mercredi 29 février 2012

"Les sujets de l'abstraction"



Hans HARTUNG (1904-1989)
 T 1973-E 12. Acrylique sur toile (1973)
250 x 154 cm

Petite déception dimanche dernier, au Musée FABRE de Montpellier, lors de ma visite de l'exposition Les sujets de l'abstraction.

En effet et à mon humble avis, trop d'oeuvres méritaient à peine la moyenne.

La critique étant aisée et l'art difficile, je ne m'étendrai pas trop sur les faiblesses de la sélection exposée :

- des SCHNEIDER insipides. Ils le sont presque tous, hélas. L'un d'entre eux, bien terne et manquant de vigueur, a été choisi pour illustrer l'affiche, probablement pour des raisons politiques, l'artiste étant d'origine suisse, comme le propriétaire de toutes les oeuvres exposées, J.-C. GANDUR, qui les destine à un musée... suisse. Dommage ;
- trop de MATHIEU répétitifs (l'exemple même de l'artiste prisonnier de son système) ;
- une belle sélection de SOULAGES mais un peu "bouchés" : il y a mieux ;
- pas de POLIAKOFF ni de de STAËL majeurs.

Bref, si tous les grands noms de la "seconde école de Paris" étaient bien au rendez-vous, les toiles de ces artistes n'étaient pas toutes des chefs-d'oeuvre, loin de là. Des achats plus inspirés auraient permis au surtitre 101 chefs-d'oeuvre de la fondation Gandour pour l'art d'être pleinement mérité. Quel intérêt, par exemple, d'exposer quatre toiles moyennes et stylistiquement proches de MATHIEU ? Idem pour SOULAGES. Une seule aurait suffit...

L'exposition valait quand même le détour, notamment pour les véritables chefs-d'oeuvre que sont (dans l'ordre de mes préférences) :

- "Intérieur avec vue sur le port", du trop méconnu Gustave SINGIER. Cette grande toile (170 x 152 cm) de 1950 est vraiment l'une de ses pièces maîtresses. C'est mon coup de coeur de l'expo ;
- "T 1973-E 12", monumental (reproduit ci-dessus), "T 1950-22" et "T 1946-9" d'Hans HARTUNG, magnifiques ;
- "Paris, la nuit", une petite huile onirique de Viera DA SILVA peinte en 1951 ;
- et enfin "Polders enneigés", très grand (200 x 150 cm) paysage abstrait de 1956 d'Alfred MANESSIER.

Vous avez jusqu'au 18 mars prochain pour cela.

Jean-Claude GANDUR est un vrai collectionneur, éclectique, passionné et... qui a du nez. Cet homme d'affaires avisé a en effet bien choisi son sujet et "ramassé", certes un peu hâtivement (1), les oeuvres alors qu'elles n'étaient plus trop à la mode, la plupart des grosses fortunes étant plutôt attirée par des pièces plus contemporaines, de type "bling bling" (enfin plutôt "toc toc"). C'est ce qui arrive généralement quand on a beaucoup d'argent et une culture artistique réduite...

Un exemple d'achat à bon compte ? T 1973-E 12. Ce chef-d'oeuvre d'HARTUNG s'est vendu 138.000 € chez Christie's en 2005. Je m'en souviens très bien car il m'intéressait alors :-(. Encore mieux : moins de 45.000 € (en 2000) pour le SINGIER !

Des broutilles, comparées au prix de l'art actuel. Quand on pense en effet qu'un simple cliché trash de cette pauvre Cindy SHERMAN vaut dix fois plus qu'un SINGIER exceptionnel, on se dit que les marchands d'art qui soutiennent ce marché de dupes sont vraiment très forts et les collectionneurs (?) qui achètent ces oeuvres des andouilles.

Espérons que l'histoire de l'art remette un jour ces pros de la com à leur place et donne enfin leurs lettres de noblesse à des artistes plus authentiques et injustement oubliés, comme SINGIER, MANESSIER, BISSIERE et tant d'autres, pour ne citer que des abstraits.

