vendredi 29 avril 2011

La collection François CORNETTE DE SAINT CYR


Les grandes collections de céramique moderne dispersées ces dernières années ont été peu nombreuses. 

La plus remarquable est incontestablement celle de François CORNETTE DE SAINT CYR, auteur du très bel hommage rendu à la céramique que je vous ai livré il y a quelques jours.

Un "Cabinet de Céramiques" exceptionnel par sa qualité, sa diversité (tous les "grands" étaient là !) et par le nombre de pièces réunies : plus de 400 ! On bâtit de bien belles choses quand passion, goût et moyens financiers sont au rendez-vous...

Le catalogue "papier" est hélas devenu quasiment introuvable mais vous pouvez heureusement le télécharger. C'est une mine d'informations !

La dispersion d'une collection n'est pas toujours un évènement triste pour son propriétaire, surtout s'il partage, comme moi, la philosophie d'Edmond de GONCOURT, écrivain et collectionneur passionné :

"Pour les objets que j'ai possédés, je ne veux pas après moi de l'enterrement dans un musée, dans cet endroit où passent des gens ennuyés de regarder ce qu'ils ont sous les yeux. Je veux que chacun de mes objets apporte à un acquéreur, à un être bien personnel, la petite joie que j'ai eue en l'achetant" (Journal, dimanche 3 avril 1887).

Bref : beaux objets, après nous avoir donné bien du plaisir, circulez !

jeudi 28 avril 2011

Mystérieux bougeoir...


Qui pourrait nous en dire plus sur l'auteur de ce superbe bougeoir ?

Il est signé mais la signature est dificile à déchiffer :


"E. Masma..." ?

L'objet mesure 14 cm de diamètre sur 3,5 cm de haut et semble dater des années 60.

Compte tenu de ses qualités esthétiques, nous n'avons manifestement pas affaire à un travail d'amateur...

Inv. PM X 1

mercredi 27 avril 2011

Petit vase de Jacques BLIN

Jacques BLIN (1920-1995)
Petit vase décoré d'un taureau (circa 1955)
H. 12,5 cm

Un très joli BLIN, typique !

J'aime beaucoup le travail de ce céramiste-graveur.

Il est encore possible de dénicher des objets de ce type pour quelques dizaines d'euro, le prix d'une banale céramique contemporaine produite à la chaîne. Profitez-en, cela ne durera pas...

Inv. PM JB 1

mardi 26 avril 2011

Un remarquable ensemble de PICASSO chez Christie's

Pablo PICASSO (1881-1973)
Plat à décor de faune joueur de pipeau (1947)
L. 38,7 cm - l. 31,8 cm

CHRISTIE'S dispersera demain, à New York, une superbe collection privée de 151 céramiques de Pablo PICASSO.

Il s'agit de pièces éditées entre 1946 et 1971 par la célèbre galerie MADOURA de Vallauris.

Cet ensemble exceptionnel comprend de fort jolies pièces, comme celle illustrant ce billet, éditée à 200 exemplaires et estimée 8.000 à 12.000 $ (lot n° 19). Les amateurs moins fortunés pourront également tenter leur chance, certains lots étant relativement abordables (comptez quand même 1.500 $ au minimum) en raison de leur tirage assez élevé (500 exemplaires) ou de leur moindre qualité.

Rappelons que PICASSO produisit environ 4.500 pièces uniques et un peu plus de 600 "multiples" ; un oeuvre à son image : gigantesque !

Une céramique de Hans HARTUNG



Hans HARTUNG (1904-1989)
C 1972-?
Céramique (1972)
? x ? cm

Peu d'amateurs le savent : le peintre Hans HARTUNG s'est essayé à la céramique, en 1972, lors d'un séjour chez le couple MAEGHT, à Saint-Paul-de-Vence.

Les pièces produites sont peu nombreuses - des plaques - et pour la plupart (?) conservées à la fondation HARTUNG. Certaines ont été montrées au public il y a trois ans, lors de la très belle exposition Le geste et la méthode, à la fondation MAEGHT.

"Ce que j'aime, c'est agir sur la toile", déclara HARTUNG, avançant ainsi, le premier, l'idée de la "peinture comme action", qui devait être généralisée à New York avec l'Action Painting.

"La gravure a un caractère un peu agressif, acide, même quelquefois coupant : j’aime beaucoup couper, gratter, maltraiter une matière, si je peux y laisser la trace exacte et précise de ces actions", disait également l'artiste.

Il a dû prendre beaucoup de plaisir à agir sur la terre fraîche !

