquarelle sur papier de toute beauté (1956)

mercredi 12 septembre 2012

Activités communes ?


La vie continue...

Si tout va bien (en d'autres termes, si le lumbago carabiné qui m'a frappé dimanche n'est plus qu'un lointain souvenir), je serai à Paris le week-end prochain.

Au menu de samedi : les galeries de Saint-Germain-des-Prés le matin (notamment afin d'y voir les expositions MADOURA chez Thomas FRITSCH, Antoine de VINCK chez Jean-Luc SILBEREIS et flâner sur le Parcours des mondes), un petit saut chez TAJAN à l'heure du déjeuner (chut !, ils préparent une grosse vente de céramiques) et enfin la très chic Biennale des antiquaires l'après-midi, pour le plaisir des yeux uniquement (aucun risque d'y croiser des céramiques 50 : "pas assez chères (pour le lieu) mon fils" ;-).

Dimanche matin, direction Saint-Ouen et ses célèbres Puces.

Si ce programme rejoint le vôtre, peut-être est-ce là l'occasion de faire connaissance, autour d'un bon café par exemple ?

A bientôt je l'espère !

mardi 11 septembre 2012

Nicole ANASSE (1937-2012)


La céramiste Nicole ANASSE est décédée jeudi dernier, à l'âge de 75 ans.

Née à Bourg-en-Bresse en 1937, elle était bien connue et très appréciée des amateurs pour ses céramiques originales, souvent réalisées à quatre mains avec son mari Michel, rencontré en 1955 alors qu'elle était apprentie décoratrice de céramiques à Vallauris, dans l'atelier de Jean RIVIER.

Son oeuvre s'est étalé pendant près d'une vingtaine d'année (circa 1956-1975). Il est notamment marqué par la production de remarquables "Chouettes" en grès émaillé qui font aujourd'hui le bonheur de leurs heureux propriétaires.

Ayant eu le plaisir de faire sa connaissance cet été, j'en garde le souvenir d'une femme extrêmement sympathique et fort courageuse.

Elle était l'épouse du peintre, sculpteur et céramiste Michel ANASSE et la mère de deux garçons à la fibre artistique, Sylvestre et Gaël.

Les amateurs de céramique 50 ont assurément une petite pensée pour eux en cette période bien triste.

jeudi 6 septembre 2012

Suzanne RAMIÉ à l'honneur chez Thomas FRITSCH


Ne manquez pas la remarquable exposition consacrée à l'oeuvre personnel de la céramiste Suzanne RAMIÉ à la galerie Thomas FRITSCH, exposition qui a ouvert ses portes ce matin.

Fondatrice avec son mari Georges de l'atelier MADOURA (1), la discrète et méconnue Suzanne RAMIÉ, éclipsée par un hôte illustre, PICASSO, qui phagocyta son entreprise, est à l'origine du renouveau de la céramique à Vallauris au début des années 40. Elle fait alors souffler un grand vent de modernité sur la céramique traditionnelle, notamment en l'émaillant de couleurs vives, et crée de nouvelles formes, particulièrement originales et épurées.

Le célèbre galeriste parisien a réuni une cinquantaine de très belles pièces, produites entre 1940 et 1974, dont un ensemble de pieds de lampe de grande taille absolument exceptionnel ; des céramiques majeures et rarissimes, voire uniques !

En photo (© Hervé LEWANDOSKI) :

- Pied de lampe "Anneaux", 1960, h. 73 cm.
- Vase sculpture "Végétal", 1970, h. 96 cm.
- Lampe "Coloquinte", 1955, h. 72 cm.

Jusqu'au samedi 29 septembre 

(1) MAison DOUly RAmié, DOULY étant le nom de jeune fille de Suzanne RAMIÉ.

mercredi 5 septembre 2012

A qui le tour ?

"La Bergerie", 57 avenue Clémenceau, à Vallauris

Décidément, le petit commerce indépendant de Vallauris, et par ricochet la ville, n'en finit plus de mourir !

Après la galerie SASSI-MILICI et celle des MASSIER ces derniers mois, c'est au tour de "La Bergerie" de fermer ses portes, en attendant la disparition de la célèbre galerie et atelier de Gilbert VALENTIN, "Les Archanges", tenue aujourd'hui par sa fille Flore, bientôt remplacée par un immeuble sans âme.