Un jour, peut-être... car pour l'instant ce sont le marché et les prescripteurs "intéressés" qui mènent la danse, hélas.

(1) Je sais ce que c'est ;-). Il faut à présent "écrémer"...

lundi 27 février 2012

"Vénus" de Valentine SCHLEGEL

Valentine SCHLEGEL (née en 1925)
"Vénus" (1982)
H. 16 cm

Cette très belle "Vénus" aux rondeurs schlegeliennes caractéristiques est ma première céramique de Valentine SCHLEGEL et l'un de mes plus beaux achats sur le Net en ce début d'année.

Un marché électronique qui ne rend pas toujours justice à la qualité. Cette très jolie pièce ne m'a en effet coûté que 308 € alors qu'au même moment un petit "berger" de DERVAL bien médiocre à mon goût et pas vraiment rare dépassait les 800 € !

L'attrait de la signature "DERVAL" (qui ne fait malheureusement pas tout) et le manque de notoriété de Valentine SCHLEGEL auprès des collectionneurs expliquent sans doute ces résultats.

Dommage que trop d'amateurs ne se fient pas d'avantage à leur oeil. D'un autre côté, tant mieux pour les autres ;-)...

Unique (?), cette petite sculpture originale est signée "V. SCHLEGEL" et datée "1982", en bas, à l'arrière.

Provenance : galerie des Docks (Nice)

Inv. PM VS 1

vendredi 24 février 2012

Un an déjà !


C'est un beau rayon de soleil quasi printanier sur mon "ex bureau", ce matin, qui m'a donné l'idée de ce cliché improvisé. La poussière ne se voit pas, les combinaisons sont relativement correctes, d'autant plus que c'est plutôt un lieu de "décantage". Bref, un panoramique (merci HH ;-) plutôt réussi pour un photographe du dimanche...

Le grand Sacha GUITRY aimait à dire qu'il y a des collectionneurs "placard" (secrets) et des collectionneurs "vitrine" (moins cachotiers).

Comme lui, je suis un collectionneur "vitrine". J'aime bien montrer et surtout parler de mes petits trésors. Non pas pour épater la galerie, bien sûr, d'autant plus que je déteste vraiment me mettre en valeur, mais d'une part pour échanger avec d'autres amateurs et d'autre part donner envie de... collectionner.

Échanger. Quoi de plus agréable pour un vrai collectionneur ? Dernières trouvailles, résultats de ventes, expositions, le partage est à mon sens fondamental. Réunir de beaux objets et en profiter, c'est bien. En parler, échanger des idées, c'est mieux. J'ai créé ce blog pour cela. Alors n'hésitez pas à intervenir ! La suite logique ? La création d'une association d'amateurs de céramique 50. Elle est en gestation...

Donner envie. Franchement, collectionner est pour moi l'une des activités humaines les plus agréables qui soit. Un collectionneur ne connaît pas l'ennui ! Le temps lui fait même défaut... Outre le réel plaisir de vivre entouré de beaux objets, collectionner permet de se cultiver, de voyager dans le temps, de rencontrer des personnes intéressantes, de bouger, de s'évader. Bref, de vivre vraiment, pour soi-même, et de sortir ainsi du métro boulot dodo sclérosant. Je suis persuadé que si plus de personnes avaient un violon d'Ingres, notre société irait bien mieux. Nous pourrions même envoyer valser psychotropes et Alzheimer ! Alors si ce ce blog sert de "déclencheur" à quelques lecteurs, j'en serai véritablement ravi.

Bon, il commence à se faire tard. Un beau week-end artistique m'attend. Un train bien matinal aussi :-(. Ce sera donc tout pour ce soir.

