mardi 10 juillet 2012

La caverne d'Ali Baba (IV)


Un week-end parisien, le peu d'objet "motivants" en cette fin de saison et surtout une chaleur étouffante en ce début de semaine expliquent mon éloignement du clavier et la brièveté de ce billet.

Cette semaine, La Gazette Drouot fait sa couverture sur "Flamme d'ardeur" (titre de circonstance !), une belle huile (73 x 92 cm, circa 1985) typique de Georges MATHIEU, qui sera offerte au feu des enchères le 18 juillet prochain à Monaco (SVV Hôtel des ventes de Monte-Carlo).

Décédé oublié le 10 juin dernier (à l'âge de 91 ans), MATHIEU était l'un des pères de l'abstraction lyrique, avec HARTUNG et SOULAGES. Ce courant pictural abstrait, qui a explosé dans les années 50, est l'expression (le plus souvent gestuelle) d'une émotion individuelle. Une peinture également qualifiée de "chaude", en opposition à l'art abstrait géométrique, "froid".

Je n'étais pas un grand fan de l'artiste, trouvant son travail un brin répétitif et l'homme bien prétentieux. Ah, les ravages de la célébrité... Cet émouvant cliché pris en 2008 alors qu'il venait de se séparer de son cabriolet Mercedes-Benz 500 K de 1936 (1) avec lequel il parcourait les rues parisiennes du temps de sa splendeur m'a réconcilié avec lui et donné envie d'en savoir plus sur son oeuvre. Puisse-t-il également faire réfléchir tous ceux qui sont (pour l'instant) en haut de l'affiche ou, pire, qui croient l'être.


Sale temps pour la peinture abstraite française historique : ZAO WOU-KI est atteint de la maladie d'Alzheimer et Denise RENÉ, grande galeriste qui a défendu l'abstraction géométrique (VASARELY, DEWASNE, AGAM, etc.), est décédée hier. La fin d'une (belle) époque...


(1) Pour les amateurs de belles mécaniques, il n'existe que 33 exemplaires de ce modèle. Celui de l'artiste (reproduit ci-dessus) était l'un des plus beaux. Notre homme avait du goût, c'est sûr !

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