Difficile de trouver un plus bel "objet de rêve" pour un passionné de céramique et fan inconditionnel de HARTUNG, non ?

vendredi 22 avril 2011

Bon week-end Pascal...


... avec cet objet de circonstance : un oeuf de Pol CHAMBOST !

Cette très belle pièce en céramique émaillée ivoire est signée et datée "29.11.77" au revers et mesure 27 cm de haut.

L'artiste commencera à produire des oeufs en 1974. Il en créera jusqu'à la fin de son activité, en 1982, avec beaucoup d'inventivité en matière de couleurs et d'émaillages...

jeudi 21 avril 2011

"Écriture noire, série rouge"


J'aime beaucoup le travail de Jean DEGOTTEX (1918-1988), peintre abstrait lyrique aujourd'hui un peu oublié, hélas, mais qui connut son heure de gloire dans les années soixante...

Une de ses oeuvres passera en vente prochainement (le 3 mai), chez TAJAN. Il s'agit d'Écriture noire, série rouge, une grande et belle gouache sur carton (105 x 75 cm) datant de 1963 et estimée 12.000 à 15.000 €. Une cote très raisonnable compte-tenu de sa qualité et de ce qui se fait actuellement dans les "ateliers"...

Elle est en couverture de La Gazette de l'Hôtel Drouot du 15 avril dernier.

Une analyse très intéressante y est faite, que je vous livre in extenso :

"La violence du rouge capte le regard. Une couleur impériale, symbolisant pour les Chinois la vie dans sa pulsion intime et éclatante. Des signes ondulent à la surface de la page, traduction du geste et du souffle de l'artiste. Depuis l'été 1954, Jean DEGOTTEX poursuit un travail sur le signe et le vide. Découvrant le mouvement incessant et jamais identique des vagues, il transcrit ce flux et reflux en une suite de séries qui s'étendront ensuite à l'écriture. Ce tableau fait partie de cette dernière. Sur un fond brossé d'un geste souple, le peintre trace avec le manche d'un pinceau - ou tout autre objet dur tenu à la manière orientale, entre le pouce et l'index à la verticale du support - une graphie mystérieuse...
Comme l'explique Odile MARY dans sa fiche pour Écriture 10.2.63, tableau conservé au musée national d'Art moderne, "l'amplitude du geste est repérable ainsi que la rapidité de son exécution. Les signes furtifs traversent la toile. Les pleins et les déliés de cette écriture illisible, non signifiante, sont l'enregistrement graphique d'un acte créateur".
Ce ballet calligraphique n'est pas sans évoquer l'oeuvre de Cy TWOMBLY et l'amitié de DEGOTTEX avec des compositeurs comme XENAKIS ou des chorégraphes tel Merce CUNNINGHAM. Pierre BURAGLIO note en 1990 ce lien entre la musique et sa démarche : "Un tableau de DEGOTTEX ne résulte pas d'un travail de composition laborieux mais d'une vive impulsion gestuelle fondée sur une longue méditation. Les matériaux et éléments graphiques sont sans cesse repris et retravaillés". L'artiste va aller plus loin, prenant le vide comme élément essentiel de la composition : le geste réalise une empreinte et le vide devient ouverture, révélant une symbiose d'un présent et d'un ailleurs. Tout part de l'observation de la nature que DEGOTTEX, en alchimiste, transfigure en formes ouvertes dans l'espace. Selon sa compagne, Renée BESLON, "la notion du vide, qui hante sa pensée, donne toute sa signification spirituelle à sa démarche". C'est justement cette absence de fond qui crée le mouvement, la page blanche sur laquelle il laisse les traces de pensées éphémères et cependant présentes dans un temps immuable. Les signes incarnent cet élan qui anime, tel un vent impétueux, la calme surface - dont on suit l'impulsion, le développement - et se poursuit hors champ. Selon Jean FRÉMON, biographe de l'artiste, il faut garder à l'esprit les notions essentielles de son oeuvre : "Les souffles vitaux, la prééminence du trait, le vide". Sur ces notes permanentes, Jean DEGOTTEX transcrit la propre musique de son sentiment, aussi mouvante que ces ondulations gravées dans la matière ici parée d'un rouge luminescent".

mercredi 20 avril 2011

Hérisson "chinois" de Pol CHAMBOST

Pol CHAMBOST (1906-1983)
Hérisson en céramique émaillée, craquelée (1974)
L. 18 cm, l. 13 cm, h. 11 cm (circa)

Cette très jolie pièce, fort originale, est typique de la "période bleue" de Pol CHAMBOST.