Bonne fin de semaine !

jeudi 23 février 2012

Cendrier "coup de poing" de Suzanne RAMIÉ

Suzanne RAMIÉ (1905-1974)
Cendrier "coup de poing" (circa 1960)
H. 11 cm,
Ø 11 cm

Cette petite céramique d'une magnifique modernité a vraiment tout pour plaire :

- une forme simple, ronde et douce, que l'on ne peut qu'avoir envie de prendre en main ;
- une couleur envoutante, un splendide bleu profond nuancé de noir (bien difficile à photographier), s'éclaircissant progressivement vers la base ;
- et enfin un émaillage très original, lisse et satiné sur le haut de la pièce, "sableux" et mat à la base.

C'est vraiment l'une de mes pièces préférées !

Elle est signée du cachet "MADOURA PLEIN FEU", en creux, sous la base, du nom de l'atelier créé en 1938 par Suzanne RAMIÉ.

Provenance : galerie Maxime HARDY.

Inv. PM SR 4

mercredi 22 février 2012

Le journal d'un fou d'art


Otto FREUNDLICH (1876-1943)
"Oeil cosmique" (1921-1922)
Pastel sur carton
81 x 65,3 cm

Si vous êtes arrivé sur ce blog, c'est que, comme moi, le monde de l'art est loin de vous laisser indifférent.

Connaissez-vous "Le journal d'un fou d'art" ?

Si ce n'est pas le cas, allez donc faire un tour sur le site ArtCult, qui publie ce périodique du talentueux Adrian DARMON. La lecture des billets éclectiques de ce vrai fou d'art est un véritable régal !

La fréquentation des oeuvres d'art est, le soir venu, le meilleur moyen que j'ai trouvé pour me vider la tête des trop nombreux individus sans grand intérêt (restons polis...) supportés durant la journée et du penchant un peu trop réac de notre société. C'est une véritable "bouffée d'oxygène", indispensable à mon équilibre...

"L'artiste est un récepteur des transformations du monde, il les pressent dans ses actes et dans ses pensées, comme des forces dirigeantes, longtemps avant qu'elles ne se réalisent dans le monde extérieur. Il a ainsi la faculter de se détacher, peu à peu mais définitivement, des formes et des vérités généralement admises. Il exécute le vouloir d'une réalité nouvelle".

Otto FREUNDLICH

mardi 21 février 2012

Vase "bouteille" de Jacques et Dani RUELLAND

Jacques et Dani RUELLAND
Petit vase "bouteille" (
circa 1960)
H. 15 cm

Une belle forme "classique" des RUELLAND, ici dans une version en orange vif, particulièrement lumineux.

Ce joli petit vase est signé "Ruelland" sous la base.

Inv. PM JDR 19

lundi 20 février 2012

Pichet n° 834 de Pol CHAMBOST

Pol CHAMBOST (1906-1983)
Pichet n° 834 (1953)
H. 17 cm, Ø 15 cm

Ce petit pichet est, à ce jour, le plus "pétant" de ma collection !

Il est en effet d'un splendide bleu Klein mat (effet "peau d'agrume"), hélas impossible à reproduire fidèlement (la vraie couleur est assez proche de l'indigo, un bleu foncé tirant vers le violet).

L'intérieur est quant à lui émaillé en blanc brillant, créant ainsi un très beau contraste.

Il a été présenté par l'artiste lors du IIIe Salon des Ateliers d'Art, en septembre 1953.

Cette céramique devait sacrément détonner dans la France de René COTY...

Elle est signée "834 Poterie Pol Chambost made in FRANCE" sous la base.

Bibliographie : "Pol Chambost Sculpteur-Céramiste 1906-1983", éditions SOMOGY, exemplaire similaire reproduit p. 76 (planche n° 58).

Inv. PM PC 5 

jeudi 16 février 2012

Hans HARTUNG à Hong Kong


Une très belle exposition consacrée à l'oeuvre du peintre Hans HARTUNG ouvre ses portes aujourd'hui à Hong Kong.

C'est la première consacrée à l'artiste dans ce pays.

