samedi 18 juin 2011

DEGOTTEX à Ménerbes


Jean DEGOTTEX (1918-1988)
"Brève" - Encre de Chine sur papier (1985)
109 x 75 cm

Ménerbes est l'un des plus beaux villages haut perchés du Luberon, au riche passé artistique puisque PICASSO, Dora MAAR (1) et Nicolas DE STAËL, entre autres, y séjournèrent. Si vous ne connaissez pas encore ce petit coin préservé du Vaucluse et que l'art abstrait vous intéresse, c'est peut-être l'occasion d'y passer un sympathique week-end puisque vous pourrez y admirer les oeuvres sur papier de Jean DEGOTTEX réunies par la Galerie Pascal LAINÉ. L'exposition a commencé aujourd'hui et durera jusqu'au 7 juillet.

"On rattache souvent Jean Degottex au mouvement d’après-guerre dit de "l’abstraction lyrique".
En réalité, son œuvre est celle d’un parcours original et singulier de 40 ans. Chaque période y épuise une possibilité formelle, ouvrant la voie à une nouvelle possibilité. Du geste au signe, du signe à l’écriture, de l’écriture à la ligne.
Autodidacte et libertaire, il passe définitivement à l’abstraction en 1951, année où il reçoit le prix Kandinsky. En 1955, il rencontre André Breton qui voit dans sa peinture, une nouvelle illustration de l’ "écriture automatique" et lui signale aussi son affinité spontanée avec la pensée et la pratique du bouddhisme zen. Dès lors il ne cessera de développer son art au plus près des notions orientales d’ "immédiateté" et de "vide".
A partir de 1966 ses séjours à Gordes se font de plus en plus longs et fréquents. Sa compagne, Renée Beslon, connaissait bien Gordes et ses artistes depuis la fin des années quarante.
A Sénanque, en 1979, il expose la série de ses "Dépli-Bleu", réalisés en plein air sur la vaste terrasse qu’il avait aménagée parmi les restanques bordant la route de Murs.
En 1981 il reçoit le Grand Prix National de Peinture. Sa méditation s’oriente alors progressivement sur le support et la matérialité de l’œuvre. Ainsi ses "papiers" (le mot dessin est pratiquement exclu de son vocabulaire) peuvent montrer leur grain et leur texture interne, magnifiée par grattage, déchirure, scarification, sur-collage ou arrachage.
Son œuvre reste celle d’un extrême minimalisme où jamais la rigueur ne prend le pas sur la sensibilité".


Dominique BOLLINGER (texte écrit pour l'exposition)

(1) Peintre et surtout photographe de grand talent, elle fut la compagne et muse de PICASSO, qui lui offrit une maison à Ménerbes après leur rupture, en 1943. Un endroit exceptionnel, hors du temps, à la remarquable vue sur le Mont Ventoux et qu'il ne faut surtout pas manquer...

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