De la fin des années 60 au milieu des années 70, l'artiste se passionne en effet pour l'émail turquoise caractéristique des porcelaines chinoises, qu'il applique sur de la terre blanche.

Plus facile à dire qu'à faire ! Il ne comptera plus les casses et émaillages ratés...

"Sur certaines pièces, on retrouve le craquelé, la profondeur, le velouté et le chatoiement des plus beaux turquoise d'Extrême-Orient. Ce qui est une gageure lorsque l'on songe qu'il s'agit ici, répétons-le, de faïence et non de porcelaine ! Oui, d'étonnantes transpositions dont seul le poids et l'épaisseur de la pâte trahissent l'origine".

Francine RHEIMS, in Le Figaro du 25 septembre 1968.

Cet hérisson en est le parfait exemple !

Il est signé "Pol Chambost" et daté "20.3.74".

Ce sympathique petit mammifère figure au "top ten" de mes pièces préférées ;-)... 

Inv. PM PC 1

mardi 19 avril 2011

Plaque des ARGONAUTES

Isabelle FERLAY (née en 1917) et Frédérique BOURGUET (1925-1977)
Petite plaque en céramique émaillée (circa 1958)
L. 24 cm, l. 9 cm, ép. 1,5 cm

Cette belle petite "plaque" décorée d'un hibou est signée "LES ARGONAUTES" (signature manuscrite incisée), du nom de l'atelier des deux artistes, installé à Vallauris et actif de 1953 à 1977.

Inv. PM ARG 1

Les rapaces nocturnes (chouettes et hiboux) sont assez présents dans l'art figuratif des années 50. Il semblerait que ce soit Pablo PICASSO qui en ait "lancé la mode". Il avait en effet recueilli une petite chouette dans les combles de son atelier, lors de son séjour antibois au château Grimaldi (qui deviendra un de ses musées). Le petit animal l'inspira beaucoup. A leur tour, d'autres artistes le croqueront...


 "PICASSO et sa chouette" (photo Michel SIMA)

Un très beau livre raconte l'histoire de ce séjour, L'Atelier des combles, par Anne de STAËL, paru en 2009 aux éditions HAZAN :

"Au mois de septembre 1946, Pablo PICASSO installe son atelier dans les combles du château Grimaldi d'Antibes, dans une ancienne "salle des gardes" dont le conservateur Romuald DOR DE LA SOUCHÈRE lui a confié les clés pour qu'il y travaille à sa guise. C'est l'artiste Michel SIMA, sculpteur et photographe, qui a fait se rencontrer les deux hommes. Arrivé de sa Pologne natale en 1929, SIMA, de son vrai nom Michel SMAJEWSKI, avait fait la connaissance de PICASSO à Paris, où il avait fréquenté l'Académie de la Grande Chaumière et été l'élève de ZADKINE.
De la mi-septembre à la mi-novembre 1946 à Antibes, puis en 1947-48 et jusqu'au début des années 50 à Vallauris, SIMA photographiera régulièrement PICASSO, qui se prête volontiers au jeu de la pose - seul ou avec sa compagne Françoise GILOT, devant des oeuvres terminées ou en cours d'achèvement, fixant l'objectif ou au contraire concentré sur son travail.
Ces photographies, publiées pour la première fois dans leur quasi-intégralité sont exceptionnelles à plus d'un titre : restituant l'atmosphère de l'atelier, elles livrent un merveilleux témoignage sur le dialogue instauré entre l'artiste et sa création et font revivre à jamais la grande humanité de PICASSO".

Texte de l'éditeur

lundi 18 avril 2011

Vase de Jacques et Dani RUELLAND

Jacques et Dani RUELLAND
Vase "boule" (circa 1975)
H. 14 cm, Ø env. 11 cm

Une très jolie pièce, au bel émail parme, une couleur délicate et peu commune...

Elle est signée "RUELLAND" sur le côté (une particularité des céramiques produites par le couple à partir de 1975).

Inv. PM JDR 3

dimanche 17 avril 2011

Première à Hyères !


Les amateurs d'arts décoratifs des années 50/80 de la région PACA n'avaient jusqu'à présent pas grand'chose à se mettre sous la dent, les galeries spécialisées dans ce domaine étant plutôt rares et les manifestations inexistantes. Ici, en effet, c'est plutôt mauvais vingtième ou "bling bling". Depuis ce week-end, ça va mieux, heureusement. Une nouvelle manifestion vient en effet de voir le jour, Broc'Design, dont la première s'est tenue à Hyères (Var), avec une cinquantaine de professionnels. Le succès et la bonne humeur ayant été au rendez-vous, il y aura donc une seconde édition l'année prochaine. Chouette !