Hans HARTUNG est loin d'être un inconnu en Asie. Déjà exposé à Taiwan (1997), au Japon (1998) et en Chine (2007), il y est d'ailleurs très apprécié.

La de Sarthe Gallery ne présentera que des oeuvres de grandes dimensions et d'une qualité rare. La plupart datent du début des années soixante, période caractérisée par l'intervention gestuelle de l'artiste sur la couche picturale superficielle encore fraîche (et généralement noire) afin de dégager et révéler des signes sous-jacents lumineux, comme sur la toile figurant en tête de ce billet (titre et dimensions hélas inconnus).


Les visiteurs pourront également admirer des peintures plus tardives, comme par exemple T 1973-H 42, reproduite ci-dessus, une grande toile (111 x 180 cm) datant du début de la production du peintre dans son nouvel atelier d'Antibes (1973).

Un catalogue sera publié à l'occasion de l'évènement, qui durera 20 jusqu'au mars prochain.

Personnellement, j'ai un faible pour les toiles de format "à l'italienne" (oeuvres dont la largeur est supérieure à la hauteur). Des panoramiques synonymes de grands espaces, très appréciés par l'artiste à partir de 1960...

mardi 14 février 2012

Une cheminée de Valentine


Il fait encore bien froid en ce moment...

Peut-être êtes-vous en train de vous réchauffer tranquillement devant votre cheminée, en compagnie de votre Valentin(e), alors que tombe la neige ?

Si vous ne la trouvez pas vraiment "assortie" à votre collection de céramiques 50 (la cheminée, bien sûr ;-), j'ai peut-être une solution : remplacez-la donc par une cheminée de Valentine SCHLEGEL !

Un piste ? Cliquez ici pour visionner le superbe catalogue que la galerie parisienne La Demeure a consacré à celle qui ne fut pas qu'une talentueuse céramiste, à l'occasion de son exposition Cheminées et Sculptures à vivre, 1964-75, en juin 1975.

Un travail d'une modernité époustouflante.

Chapeau l'artiste !

lundi 13 février 2012

Vase "bouteille" de Jacques et Dani RUELLAND

Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) RUELLAND
Vase "bouteille" (circa 1960)
H. 31 cm, Ø 9 cm

L'émail noir intense de cette bouteille est d'une brillance absolument exceptionnelle, un véritable "miroir" ! Quant à sa forme, elle est d'un bel avant-gardisme. Bref, c'est une petite merveille :-).

Elle est signée "Ruelland" sous la base.

Inv. PM JDR 18

samedi 11 février 2012

Dis-moi ce que tu collectionnes, je te dirai qui tu es...


Je vous parlais avant-hier de Pierre HEBEY.

En relisant cet après-midi, par hasard, esprit Collection - L'art de vivre avec les objets que l'on aime, je me suis rendu compte que ce grand collectionneur avait fait l'objet de l'un des chapitres. J'ai donc pu admirer sa remarquable collection...

Voici ce qu'il déclarait à Jean DEMACHY et François BAUDOT, auteurs de cet ouvrage passionnant :

"Je fais différentes collections et je ne peux les séparer les unes des autres. Tout a été conduit en même temps. Il n'y a pas un côté meuble et un côté tableau ! Collectionner est un mystère. On ne l'éclaircit jamais. Pourquoi suis-je collectionneur ? Je ne connais pas la réponse. Le plus bizarre ? Ce besoin de possession. Chez moi, cette passion sort de nulle part. Je n'ai aucun parent collectionneur. Mais ils étaient joueurs ! On naît collectionneur, on ne le devient pas par conviction. En 1946, lorsque j'ai été reçu à ma licence de droit, mon père m'a demandé ce que je désirais. Je lui ai demandé un Magritte qui, à l'époque, valait 25.000 anciens francs. Il n'a pas voulu me l'offrir et m'a donné une voiture, de la même valeur. Je suis arrivé au désir d'avoir de la peinture par Maurice Nadeau, qui défendait les surréalistes. Je suis donc parti de la littérature pour arriver à la peinture. Le flair ne suffit pas. Il en faut au début, mais beaucoup de gens ont du flair... Quand j'ai commencé à collectionner l'Art déco aux puces, on était cinq ou six ! Malheureusement on ne trouvait rien. Maintenant, comme c'est devenu très cher, les objets sortent ! A l'époque, on y allait comme à la pêche à la ligne. On avait beaucoup de patience, on faisait des enquêtes. Cela demandait beaucoup d'efforts et de temps. Un collectionneur n'arrête jamais". 