La faute aux autorités locales successives, qui ont décidé par facilité, incompétence et intérêt de réduire ce qui était une ville florissante et connue dans le monde entier dans les années 50 à une déprimante cité-dortoir. Exit PICASSO, CAPRON, DERVAL et les autres, exit la céramique, circulez, on bétonne. Un immense et terrible gâchis !

A ce rythme, les seules céramiques qui subsisteront dans la ville seront celles du musée Magnelli, à condition que ce dernier îlot de résistance n'ait pas également été "liquidé", bien sûr...

J'aimais bien "La Bergerie" et son propriétaire, Christian AZAÏS. J'y passais à chaque fois que j'allais me balader à Vallauris. Quel plaisir de discuter avec lui ! Céramique, art, politique, littérature..., les sujets ne manquaient pas. A l'avenir, Christian se consacrera d'avantage à son site, La Bergerie Céramique, bien connu des amateurs de céramique vallaurienne. A moins qu'il ne choisisse de bousculer les barons locaux en se lançant dans la politique. Qui sait ? L'homme est compétent et ne manque pas d'idées, mais la tâche est titanesque.

Ce magasin de céramique d'art a été créé en 1958 par sa mère Francine, qui y a présenté les oeuvres de nombreux artistes, comme DERVAL, INNOCENTI ou CUEILLE. La particularité de cette boutique, et tout son charme, réside dans son décor, réalisé par le père de Christian, Jean AZAÏS, lui-même céramiste. Un décor rustique et original. Les étagères, par exemple, ont été confectionnées à l'aide de vieilles mangeoires à bestiaux ramenées du Sud-Ouest. Patinées par le temps et un cirage régulier, elles ont beaucoup de charme. Quasiment rien n'a changé dans la boutique depuis plus d'un demi-siècle...

Aujourd'hui, tout est à vendre : le stock de céramique (généralement utilitaire), les meubles et les étagères. Tout doit malheureusement disparaître d'ici à la fin du mois.

Allez donc faire un tour à "La Bergerie" tant qu'il en est encore temps. Cela fera plaisir à Christian, qui doit être un peu mélancolique en ce moment. Et si vous avez un peu de place chez vous, aidez-le à sauver le mobilier de sa boutique, il le mérite vraiment.

Pour contacter Christian, cliquez ici.

mardi 4 septembre 2012

Escapade céramique (IV)

Devant "Le Cordonnier", 41 rue Grande,
quasiment en face de la boutique du musée

Jeudi dernier, direction Châteauroux et le musée hôtel BERTRAND pour la dernière escapade céramique de mes vacances. Je ne pouvais en effet pas manquer l'exposition rétrospective consacrée à Roger CAPRON.

Une exposition qui vaut amplement le détour, notamment pour la présentation du travail mural du céramiste, méconnu. Le musée étant installé dans un magnifique hôtel particulier du XVIIIe siècle ayant appartenu au Général BERTRAND, compagnon de l'empereur Napoléon Ier, le cadre est grandiose. Les pièces étant particulièrement spacieuses et la scénographie réussie, les céramiques exposées sont très bien mises en valeurs et on circule aisément. La majesté des lieux y est pour beaucoup...

Elle fermera ses portes à la fin du mois. Vous avez donc encore un peu de temps !

Dommage cependant qu'elle n'ait pas fait l'objet d'un catalogue, à l'instar de L’Esprit Vallauris, les Années 50. Les potiers-Artistes, à Saint-Quentin-La-Poterie. 

Les deux manifestations ont hélas un autre point commun : elles n'ont pas été annoncées par la presse spécialisé (Beaux Arts magazine, l'Oeil, etc.) et donc touché uniquement les passionnés. C'est doublement regrettable : pour le grand public, qui n'a pas été informé, et pour les organisateurs, qui n'ont pas été récompensés de leurs efforts. Elles ne sont hélas pas les seules ! Je pense notamment à la dernière exposition de Michel ANASSE ou celle de Roberta GONZALEZ, en cours, dont je vous parlerai bientôt. S'il faut s'appeler PICASSO ou être un contemporain acoquiné avec une galerie à la mode pour être médiatisé, c'est vraiment bien triste...

