mardi 31 juillet 2012

Un samedi à Vallauris


Deux expositions ont lieu en ce moment à Vallauris : le second volet de "PICASSO, les chemins du Sud" (le premier se déroulant à Cannes) et la XXe Biennale internationale de céramique.

Personnellement, c'est plutôt la première qui m'a attiré, samedi dernier, dans "la cité aux 100 potiers", n'étant guère sensible à la céramique contemporaine...

Au bout du compte, les deux manifestations valent amplement le détour, qui plus est si vos vacances vous mènent sur la Côte d'Azur (vous avez jusqu'au 30 septembre, la Biennale durant quant à elle jusqu'au 12 novembre).

"PICASSO, les chemins du Sud" se tient au musée Magnelli, le célèbre musée de la Céramique. Vous pourrez y admirer des oeuvres de PICASSO (céramiques éditées par l'atelier MADOURA et lithographies sur Vallauris) et de nombreuses photos et photo collages d'André VILLERS ayant pour thème son ami Pablo (certains ont été fortement agrandis et fixés à différents endroits de la ville). Le clou de l'expo est incontestablement "Fumée à Vallauris", une belle toile de PICASSO (59,5 x 73,5 cm, reproduite ci-dessus) datant de 1951 et prêtée par le musée PICASSO de Paris, exceptionnelle par son sujet, l'artiste n'ayant produit que fort peu de paysages.

La Biennale est quant à elle beaucoup plus dispersée puisqu'il vous faudra vous rendre sur 6 sites différents pour tout voir (un seul billet d'entrée, au tarif modique de 2 €) :

1. Le musée Magnelli

C'est le site principal, celui du "concours 2012" (réservé aux créateurs citoyens de pays membres de l'Union Européenne). Les pièces sélectionnées ont été réparties en trois catégories : "le contenant" (section la plus traditionnelle), "design" (collaboration entre un designer et un céramiste praticien) et enfin "céramique architecturale, sculpturale ou conceptuelle" (la plus ésotérique pour moi).

Mon amie Marie-Jo, qui s'occupe de la promotion de la ville à l'Office du Tourisme, était de service pour une visite des amis du musée. J'ai donc profité de ses lumières ;-).

Personnellement, j'ai bien aimé :


Pièce montée, de Marie-Caroline PERREARD (section "contenant"), dont chacune des 9 parties est un contenant autonome. Emboîtées, elles forment un vase.


Sur les toits de Claire BADRIMONT et Pierre-Yves LE SONN (section "Design", prix de la ville de Vallauris). L'oeuvre est une réinterprétation des mitrons parisiens dans une série d'objets domestiques : vide-poches, corbeille, etc.


En revanche, j'ai hélas été insensible à L'exode, installation d'Élisabeth BRILLET (section "céramique architecturale, sculpturale ou conceptuelle", Grand prix de la ville de Vallauris). Désolé, mais, pour moi, une oeuvre qui ne procure aucune émotion ou plaisir à celui qui l'admire et qui ne tient - et encore ! - que par un discours-mode d'emploi alambiqué et soporifique n'est pas une oeuvre d'art. Ah si les amateurs de ce nouvel art académique pouvaient enfin expliquer - le plus simplement possible, SVP - ce qu'il y a d'intéressant en lui au lieu de traiter ceux qui y sont insensibles de réacs (c'est si facile). Bref, en attendant éventuellement d'être un jour "éclairé", l'art conceptuel et la masturbation mentale : vraiment très peu pour moi ;-). Comme le dit fort justement mon ami le peintre Georges BRIATA, "L'art n'est pas une pensée, c'est un fait. Pour le peintre, la solution de son problème est dans sa boite de couleurs, comme elle l'est dans l'encrier pour l'écrivain".


Ne quittez pas le musée sans allez admirer l'oeuvre - hors concours - du jeune céramiste japonais Shigeki HAYASHI, inspirée par la science-fiction, les films d’animation et le Manga (ci dessus, Heart break night). Techniquement, c'est la perfection !

2. La Salle Eden

Située juste à côté du musée Magnelli, cette salle accueille les céramiques de 7 artistes japonais de premier plan, le Japon étant le pays invité d'honneur de cette XXIIe Biennale. Le choix s'est porté sur ce dernier en raison de sa remarquable production de céramique et par solidarité, après la catastrophe qui l'a touché le 11 mars dernier.