De nombreux collectionneurs se reconnaîtront dans ces propos.

Ce "beau livre" (1) est une plongée fascinante dans l'univers luxeux d'une trentaine de collectionneurs passionnés (et fortunés ; ça aide ;-) qui ont rassemblé autour d'eux le fruit de leurs rêves et fait de leur passion un véritable art de vivre.

Bref, un ouvrage à dévorer des yeux, pour tout collectionneur qui se respecte...

(1) Aux éditions FILIPACCHI-Elle Décoration (2004).

vendredi 10 février 2012

"Chouette" de Michel et Nicole ANASSE (V)


Michel (né en 1935) et Nicole (née en 1937) ANASSE
"Chouette" (circa 1970)

H. 25,5 cm, Ø 17 cm

Cette cinquième "chouette" à l'air fantomatique est la plus grande de ma série, qui en compte six.

Impressionnante, elle présente un superbe émaillage bleu-noir, mat, ponctué et rehaussé de quelques taches blanches et brillantes.

Également unique, elle est signée "Anasse" sous la base.

Provenance : collection Sylvestre ANASSE puis galerie Thomas FRITSCH.

Exposition : "Michel ANASSE Sculptures & Céramiques Pièces uniques 1960-1970", galerie Thomas FRITSCH (Paris, 20 mai - 25 juin 2011).


Bibliographie : "Michel ANASSE Sculptures & Céramiques Pièces uniques 1960-1970", reproduite p. 43 et 75 (photo ci-dessus), reproduite et décrite p. 81.

Inv. PM MNA 6

jeudi 9 février 2012

Abstraction 50


Lucio FONTANA (1899-1968)
Concetto spaciale, attese (1959)
15,5 x 22 cm 

J'ai toujours aimé la peinture, et notamment la peinture abstraite des années 50.

A défaut de pouvoir la collectionner, faute de moyens, je me suis construit un petit "musée imaginaire" via la lecture d'ouvrages spécialisés, les catalogues de ventes aux enchères et la fréquentation des musées et expositions. HARTUNG, SOULAGES, POLIAKOFF et les autres ne sont pas sur mes murs mais dans ma tête. C'est déjà ça...



Serge POLIAKOFF (1900-1969)
Composition abstraite (circa 1966)
81 x 100 cm 

La céramique des années 50 est heureusement beaucoup plus abordable, d'autant plus que c'est l'un des rares domaines des arts décoratifs où il est encore possible de s'offrir un véritable chef-d'oeuvre pour le prix d'une petite toile basique. Pourvu que ça dure encore un peu !

NB : les deux huiles sur toile illustrant ce billet seront vendues le 23 mars prochain par la SVV CAMARD et Associés. Elles ont fait partie de la collection de Pierre HEBEY, grand amateur d'art, avocat et écrivain dans la vie, qui se passionna pour la peinture surréaliste et abstraite ainsi que pour le mobilier Art déco, qu'il commença à rassembler en précurseur avisé. Sa fantastique collection comptera ainsi 56 meubles exceptionnels de RHULMANN lors de sa dispersion en 1999...

mercredi 8 février 2012

Carreau de Roger CAPRON

Roger CAPRON (1922-2006)
Carreau (circa 1950)
L. 20 cm, l. 20 cm, h. 0,9 cm

Emblématique du travail de Roger CAPRON dans les années 50, ce très joli carreau en faïence émaillée a sans doute été conçu pour décorer une de ses charmantes petites tables basses "mixtes" (rotin et céramique).