Histoire de conserver une petite trace, je vous livre ci-dessous le texte destiné aux visiteurs et présentant l'exposition, très instructif :

Cette exposition a pour but de sensibiliser les habitants de Châteauroux et autres communes environnantes, telle Buzançais, à respecter et préserver le patrimoine ornemental de leurs architectures.
Ce patrimoine mural se traduit par des panneaux en grès émaillé de céramique réalisés par l'un des plus célèbres céramistes de Vallauris (Alpes-Maritimes) des années 50.

En effet, c'est en 1954, lors du Salon des ateliers d'art à Paris...

A suivre car il se fait tard... Saisie manuelle à partir d'une photo floue :-( !

Quelques photos pour terminer, vraiment pas terribles, hélas, car prises à l'aide de mon vieux téléphone mobile.

- Vue générale de l'exposition :


- Une belle sélection de tables basses. Emblématiques. En haut, à gauche, le célèbre modèle "navettes", très recherché :


- Un faux CAPRON ! "Made in Italy"... :


- Le célèbre "vase à oreille" de l'artiste, ici décliné en grand modèle et en noir. Très rare ainsi :


- Pichets, gobelets et plat aux célèbres décors "Pyjama" et "Damier" :


- Etudes préparatoires (crayon sur calque et gouache, 1984) pour "La Charcuterie" :


- "La charcuterie", fresque située à l'origine 20 rue Molière, à Châteauroux et aujourd'hui recouverte, malheureusement :


- Table basse modèle "planètes", ici avec des carreaux dans les tons de bleu, indiscutablement les plus rares. Une pièce vraiment exceptionnelle :


- Toujours le modèle "planètes", série de trois petites tables basses gigognes :


- Le fameux vase "Oiseau", en cinq version différentes :


- Table basse circulaire "Soleil". Piètement en bois. J'ignorais l'existence de ce très beau modèle :


- Cendrier zoomorphe "Tête de taureau" (années 50). Décliné en plusieurs décors, abstraits ou figuratifs :


- Plat, navette et gobelets au décor "Pyjama". Les deux premières pièces sont de grande taille et rares ainsi :


- Panneau décoratif "Soleil" (circa 1970, en collaboration avec Jean DERVAL ?), magnifique et spectaculaire : 81 x 106 cm ! Une des plus belles pièces de l'expo... :


J'aurai bien eu d'autres pièces à vous montrer mais leurs photos sont vraiment trop mauvaises. Le plus simple est d'aller les découvrir par vous-même ;-).

Si vous faites le déplacement, poussez jusqu'au Couvent des Cordeliers, à quelques minutes à pied. Le lieu, superbe, accueille jusqu'au 16 septembre une exposition du peintre abstrait Norbert PAGÉ. Lorsque j'ai aperçu la belle encre reproduite sur l'affiche de la manifestation, je me suis dit "chouette, y'a du HARTUNG dans le coin". Raté ! Trop influencé par les grands abstraits lyriques, comme Olivier DEBRÉ et Zao WOU-KI par exemple, l'artiste n'a pas su s'en dégager et produire des oeuvres qui n'appartiendraient qu'à lui. Il est même à la limite de la copie sur certaines toiles, ce qui est beaucoup plus grave. Dommage...

lundi 3 septembre 2012

Escapade céramique (III)

Grand four à bois - La Borne 

Pas facile, la reprise. Même le beau temps s'est fait la malle, c'est dire ! Ces cinq semaines de vraie liberté seront passées bien trop vite, hélas. Humeur un peu morose, donc, au point d'avoir un peu de mal à rédiger ce billet. Et dire que la prochaine "perm." n'est que dans quatre mois...

Le week-end dernier, j'ai découvert avec plaisir La Borne, lieu emblématique du renouveau du grès, grâce à la gentillesse d'Annie MAUME.