Remarquablement mises en valeur dans un écrin noir (muséographie de Jean-Michel WILMOTTE), les pièces exposées sont toutes exceptionnelles par leur qualité technique et esthétique.

Les oeuvres sont sculpturales et épurées, très "zen", nos céramiste s'exprimannt par la forme, le volume, le traitement de la surface et la couleur, plutôt que par des effets décoratifs.

Mes coups de coeur ?


- Takagaki ATSUSCHI, avec ses vases à double glaçure (céladon et garance) dont les craquelures (larges sur les faces céladon et étroites sur les faces garance) sont le fruit de longues et délicates recherches. 


- Kimura YOSHIRO et ses céramiques bleues. Leur subtil dégradé, du bleu profond au bleu "mers du Sud", allié à de remarquables craquelures dirigées, est vraiment une pure merveille (la photo ne rend vraiment pas justice au travail du céramiste). "Je souhaite créer des oeuvres qui puissent faire ressentir aux spectateurs l'éternité dans un battement de cils", dit l'artiste. Mission accomplie !

J'ai logiquement beaucoup aimé cette partie de la Biennale, les oeuvres exposées étant esthétiquements proches de bien des céramiques 50 françaises.

A suivre... 

lundi 30 juillet 2012

Cafetière de Jean DERVAL

Jean DERVAL (1925-2010)
Cafetière (circa 1953)
L. 26 cm, h. 40 cm, pr. 15 cm

C'est le format très impressionnant - 40 cm de haut ! - de cette céramique et son côté sculptural, cubiste et massif, qui m'ont fait craquer.


Elle est signée "JD Vallauris" sous la base. Ces inscriptions incisées sont caractéristiques de la production de l'atelier du Portail (symbolisé entre les lettres "J" et "D"), créé par le céramiste en 1953, après son départ houleux de l'atelier MADOURA.

Inv. PM JD 2

vendredi 27 juillet 2012

L'arche de Noë

Mon bureau ce matin, au saut du lit 
(façon de parler ; en ce moment c'est "camping")

Sauve qui peut, elle est arrivée !

Comme tous les étés, elle est là, attirée par le soleil et la mer.

Elle, c'est ma mère...

Si vous avez la chance (?) d'avoir une mère pied-noir (ou juive, c'est pareil :-), vous savez ce que cela signifie : une mère adorable, attachante, qui vaut toutes les céramiques de ce bas monde, mais, comment dire ?, un tantinet "envahissante", prête à tout pour son Fils à elle. Courses, repas, lessives, repassage, ménage... Des tâches plus que risquées au sein d'un studio débordant de céramiques, d'autant plus que la mienne est plutôt du style "éléphant dans un magasin de porcelaines" que "chatte sur un toit brûlant". Malgré mon interdiction absolue de dépoussiérage, elle passa outre et ce qui devait arriver arriva. Heureusement, mon Totem veillait et son coup de plumeau malencontreux ne renversa et fracassa qu'une petite tirelire sans grand intérêt plutôt que mon RUELLAND préféré, situé un étage plus haut. Brrr, j'en tremble encore ! Je lui ai donc bien sûr confisqué son plumeau illico presto et interdit toute approche de céramique, lui enjouant de plutôt profiter pleinement de ses vacances...

Un malheur n'arrivant jamais seul, un de mes frères l'accompagne, tout aussi maladroit qu'elle et qui plus est légèrement enrobé. Bref, danger +++ !

J'ai donc regroupé tout ce qui risquait d'être "accroché" sur mon bureau, qui ressemble de ce fait à l'Arche de Noë. "Barricadé" par deux tables basses de CAPRON et placé sous la protection de mon Totem, à qui j'adresse quotidiennement une prière matinale, il devrait résister à la tornade.

Malgré cela, je ne suis pas vraiment tranquille en ce moment, surtout le soir, en rentrant...

Plus qu'une semaine à tenir ;-).

mercredi 25 juillet 2012

Le CAPRON de Lukasz


Lukasz est un sympathique jeune collectionneur belge. Il se passionne pour la céramique des années 50 depuis une quinzaine d'années. Ayant de la famille à Cannes, le veinard a ainsi pu se ballader à Vallauris "à la (encore) bonne époque", connaître de nombreux artistes, comme Roger CAPRON et Jean DERVAL, et ainsi acquérir quelques "belles pièces" auprès d'eux.