Il est en parfait état - c'est assez rare, compte tenu de la fragilité de ce type d'objet - et sort vraiment de la moyenne au niveau de la qualité d'exécution. Cette dernière est en effet un peut trop souvent hâtive chez ce céramiste, production industrielle oblige.

Une inscription est peinte sous la base ("C6"), probablement la référence de ce modèle au catalogue de l'artiste.

Inv. PM RC 3

mardi 7 février 2012

Vase "calice" de Jacques et Dani RUELLAND (III)

Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) RUELLAND
Vase "calice" (circa 1960)
H. 9 cm, Ø 10,5 cm

Contrairement au précédent, ce calice est tout en rondeurs.

L'émail est d'un superbe rouge nuancé de pourpre, très brillant et dilué, laissant ainsi apparaître par endroits la terre grise au manganèse des RUELLAND. L'effet est superbe !

Il est signé "DJ Ruelland" sous la base.

Inv. PM JDR 17

lundi 6 février 2012

Vase "calice" de Jacques et Dani RUELLAND (II)

Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) RUELLAND
Vase "calice" (circa 1960)
H. 13,5 cm, Ø 8 cm

Les vases de type "calice" produits par le couple RUELLAND sont de très jolies pièces.

La forme élancée et épurée de celui-ci ainsi que sa très belle couleur turquoise (nuancée de très fines particules brunes) en font l'un de mes calices préférés.

Il est signé "Ruelland" sous la base.

Inv. PM JDR 16

dimanche 5 février 2012

Le manque de place


Avant de collectionner la céramique 50, j'ai été tenté de m'intéresser aux arts premiers, et notamment aux arts du Pacifique, coup de coeur pour Tahiti oblige. J'ai très vite renoncé. La faute aux prix trop élevés pour ma bourse et aux problèmes d'authenticité inhérents à cette spécialité.

En remettant ce matin un peu d'ordre dans ma bibliothèque, je suis retombé sur le catalogue de la vente GOLDET, un collectionneur boulimique. En revoyant la photo de son salon (ci-dessus), je me suis rappelé de ma réaction horrifiée à l'époque.

Mon regard a ensuite machinalement glissé vers mon "ex bar" :


J'ai alors souri... et compris. Tous les collectionneurs fonctionnent peu ou prou de la même manière. Ils chassent et accrochent leurs trophées, en font des groupes, les modifient, etc. Et ont, au bout du compte, un même problème : la place !

Il y a une quinzaine d'années, je vivais dans un superbe 100 m2. Situé dans un ancien couvent datant du 18e siècle, il avait vraiment tout pour plaire : loyer imbattable (750 F ; irréel aujourd'hui...), situation idéale (le vieux Limoges), dernier étage, beaux volumes, plancher d'époque, etc.

Étant alors étudiant (probablement le mieux logé de la ville ;-), cet appartement était plus que dépouillé (un canapé-lit et un bureau sur tréteaux dans le séjour, la cuisine et les chambres étant vides). Je rêvais de le remplir d'oeuvres d'art...

Bref, tout le contraire de mon studio actuel, trois fois plus petit, un peu bohème (mais ça j'aime bien) et légèrement... encombré. A l'origine, le bar séparait idéalement la cuisine du séjour. C'est à présent l'un de mes sept (!) "îlots" de céramiques.

Certes, j'ai à présent la chance de pouvoir entendre les vagues de la Méditerranée (rien de mieux pour s'endormir ;-) et de bénéficier d'un climat beaucoup plus clément que celui du Limousin, mais à chaque fois que je "rentre" une nouvelle pièce, je ne peux m'empêcher de repenser à mon ancien appartement et au bel écrin qu'il aurait pu devenir...

vendredi 3 février 2012

"Tête de bovidé" de François RATY

François RATY (1928-1982)
"Tête de bovidé" (1955)
L. 59 cm, l. 51 cm, pr. 15 cm

"Waouh" !