En ce qui me concerne, je ne regrette pas mon déplacement, samedi. J'étais notamment venu y récupérer une belle table basse de Roger CAPRON en bambou, osier et céramique. J'en suis reparti avec la table en question - 20 kg sur l'épaule, 40 minutes de marche jusqu'à la gare SNCF ! * - et trois céramiques, dont un très beau vase de Jean MARAIS.

Il y avait de belles choses pour cette première, notamment pour les fans des années 60/70.

Coup de chapeau à Jean-François DODIT, gérant d'ANTIQUITES XXème, professionnel passionné et passionnant, avec qui j'ai sympathisé.



Jean-François DODIT sur son stand


J'ai craqué pour sa superbe table basse de CAPRON, le fameux modèle "Planètes" de 1964, visible sur la photo, au premier plan. Elle attirait tous les regards ! Je suis plus qu'impatient de la recevoir... Jean-François avait fait le déplacement depuis Valence avec de la "belle marchandise", comme un remarquable bureau "à système" d'André MONPOIX (visible derrière lui) et un imposant vase d'Accolay (à ses pieds).

Dimanche, direction Antibes pour le traditionnel Salon des Antiquaires.

Cette 39e édition était un peu décevante. Moins d'exposants que d'habitude, le lieu habituel de la manifestation étant en travaux, peu de belles pièces et surtout, hélas, rien après 1940 (pas la moindre céramique 50 !), sauf en matière d'arts graphiques, heureusement. J'y ai remarqué un superbe MATHIEU de 1964 à la galerie FLEURY (Paris) et un grand et très beau DEGOTTEX de 1954 à la galerie Najuma (Marseille), titré "L'herbe des vertus".

Comme toujours, impossible de quitter Antibes sans un passage obligé au musée PICASSO. L'exposition temporaire actuelle (jusqu'au 12 juin) est remarquable. Elle a pour titre 1991-2011, les 20 ans de la dation Jacqueline PICASSO. Vous pourrez y admirer 22 oeuvres (peintures, dessins, estampes et céramiques) reçues par l'état suite au décès de l'épouse de l'artiste et déposées au musée PICASSO d'Antibes. De très belles photographies du couple les complètent. Jacqueline PICASSO était vraiment une très grande dame, un peu négligée par l'histoire, hélas, compte-tenu de tout ce qu'elle a fait pour la mémoire de son mari. A ce sujet, je vous recommande vivement la lecture de La vérité sur Jacqueline et Pablo PICASSO, de Pépita DUPONT, un livre passionnant et très émouvant...

L'amateur de céramiques que je suis ne pouvait quitter les lieux sans rêver un peu devant le double mur de céramiques "révolutionnaires" de l'artiste. Avec près de 4.000 pièces originales produites et plus de 600 éditées, il n'y a pas photo : Pablo est un géant !



Photo médiocre car un peu "paparazzée"...


* Pensez à utiliser votre tête ! M'étant en effet remémoré les trajets des porteuses d'eau africaines, j'ai opté, à l'arrivée à Monaco, pour leur technique, très efficace. C'était un peu surréaliste, à près d'une heure du matin. Passion, quand tu nous tiens...

vendredi 15 avril 2011

Bientôt aux enchères...


Cette belle "suite" de deux coupes (plutôt des coupelles ?) de Georges JOUVE figurera dans la vente "Design" du 25 avril prochain de la jeune et dynamique maison de ventes aux enchères marseillaise LECLERE (lot n° 53).

Les deux pièces (circa 1951) sont marquées du symbole du céramiste (alpha) et mesurent 22 x 22 cm.

La paire est estimée 2.000 à 3.000 €.

A noter, également :

- La dispersion d'un très bel ensemble de rares photographies vintage de Louis SCIARLI (né en 1925) sur la fameuse Cité Radieuse marseillaise - "L'Unité d'habitation" - de l'architecte LE CORBUSIER :


Vues aériennes de la Cité Radieuse, 1961
2 tirage argentique d'époque. Tampon au dos. 17,5 x 24 cm et 12,5 x 17,5 cm (lot n° 4)


Intérieur d'un appartement de la Cité Radieuse *, c. 1960
Tirage argentique d'époque. Tampon au dos. 22,5 x 17,7 cm (lot n° 14)

* Mobilier de PERRIAND (au premier plan) et PROUVÉ.