Ce soir, il nous fait profiter d'une superbe sculpture de Roger CAPRON à laquelle il tient tout particulièrement. Une céramique de belle taille (38 cm de haut), datant de la fin des années 90.

Le voici avec Jacotte et Roger CAPRON, quelques années avant la disparition de ce dernier (en 2006), entourant la pièce :


Un cliché qui lui rappellera toute sa vie et sans nul doute l'excellent moment passé en compagnie de ce couple d'artistes très attachant...

Allez, à votre tour ;-).

lundi 23 juillet 2012

Vase "soliflore" de Jean RIVIER

Jean RIVIER (né en 1915)
Vase "soliflore" (circa 1961)
H. 23 cm

Ce joli petit vase, très simple, fait partie de ma collection depuis près de deux ans, sans avoir vraiment trouvé sa place. Il naviguait donc entre "la réserve", la galerie de mon amie Annonciade et finalement un site de vente aux enchères où il finit par se vendre, début juillet. Quelques jours plus tard, il la trouve, sa place, aux côtés deux autres céramiques de Jean RIVIER.  Zut ! Que faire ? Prier pour que l'acheteur renonce à son achat... C'est ce qui est arrivé ! Quand je vous disais que certains objets nous sont destinés...

Il est signé "Jean Rivier" sous la base, de la main de sa seconde épouse, Claudie, me semble-t-il.

Inv. PM JR 3

dimanche 22 juillet 2012

"Picasso, les chemins du Sud"


Un aller-retour express inopiné à Marseille m'a permis d'aller voir aujourd'hui, plus tôt que prévu, cette belle exposition au Centre d'art La Malmaison, à Cannes.

Je voulais notamment y admirer La baie de Cannes (photo ci-dessus), le paysage étant un genre très peu pratiqué par l'artiste. Cette grande (130 x 195 cm) et impressionnante toile prêtée par le Musée Picasso de Paris valait en effet à elle seule le déplacement...

Les oeuvres du maître (peintures et sculptures) sont peu nombreuses et loin d'être les meilleures, hélas. L'expo vaut surtout le coup pour les photos de l'artiste et de ses proches lorsqu'ils vivaient entre Vallauris, Cannes et Mougins (1947-1967). De superbes clichés, essentiellement en noir et blanc, de Robert CAPA, David Douglas DUNCAN et André VILLERS. Ce dernier a également produit de remarquables photomontages et photogrammes (1) avec l'artiste. Vous pourrez admirer une très belle sélection de ces oeuvres à quatre mains.

En ce qui me concerne, j'ai particulièrement et longtemps admiré Jacqueline dans l'atelier de gravure, émouvant portrait de l'épouse de Pablo par David Douglas DUNCAN, ami du couple. Une Jacqueline bien songeuse, avec, à ses côtés, Lump, le célèbre teckel confié à l'artiste par le photographe. Difficile de ne pas éprouver un vague sentiment mélancolique après, notamment lorsque l'agitation - j'allais dire la futilité - cannoise vous saisit à la sortie. Troublant contraste...

Exposition à voir jusqu'au 30 septembre prochain.

(1) Image photographique obtenue sans utiliser d'appareil photographique, en plaçant des objets sur une surface photosensible (papier photo ou film) et en l'exposant ensuite directement à la lumière.

vendredi 20 juillet 2012

Pichet de Jean RIVIER et Juliette DEREL

Jean RIVIER (né en 1915) et Juliette DEREL (1918-2007)
Pichet anthropomorphe (circa 1954)
H. 28 cm

Ce très joli pichet m'a séduit par ses formes féminines très "50" (notez l'élégance de l'anse, rappelant la queue de cheval, coiffure typique de l'époque) et sa couleur chocolat, à croquer. J'aime bien l'émaillage très brillant - façon "glaçage de gâteau" ! - réservé au col et à l'anse, le reste de l'objet étant simplement engobé (1) et de ce fait plutôt mat.

