vendredi 15 juin 2012

La caverne d'Ali Baba


Hans HARTUNG (1904-1989)
T 1962-L 13 (1962)

J'aime bien le vendredi, comme tout le monde parce que le week-end s'annonce et la liberté est proche, mais aussi - et surtout ? - parce que c'est le jour où paraît La Gazette de l'Hôtel Drouot...

Ce magazine est un vrai régal pour les amateurs d'objets d'art et les collectionneurs, qui y découvrent les objets qui seront prochainement vendus aux enchères et les résultats des ventes passées.

Je vais essayer, chaque vendredi soir, de vous présenter quelques coups de coeur (et éventuellement de pique !) relevés dans la nouvelle Gazette, juste pour le plaisir de parler un peu d'art, sans prétention.

L'objet inaugurant cette série de billets est une huile sur toile de mon peintre préféré, Hans HARTUNG. Peinte en 1962, T 1962-L 13 est d'un beau format (65 x 92 cm) et d'une rare élégance. A cette époque l'artiste agit sur la toile à l'aide d'outils créés par ses soins. Une oeuvre en deux temps. Il peignait tout d'abord le fond, suivant les couleurs que devaient avoir ses signes in fine. Une fois sec, il ajoutait une seconde couche (ici noire) sur laquelle il agissait, avant qu'elle ne sèche. Le haut de la gerbe centrale apparaît ainsi orangé car le geste a fait ressortir une zone masquée de cette couleur. Une peinture pas uniquement gestuelle, donc, comme on pourrait le penser de prime abord. Cette oeuvre est estimée 90.000 à 100.00 € (hélas pour moi) et sera vendue le 1er juillet prochain par l'étude Versailles Enchères. Elle provient d'Italie, comme beaucoup de belles toiles du peintre, qui y est très apprécié. Pas étonnant, compte tenu du goût très sûr de nos amis italiens...


Bernard BUFFET (1928-1999)
Nature morte à la bouilloire (1948)

J'aime beaucoup les premières oeuvres de Bernard BUFFET, produites de 1946 à la fin des années 50. Il est ensuite hélas tombé dans un système "commercial" sans grand intérêt. "Nature morte à la bouilloire", grande huile sur toile de 1948 (100 x 105 cm) est un bel exemple de BUFFET "première période". L'artiste y projette son mal-être au sortir de la guerre. Les couleurs sont tristes, peu nombreuses, les lignes dures, noires, coupantes. Bref, ce n'est pas très gai mais graphique, épuré et percutant. Cette oeuvre sera vendue après-demain au Raincy par l'étude TOUATI. Elle est estimée 40.000 à 45.000 €.


Étienne DINET (1861-1929)
La traversée de l'oued (circa 1910)

Terminons par une toile orientaliste. Le 5 juin dernier, ARTCURIAL en dispersait 27, totalisant près de deux millions d'euros. Notre oeuvre, titrée "La traversée de l'oued" (69 x 100 cm), recueillait la plus forte enchère : 300.000 €. Bigre ! Les princes arabes (?) ont vraiment beaucoup d'argent et bien peu de goût. Il en suffit de deux se disputant pour arriver à cet étonnant résultat. Heureusement, toutes les toiles orientalistes ne sont pas aussi kitsch que celle-ci. Je pense en particulier à l'oeuvre de Jacques MAJORELLE, d'un tout autre niveau que ce pauvre Étienne DINET...

Bon week-end !

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