Les estimations de ces épreuves (provenant de l'atelier du photographe) varient entre 100 et 600 €. Elles sont très rares, les négatifs ayant été accidentellement détruits...


- Quelques beaux meubles de Charles JEANNERET, designer, cousin et collaborateur du CORBUSIER, conçus pour Chandighar :


Pierre JEANNERET (1896-1967)
et Charles-Edouard JEANNERET, dit LE CORBUSIER(1887-1965)
Canapé. Teck et tissu. 81 x 160 x 78 cm

Ce superbe canapé, estimé 12.000 à 15.000 € (lot n° 36), devrait être disputé...

Un bon plan, si vous allez Marseille : l'hôtel Le Cobusier, pensé, conçu et réalisé dès l'origine comme partie intégrante de l'Unité d'habitation. Sa fonction initiale, car ici tout est fonctionnel, était d'offrir un hébergement aux visiteurs des familles résidant dans la Cité Radieuse. Bref, le cadre idéal pour tout fan des années 50 (demandez la chambre n° 20 !), d'autant plus que son remarquable restaurant panoramique, "Le Ventre de l'Architecte", est une pure merveille...  

jeudi 14 avril 2011

Cendrier "molaire" de Denyse GATARD

Denyse GATARD (1908-1991)
Cendrier "molaire" (circa 1950)
L. 7 cm, l. 7 cm, h. 5 cm

Ce petit cendrier "molaire" en céramique émaillée, blanche et satinée à l'extérieur, mordorée et brillante à l'intérieur - typique de l'artiste - est l'une des mes pièces préférées !

Il est monogrammé "DG" sous la base, par incision.

Inv. PM DG 1

"Jouve, CÉRAMISTE"



Jouve, CÉRAMISTE, par Michel FARÉ (aux éditions Arts et Industrie, 1965), est le seul ouvrage d'époque sur Georges JOUVE, paru en hommage un an après sa disparition.


Georges JOUVE, à la fin des années 50

C'est un "beau livre" de 94 pages (in-4, relié pleine toile d'éditeur avec la signature de Jouve estampée à froid sur le premier plat), avec de très nombreuses illustrations. De quoi rêver, certaines pièces reproduites n'étant même jamais passées sur le marché, comme ce magnifique vase "monumental" :




Bref, un ouvrage indispensable dans toute bonne bibliothèque de "Jouvophile" !

Il est cependant assez difficile à dénicher et fait toujours de bons prix aux enchères (comptez entre 300 et 400 € suivant son état et les opportunités).

mercredi 13 avril 2011

La coupe des ORLANDO au MAD


Voici la fameuse coupe des ORLANDO figurant dans les collections du Musée des Arts Décoratifs et dont je vous parlais il y a quelques jours.

Jolie pièce, n'est-ce pas ? Elle date de 1957 et a été offerte par le couple en 2001 (inv. 2001.151.1).

Ode à la céramique

Je vous livre un très beau texte de François CORNETTE DE SAINT CYR, amateur passionné dont nous aurons bientôt l'occasion de reparler :

"Comment vous expliquer cet amour jubilatoire de la céramique qui m’habite depuis 25 ans ?

Les céramiques possèdent les textures les plus délicates et les plus extravagantes. Vous y percevrez les grains les plus inattendus : un fruit, une écorce, du métal, du bois, du velours, de la soie, ou une peau fine, de ces peaux qui causent un trouble au moindre effleurement. Ce touché s’allie toujours aux formes. La céramique les a toutes exploitées. Vous ne trouverez nulle part cet art de la courbure. Pétrir la terre le permet. Caresse des courbes ! Voyage vers un ailleurs mais palpable, concret, avec toujours quelques degrés au-dessous de la température ambiante, presque du froid, ce frais des villas romaines ! Il s’en dégagera toujours une sensualité extrême. Seule la céramique accepte une captation totale de la lumière.

Elle pénètre la surface et ressort chargée de la puissance du feu : ombres, soleil, lune, mer, terre, ciel, nuages, tempêtes, éclairs, reflets, vagues. Vous pourrez employer tout les vocabulaires du monde, un mot manquera toujours... Entourez-vous de céramiques et observez-les avec attention. Vous serez gagné par un engourdissement, une sorte de sérénité qu’aucun autre objet ne peut induire. Un envoutement ! Oui, un envoutement par cette lumière recomposée qui revient vers vous chargée de je ne sais quel mystère, celui des atomes recomposés. Une lumière inaltérable et inaltérée et qui traverse les millénaires chargée d’une joie extrême !