Jean RIVIER m'a très gentiment renseigné sur sa naissance :

- le modèle a été créé par Juliette DEREL (2). Il est très proche d'un pichet de Jean RIVIER, ce dernier se distinguant par un col ovale ;
- la pièce a été façonnée par le tourneur de l'atelier des deux artistes. Juliette DEREL a peut-être géré la soudure de l'anse ;
- l'émaillage a été effectué par Jean RIVIER, qui l'a mis au point pour son travail personnel. Il s'agit d'un émaillage stanifère "au trempé sur engobe". L'engobe riche en oxydes (notamment de fer) est passé sur la poterie avant émaillage. Lors de la cuisson, à assez haute température, les oxydes traversent l'émail et le colorent, donnant ainsi un aspect "spécial" à la pièce ;
- le décor, est une "grecque libre" de Jean RIVIER, sa marque de fabrique, mais exécutée par Juliette DEREL ;
- l'enfournement, enfin, a été réalisé par Jean RIVIER.

Bref, une pièce résultant d'un vrai travail collectif d'atelier.
 
Elle est signée "Juliette Rivier" sous la base, de la main de cette dernière.

(1) L'engobe est un fin revêtement à base d'argile très diluée (généralement colorée) appliqué sur une céramique avant cuisson pour modifier sa couleur naturelle, unifier et lisser sa surface ou pour "réagir" avec la couche d'émail appliquée par la suite et ainsi obtenir un effet intéressant.

(2) Première épouse de Jean RIVIER. 

Inv. PM JR 2

jeudi 19 juillet 2012

Vase cache-pot de Mado JOLAIN

Mado JOLAIN (née en 1921)
Vase cache-pot (1963)
H. 24 cm, Ø 27 cm

Cette superbe céramique ajourée en terre chamottée généreusement émaillée fait partie d'une célèbre série de l'artiste, celle des "engrenages".

Sa couleur, d'un délicat vert absinthe nuancé, est remarquable, fort lumineuse et par endroits quasiment fluorescente. Moi qui d'habitude n'apprécie guère le vert suis littéralement "scotché" par celui-ci !


Quelle plante en pot vais-je bien pouvoir y glisser si je me décide à l'utiliser ? Si vous avez une idée, elle est la bienvenue...

Mado JOLAIN a débuté son activité de céramiste à Paris, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, produisant notamment des tables basses à piètement métallique. Elle est à l'origine de la création, en 1956, avec son mari (le peintre René LEGRAND), de la société d’édition et de distribution "I/D" ("idée" en phonétique), société qui deviendra par la suite "Quatre Saisons". L'objectif affiché était d'aller au-delà de la céramique, en proposant annuellement une collection d'objets divers destinés aux cadeaux et à la maison. Cliquez ici pour en savoir plus sur cette belle aventure.

Bibliographie :

- "Maisons et Jardins", n° 71 (septembre-octobre 1960), exemplaires similaires reproduits p. 124 et 125.

- "Côté Sud" (avril-mai 2011), article titré "Déco d'intérieur : passez au vert" (par Alix de DIVES, photos de Bernard TOUILLON), exemplaire similaire reproduit p. 44, sur une belle commode "WRONG WOOD", à côté d'un vase de 1949 de Pol CHAMBOST  (cf photo ci-dessus).

Inv. PM MJ 2

mardi 17 juillet 2012

Expos à voir


Les expositions majeures de l'été sont indiscutablement :

- La rétrospective consacrée à l'oeuvre de Roger CAPRON, à Châteauroux, jusqu'au 30 septembre.
- "L’Esprit Vallauris, les Années 50. Les potiers-Artistes", à Saint-Quentin-La Poterie, jusqu'au 28 octobre.
- "Jacqueline LERAT. L'être et la forme", à Sèvres (cité de la Céramique), jusqu'au 30 octobre.
- Et la XXIIe Biennale de Vallauris, qui a ouvert ses portes il y a quelques jours et durera jusqu'au 12 novembre.

En septembre, deux galeries parisiennes prendront le relai :

- La galerie Thomas FRITSCH, avec "Suzanne RAMIÉ et l'atelier MADOURA", du 6 septembre au... (plus de préçisions très bientôt).  

Très attendue, cette importante rétrospective, préparée de longue date, devrait être le succès de la rentrée...

- Et la galerie SILBEREIS, avec "Antoine DE VINCK", du 11 septembre au 13 octobre.

Bienvenue à Jean-Luc SILBEREIS, qui inaugure sa galerie - au 13 rue de Beaune, à Saint-Germain-des-Prés - avec cette manifestation.