J'avais fait sa connaissance l'été dernier à Sancerre, suite à l'achat de l'une de ses céramiques, une sympathique petite "chouette". La Borne n'étant qu'à quelques kilomètres, Annie m'avait proposé de m'y guider lors d'une prochaine rencontre. J'étais donc impatient de lui rendre à nouveau visite, d'autant plus que j'avais trouvé cette petite bonne femme dynamique très attachante. Fragilisée par son récent veuvage, elle n'avait alors pas trop le moral. Elle a depuis heureusement retrouvé le goût de retravailler (elle a fait des collages cet hiver et envisage de refaire de la céramique), tout en continuant de promouvoir inlassablement l'oeuvre de son mari, le peintre et céramiste Robert HÉRAUD (1). J'y ai fait la connaissance de Laurence de SAINTE-CROIX, l'une de ses nombreuses amies, qui vit avec elle depuis la disparition de Robert et qui débute une activité artistique, lorsque son dur métier d'infirmière lui en laisse le temps. Les deux amies exposent d'ailleurs ensemble en ce moment à Sancerre.

Nous sommes donc allés tous les trois nous balader à La Borne.

Ce joli petit hameau du Cher, entre Bourges et Sancerre, au milieu des bois, ne manque pas de charmes. Sa renommée pour ses porteries en grès remonte au XIIe siècle mais c'est surtout entre 1940 et la fin des années 70 que La Borne va connaître son "âge d'or", avec l'installation de céramistes qui dynamiteront le grès de grand-papa : Paul BEYER, André ROZAY, Vassil IVANOFF et les LERAT, puis Élisabeth JOULIA, les MOHY, etc. Aujourd'hui, La Borne semble retrouver son dynamisme avec la présence de nombreux céramistes, certains talentueux, comme Éric ASTOUL, et l'implantation en 2010 du remarquable Centre céramique contemporaine de La Borne (CCCLB).

Si vous allez un jour à La Borne, ce que je vous souhaite, ses principaux centres d'intérêt sont :

- Le Centre céramique contemporaine de La Borne

Ce superbe lieu a pour buts principaux d'accueillir, informer et renseigner les visiteurs sur les céramistes bornois et exposer, médiatiser et diffuser les oeuvres de ces mêmes céramistes, mais également des céramiques d'artistes invités. Il diffuse également de très nombreux ouvrages techniques et monographiques.


Lors de mon passage, j'ai bien aimé les oeuvres de la céramiste d'origine Japonaise MACHIKO, seule céramiste sancerroise avec Annie ; elles sont d'ailleurs amies. Nous l'avons rencontrée. Elle est adorable. En photo, ci-dessus, deux vases inspirés par ses balades dans les bois.


Les céramiques d'Éric ASTOUL sont également très intéressantes. Il tourne notamment de magnifiques vases "scarifiés" sur lesquels les empreintes aléatoires du feu (il cuit au bois) complètent à merveille la simplicité et, paradoxalement, la force du décor. Je n'ai hélas pas eu le temps de faire sa connaissance. Une autre fois je l'espère...

Il y avait également beaucoup d'oeuvres un peu trop alambiquées pour moi, à l'image de celles du céramiste espagnol Rafa PEREZ, l'un des invités de cet eté :



Une céramique bien trop agressive, inélégante et sans véritable signature visuelle. Bref, encore une fois, à mon goût : "n'importe quoi" !

- Les ateliers des céramistes bornois et des environs

Procurez-vous la liste-plan éditée par l'Association Céramique La Borne dont ils sont membres (disponible auprès du CCCLB). Et prévoyez quelques jours car les artistes sont très nombreux dans le coin !, charmant qui plus est (forêts, vieilles pierres, etc.). En ce qui me concerne, ce sera en principe pour l'été prochain si tout va bien.

- Le musée de la Poterie de La Borne

A suivre...



(1) Elle a été la cheville ouvrière de l'exposition "Promenades et autres pas - Peintures et céramiques de Robert HÉRAUD", qui se tient en ce moment à Marzy, dans la Nièvre et cela jusqu'au 15 octobre prochain (musée municipal Gautron du Coudray). Si vous êtes dans le coin, allez-y : vous pourrez y admirer 50 céramiques de l'artiste et 25 de ses toiles, très solides, à l'image de "La colline vue de Verdigny" (ci-dessus ; désolé pour la mauvaise qualité du cliché, qui n'avantage vraiment pas l'oeuvre).