A la lumière s’allie la couleur ! Les bleus les plus profonds, les rouges les plus éclatants, le noir, le jaune, le vert, le marron, le sombre, le clair irradient. La couleur dans la céramique se laisse pénétrer avec délice, elle diffuse ses ondes de plaisir à l’infini et elle se livre aux grés de sa soeur, la lumière.

Forme, lumière, couleur ! Alors, la céramique se prête à toutes les fantaisies. Elle s’offre à l’imaginaire ! Fais de moi ce que tu veux ! Courbe-moi, plie-moi, dessine, creuse, trace, ajoute, retranche, laisse courir tes désirs, tes pulsions. Fasse que je sois belle, lumineuse, que l’on m’aime, que l’on ait envie de me posséder, de me prendre, de me toucher, de me caresser, de me soupeser et même de m’entendre car je réponds quand on sollicite la terre dont je suis composée".

L'auteur, à son bureau, entouré de ses céramiques

mardi 12 avril 2011

Fauteuil "paper planes"

Un fauteuil qui s'inspire du papier millimétré des scientifiques !

Il a quelque chose de très "50", cet élégant fauteuil asymétrique du couple de designers indo-écossais DOSHI-LEVIEN, édité par MOROSO et qui se décline avec dossier haut ou bas...

Petit vase "bouteille" de Jacques et Dani RUELLAND

Jacques et Dani RUELLAND
Petit vase "bouteille" (
circa 1960)
H. 15 cm

Belle couleur, jaune-olive clair, très prisée, superbe émaillage, signature "RUELLAND" indiscutable, voici une fort jolie pièce...

Inv. PM JDR 1

Coupelle vide poches de Jacques et Dani RUELLAND

Jacques et Dani RUELLAND
Coupelle vide poches (circa 1960)
L. 20 cm, l. 9,5 cm, h. 4 cm

Bel objet, peu courant *, au remarquable émaillage rouge-orangé vif, épais et très brillant.

Il est signé "DJ RUELLAND".

* On connaît en effet surtout les RUELLAND pour leurs petits vases, fort prisés des amateurs.

Inv. PM JDR 2

lundi 11 avril 2011

Table de Roger CAPRON


Cette très belle petite table "mixte", osier et céramique, très "50", fait partie des toutes premières créations de l'artiste.

Elle est en vente à la galerie Modern Artifacts, à Chicago.

Ce type de table est bien plus difficile à dénicher que les modèles "tout céramique" et à armature métallique, produits dans les années 60 et 70...

dimanche 10 avril 2011

Pichet de Georges JOUVE

Georges JOUVE (1910-1964)
Pichet "oiseau" (circa 1953)
H. 39 cm

Ce splendide pichet en céramique émaillée noire métallisée est une des pièces maîtresses de l'artiste.

Il a été vendu par SOTHEBY's Paris le 26 novembre 2008 (vente Arts décoratifs du 20e siècle et Design). Estimé 4 à 6.000 €, il a "fait" 13.750 € ! Eh oui, c'est du très grand JOUVE...

samedi 9 avril 2011

Céramique et éthique...

Jacques et Dani RUELLAND
Bouteille "épaulée" (circa 1960)
H. 22 cm

Les céramiques "50" se rencontrent rarement dans un état irréprochable. Elles ont en effet "vécu". Utilisées (vases et des vides poches, notamment), déplacées, déménagées, plus ou moins minutieusement, elles présentent souvent des usures et défauts, plus ou moins marqués (rayures, éclats, manques, etc.), qui influent grandement sur leur valeur commerciale.

Personnellement, si ces imperfections sont mineures, elles ne me gênent pas trop. Comme tout le monde, je préfère les pièces parfaites. Il faut cependant savoir raison garder - qui arrive, en effet, à un âge avancé sans la moindre ridule ? - et parfois mettre de l'eau dans son vin, surtout si l'on a affaire à une pièce rare, que l'on n'est pas prêt de revoir sur le marché. Un petit défaut peut également permettre à un amateur aux moyens modestes de s'offrir une "belle pièce" qui sans cela lui aurait été inaccessible.

Ce que je n'aime pas du tout, en revanche, ce sont les pièces qui ont fait un tour par la case "chirurgie esthétique". En d'autres termes "restaurées", même si, là aussi, il y a restauration et restauration : si on peut tolérer un petit éclat rebouché (personnellement, je l'aurais laissé "dans son jus"), un objet au col cassé et recollé puis artistiquement "maquillé" est à fuir, à moins qu'il ne s'agisse, bien sûr, d'une pièce unique ou rarissime ; et encore...

Restauration esthétique ou, plutôt, commerciale, et donc, le plus souvent, destinée à tromper ?