Au menu : une trentaine de pièces du sculpteur et céramiste franco-belge. Un artiste intéressant, discret et peu exposé, donc méconnu des amateurs. A (re)découvir par conséquent absolument...

lundi 16 juillet 2012

Ralenti estival


Après une journée de travail, on est quand même mieux à la plage que devant un clavier d'ordinateur (désolé, amis du nord : il fait beau et très chaud sur la Côte d'Azur en ce moment :-). Je néglige donc un peu ce blog depuis quelques jours, au profit de mon nouveau QG (cf "point rouge" sur la photo ci-dessus), juste en bas de chez moi...

J'aimerais également bien lever le pied côté "achats", histoire de m'éviter une frayeur avec mon banquier. Difficile, les tentations ne manquant pas : un GATARD et trois RUELLAND lors de mon dernier séjour parisien, un Mado JOLAIN exceptionnel la semaine dernière, une superbe paire de CHAMBOST (apparemment inédite) hier à Valence (merci Jean-François ;-) et deux petits ANASSE ce matin. Bref, vivement les grandes vacances et la déconnexion totale. Plus que deux semaines à tenir !

RDV demain soir pour un billet consacré aux expos de l'été et de la rentrée. Il faut bien que je me motive...

jeudi 12 juillet 2012

Vide-poches d'Eugène FIDLER


Les céramiques d'Eugène FIDLER sont celles qui touchent le plus Yvan, qui nous fait profiter ce soir de ce superbe vide-poches ; une pièce rare, les oeuvres de l'artiste ne se rencontrant qu'exceptionnellement de nos jours. La preuve ? Je n'en ai pas ;-) !

Il mesure 20 cm de long sur 10 de large et 3 de haut. Difficile de le dater. Un connaisseur nous aidera peut-être...

Eugène FIDLER (1910-1990) était un artiste protéiforme : céramiste, bien sûr (c'est l'un des grands de "l'âge d'or" de Vallauris), mais aussi peintre, aquarelliste et collagiste, cette dernière activité lui tenant particulièrement à coeur.

Son épouse Édith et l'une de ses deux filles, Natacha, honorent l'artiste en étant elles aussi céramistes, au sein même de son atelier, près du beau petit village de Roussillon, au coeur du Luberon (Vaucluse). Si vous êtes en vacances dans le coin en ce moment, n'hésitez pas à leur rendre visite...

Pour en savoir plus, je vous recommande vivement la lecture de "Eugène FIDLER - Artiste libre", monographie de référence parue en 2010 à l'occasion du centième anniversaire de la naissance de l'artiste. L'ouvrage est superbe et passionnant !

PS : la seconde fille de notre céramiste, Cathie, est écrivaine. Cette "voisine" (elle est niçoise) tient un blog aux billets bien troussés, variés et pleins d'humour : Gratitude.

mardi 10 juillet 2012

La caverne d'Ali Baba (IV)


Un week-end parisien, le peu d'objet "motivants" en cette fin de saison et surtout une chaleur étouffante en ce début de semaine expliquent mon éloignement du clavier et la brièveté de ce billet.

Cette semaine, La Gazette Drouot fait sa couverture sur "Flamme d'ardeur" (titre de circonstance !), une belle huile (73 x 92 cm, circa 1985) typique de Georges MATHIEU, qui sera offerte au feu des enchères le 18 juillet prochain à Monaco (SVV Hôtel des ventes de Monte-Carlo).

Décédé oublié le 10 juin dernier (à l'âge de 91 ans), MATHIEU était l'un des pères de l'abstraction lyrique, avec HARTUNG et SOULAGES. Ce courant pictural abstrait, qui a explosé dans les années 50, est l'expression (le plus souvent gestuelle) d'une émotion individuelle. Une peinture également qualifiée de "chaude", en opposition à l'art abstrait géométrique, "froid".

Je n'étais pas un grand fan de l'artiste, trouvant son travail un brin répétitif et l'homme bien prétentieux. Ah, les ravages de la célébrité... Cet émouvant cliché pris en 2008 alors qu'il venait de se séparer de son cabriolet Mercedes-Benz 500 K de 1936 (1) avec lequel il parcourait les rues parisiennes du temps de sa splendeur m'a réconcilié avec lui et donné envie d'en savoir plus sur son oeuvre. Puisse-t-il également faire réfléchir tous ceux qui sont (pour l'instant) en haut de l'affiche ou, pire, qui croient l'être.