Que dire d'autre devant la beauté et la modernité de cet objet ?

J'ai longtemps rêvé d'un "premier RATY" sculptural. Il est enfin là, sous mes yeux.

Lorsque qu'il m'est apparu il y a quelques mois, en chinant sur le Net, j'ai tout de suite saisi l'opportunité de l'acquérir, sachant qu'une pièce d'un tel niveau de qualité ne se représenterait pas avant un bon moment. Son financement n'a pas été facile, mais comme je suis un adepte du quand on veut, on peut...

C'est indiscutablement la plus belle pièce de ma collection, et également la plus imposante. J'ai vraiment beaucoup de chance de pouvoir l'admirer tous les jours :-).

2012 commence vraiment bien pour moi, mais la barre est haute ; ce sera difficile de faire mieux à l'avenir !

La bête, unique, est signée "Raty" et datée "1955" sous la base.

NB : son "cadre" très original (une simple planche de bois peinte d'un magnifique rouge vif) et le remarquable système d'accrochage en fer forgé ont été conçus par l'artiste.

"Raty, lui aussi peintre, est venu à la céramique dont il a appris la technique avec René Maurel. Nul doute qu'au point de vue des thèmes - hiboux, taureaux, chèvres - il ait un temps subi l'influence de Picasso mais il s'en est libéré et réalise une oeuvre extrêmement personnelle. C'est un chercheur, un expérimentateur. Il a abandonné le tournage et modèle tout à la main, même de grandes et lourdes coupes d'une magnifique plénitude de forme. Il travaille, quand il se peut, d'après nature - hiboux, hulottes - et élève aux colombins des personnages de grandes dimensions, extraordinaire réussite du point de vue technique, d'une singulière valeur architecturale ; dans le même temps, il poursuit ses recherches de matière. Sa faïence grand feu est toujours émaillée de colorations graves, sourdes : bruns, bleus, verts, rouges. En réalité, avec la terre, ce peintre est devenu sculpteur autant que céramiste. Toutes ses pièces sont uniques".

Renée MOUTARD-ULDRY (1956)

Provenance : collection Franck SCHMIDT puis galerie Christophe LEMONNIER.

Inv. PM FR 1

jeudi 2 février 2012

Une mystérieuse "apostrophe"...


J'ai remarqué que de nombreuses pièces signées "JOUVE" présentent une sorte d'apostrophe à coté du symbole "alpha" de l'artiste.

Cette "marque" doit bien avoir une signification.

Jusqu'à présent, personne n'a pu éclairer ma lanterne, d'où cet appel.

Volonté de caractériser un type de pièce particulier ? Marque comptable ? Période de travail spécifique ? Oeuvre sous-traitée par un collaborateur, ou, au contraire, produite par JOUVE lui-même ? Mystère...

Les pièces signées "AT JOUVE" (atelier JOUVE), produites par l'épouse du céramiste après son décès, présentent également cette marque, mais pas toujours.

Merci d'avance pour la clé de cette énigme !

PS : d'autre part, j'ai rencontré deux pièces marquées "E" (sans notre mystérieuse apostrophe). J'aimerais également bien connaître la signification de cette lettre...

mercredi 1 février 2012

Vase "figue" de Jacques et Dani RUELLAND

Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) RUELLAND
Vase "figue" (circa 1960)
H. 10 cm, Ø 9 cm

L'émail de ce vase est vraiment superbe, orange "pop", très vif, nuancé d'un fin semis de petites taches orange pâle.

Il s'agit ici du "petit modèle" (10 cm de haut) de ce classique des RUELLAND.

La pièce est signée "Ruelland", sous la base (inscription incisée manuellement).

Inv. PM JDR 15