Quoi qu'il en soit, il est inadmissible qu'une restauration ne soit pas signalée par un vendeur au courant, surtout si ce dernier est un professionnel, qui se doit de connaître ce qu'il vend ! On frise alors l'escroquerie. Trop de vendeurs "oublient" également de signaler les imperfections de leurs objets ; c'est particulièrement contrariant lorsque l'on reçoit ces derniers, alors que l'on s'attend à la perfection annoncée ! Il ne faut alors pas hésiter à retourner l'objet ou à négocier son prix à la baisse.

La personne m'ayant vendu la très belle bouteille turquoise des époux RUELLAND illustrant cet article était, quant à elle, de bonne foi puisqu'elle n'avait pas décelé la restauration au niveau du col. Il faut dire, à sa décharge, qu'elle est de très grande qualité - c'est rare ! - et donc quasiment "invisible" *. J'ai décidé de ne pas la conserver. Elle fera sans doute le bonheur d'un amateur moins difficile. Espérons simplement que ce dernier ait bien été informé de son état de conservation réel...

* Il existe un petit test simple pour déceler les restaurations majeures. Une céramique, vous l'aurez remarqué, c'est FROID. Palpez soigneusement l'objet à tester : s'il est uniformément froid, il a toutes les chances d'être "bon". Si, par contre, vous décelez un endroit CHAUD (en fait moins froid que le reste de l'objet !), aïe, aïe, aïe... C'est en effet, hélas !, le signe d'un truquage, la restauration ayant été réalisée avec des matériaux qui réagissent différemment du reste de la pièce au toucher, car non originaux. Vos yeux, aidés d'une bonne loupe, confirmeront alors votre diagnostic. Bonne expertise de votre collection ;-) !

vendredi 8 avril 2011

Peter et Denise ORLANDO


Grand vide poche en céramique émaillée (circa 1957)
Fond mat à motifs brillants (blanc et orange) et mat (noir)
L. circa 20 cm, h. 2 cm (ex collection personnelle (1)


Peter ORLANDO est un peintre et céramiste d'origine nord-américaine.

Il est né à Orange (New Jersey), dans la banlieue ouest de New York, le 3 novembre 1921. Sa famille est d'origine napolitaine, ses parents ayant émigré aux États-Unis avant la première guerre mondiale. Très tôt orphelin de mère, il doit travailler en usine afin d'aider son père à élever ses trois enfants. Dessinant depuis toujours, il décide courageusement, à 16 ans, de suivre les cours du soir de l'Academy of Arts de Newark (New Jersey). Il y apprend à dessiner jusqu'à sa mobilisation, en 1942.

Il participe au débarquement à Omaha Beach, aux batailles de Saint-Mère-l'Église et de Valognes ainsi qu'à la libération de Paris, où il rencontrera Denise DELGOULET (née en 1921), assistante d'un décorateur, qui deviendra sa femme en 1946.

Après la guerre, le couple part aux États-Unis afin que Peter y termine ses études. Ils n'y resteront que deux ans, son professeur de dessin lui conseillant de poursuivre ses études à Paris, plus propice aux arts. Il y parviendra grâce à une bourse. C'est dans l'atelier de Maurice BRIANCHON (1899-1979), un des maîtres du groupe des peintres de la "Réalité Poétique", que Peter poursuivra son apprentissage.

1950. Plus de bourse. Le couple décide de se fixer à Paris et de se mettre à la céramique. Peter devient stagiaire à la Manufacture nationale de Sèvres. Durant deux ans il y passera ses après-midi, ses matinées étant consacrée à la peinture.

En 1952, les ORLANDO ouvrent leur atelier, au 16 rue Beaudant, dans le 17e. Ils y produiront de la céramique jusqu'en 1968. Parallèlement, Peter continue de peindre (il s'y consacrera à plein temps après la fermeture de l'atelier).

L’époque est à la liberté des formes. Il s’agit de s’affranchir de la tradition, par l’exubérance des formes, des décors, où les motifs abstraits prédominent. C’est l’époque où l’on déstructure l’objet traditionnel. ORLANDO s’affranchit de l’assiette ronde, du vase tourné, cylindrique ou pansu, et opte pour le triangle, l'ovale, etc. Les motifs sont créés par Peter ou par son épouse, le couple travaillant à deux mains. Le décor fait appel à des émaux qui vont réagir entre eux, fusionner, ou, au contraire, séparés et posés avec soin. Le décor dominant est un tracé intuitivement inspiré et totalement abstrait. Les émaux utilisés (principalement de couleur blanche, orange et noire), intenses et le plus souvent brillants, illuminent un fond très soigné, généralement blanc laiteux et mat mais aussi noir ou gris "granité".