Sale temps pour la peinture abstraite française historique : ZAO WOU-KI est atteint de la maladie d'Alzheimer et Denise RENÉ, grande galeriste qui a défendu l'abstraction géométrique (VASARELY, DEWASNE, AGAM, etc.), est décédée hier. La fin d'une (belle) époque...


(1) Pour les amateurs de belles mécaniques, il n'existe que 33 exemplaires de ce modèle. Celui de l'artiste (reproduit ci-dessus) était l'un des plus beaux. Notre homme avait du goût, c'est sûr !

vendredi 6 juillet 2012

"Vierge à l'enfant" de Georges JOUVE

Georges JOUVE (1910-1964)
"Vierge à l'enfant" (circa 1943)
H. 75 cm, l. 27 cm, pr. 15 cm 

Un JOUVE exceptionnel devrait bientôt changer de mains.

La SVV Cannes Enchères proposera en effet demain après-midi cette superbe "Vierge à l'enfant", typique de la période dite "de Dieulefit" du célèbre céramiste.

La description mentionne la présence d'un orifice au verso prévu pour la suspension de la pièce. S'agit-il d'une sculpture murale ? D'un luminaire (applique) ? Je pencherai plutôt pour la première hypothèse.

En tout cas, c'est à priori une rareté car c'est la première fois que je rencontre une céramique de ce type.

Elle est estimée 5.000 à 7.000 €.

Sniff, je ne les ai pas !

jeudi 5 juillet 2012

Bassin quadripode de Marc UZAN

Marc UZAN (né en 1955)
Bassin quadripode (2010)
Ø 28 cm, h. 19 cm

C'est l'un des objets emblématiques de ce talentueux céramiste.

Quelle "présence" !

Il n'est pas signé, comme toutes les pièces de cette série - car totalement émaillées - mais accompagné d'un certificat d'authenticité établi par l'artiste.

Provenance : galerie SÉPIA.

Bibliographie : "Marc Uzan, formes et couleurs" (éditions Revue de la Céramique et du Verre), reproduit en première de couverture.

Inv. PM MU 2

mardi 3 juillet 2012

"Nécessaire de fumeur" de Roger CAPRON


Bravo à Jérôme RAGO, qui inaugure la rubrique "Céramiques de collègues" !

Amateur de céramiques de Gibert VALENTIN et Roger CAPRON, il nous présente aujourd'hui une oeuvre de ce dernier, pour laquelle il vient tout juste de craquer.

Ce "nécessaire de fumeur" en céramique et fer soudé laqué présente un décor typique du travail de l'artiste au début des années 50. Il mesure 50 cm de long sur 17 cm de large et fait 50 cm de haut. Les deux élements en céramique sont signés "Roger Capron Vallauris" sous leur base.

En guise de préambule, Jérôme me disait que c'était une pièce peu commune que je ne verrai que rarement. En effet, c'est le premier exemplaire que je rencontre ! J'ignorais même que l'artiste avait produit des objets de ce type. On apprend tous les jours...

lundi 2 juillet 2012

La caverne d'Ali Baba (III)

Pas très épais ce n° 26 de La Gazette ; ça sent les vacances !


Bonne nouvelle pour les amateurs d'art monégasques, avec les premiers pas de l'Hôtel des Ventes de Monte-Carlo, du 16 au 18 juillet prochains. En effet et curieusement, la Principauté ne comptait pas de véritable salle de ventes jusqu'à présent. Ni d'ailleurs de galerie d'art digne de ce nom, les locaux préférant plutôt ce qui brille. Espérons que les équipes de ce nouvel intervenant réussissent à élever un peu le niveau, c'est tout le mal que je leur souhaite !

Quatre ventes sont prévues : "Objets de vitrine et Argenterie", "Montres anciennes et modernes", "Bijoux" et, enfin, "Tableaux modernes et sculptures".

En ce qui me concerne, j'essaierai d'aller voir les lots de cette dernière vente, ne serait-ce que pour admirer le très bel HARTUNG de 1963 (65 x 81 cm) qui y sera offert. Façon de parler, car cette huile (cf photo ci-dessus) est hélas estimée 60.000 à 80.000 € :-(.