Dans le couple, c'est Peter qui s'occupe de la forme, à partir d'un dessin préparatoire. Lorsqu’il est satisfait, il façonne un modèle en argile, qu’il confie ensuite à un artisan mouleur. Au retour du moule dans son atelier, Peter coule une pâte fluide dont il a mis au point la composition après de nombreux essais. 
   
La grande fierté de Peter ORLANDO a très vite été celle d’avoir mis au point une pâte permettant d'obtenir une de faïence à la fois solide et légère - "secret" bien gardé, alchimie d'une terre de bonne qualité et d’additifs choisis ! - capable de subir l’épreuve de la cuisson sans altération. A Sèvres et chez un potier de banlieue parisienne, Peter a appris à garnir un four et tirer le meilleur profit de la chaleur produite dans son enceinte. Les pertes sont donc rares ; cela permet d’investir dans la seconde phase importante, celle de l’émaillage. Les produits choisis étant de qualité, ils sont en effet onéreux (ils viennent le plus souvent des Pays-Bas ou d’Allemagne).
 
Après séchage et démoulage, il faut réaliser une première cuisson, celle de l’objet de terre. Curiosité de langage de potier, on dira que sort du four un "biscuit" qui en réalité n’aura alors cuit... qu’une fois !, la seconde venant après la pose de l’émail. 

Au début de sa production, Peter exécute souvent le décor. Le fond est projeté au pistolet, les motifs ayant été réservés par des masques collés. Une fois ôtés, les zones vierges seront remplies d'émail à la brosse. Très tôt, Denise interviendra aussi, principalement pour l'incision des motifs. Avec une grande liberté, elle crée de merveilleux décors abstraits - elle s'inspire quelque peu de MIRO - qui épousent ou rehaussent parfaitement les formes inventées par son mari. L'abstraction de Peter est plus géométrique et plus acérée que celle de Denise. Quelquefois ils se contentent d'une simple intervention - délicate car sans repentir possible ! - à la pointe ou au crayon d'oxyde, générant un décor très dépouillé et fort élégant.

Chez les ORLANDO, forme peu conventionnelle et dessin non figuratif se marient admirablement. La majeure partie de la production sera de cette veine. Mais comme il faut bien vivre et que l'abstraction rebute bien des clients, ils optent aussi pour des fleurs stylisées, parfois animées de l’expression d’un visage, dessinées sur des fonds marron ou brique, plus commerciaux. Les dernières années, de 1966 à 1968, verront une production "sage" de pots et vases cylindriques ou cubiques, de couleurs unies, nouvelles et vives, à l'image de celles de Georges JOUVE. Ce fût un dernier sursaut de création, plus populaire, avant la fermeture de l'atelier.

Pendant une quinzaine d'année, les ORLANDO produiront une grande variété d'objets (coupelles, vides poches, services de table, lampes, stabiles etc.), en petite quantité, n'ayant jamais employé qu'une ou deux "petites mains" à l'atelier. Ils sont généralement signés "P. Orlando", "D. Orlando" ou le plus souvent "Orla", leur marque commerciale, qu'ils diffuseront dans divers magasins, à Paris mais aussi en province (Strasbourg, Vallauris, Rouen et Avignon).

En 2003 naît un projet d'exposition publique des œuvres de Denise et Peter ORLANDO. Sans héritiers directs, le couple fait en 2004 une donation de tableaux et de céramiques de sa collection personnelle et un don en espèces à la commune de Saint-Jean-Lespinasse, à proximité de Saint-Céré, dans le Lot, où ils vivent depuis 1984. Ce don permet l'achat de la grange Bourgade-Maynard. La commune finance les travaux d'aménagement du bâtiment. L'Espace Culturel ORLANDO ouvre ses portes le 6 juillet 2007. L'Association ORLANDO gère le lieu en présentant, préservant et complétant la donation ainsi qu'en animant artistiquement le lieu.


Peter et Denise ORLANDO

La consécration de leur oeuvre céramique viendra en 2006, lorsque le Comité scientifique du Musée des Arts Décoratifs de Paris sélectionnera le couple en tant qu'artistes majeurs des années cinquante ; une de leurs coupes y est d'ailleurs exposée.

Peter ORLANDO est décédé à Saint-Céré, le 29 novembre 2009.

J'aime beaucoup le travail de ce couple très attachant ; il n'est pas facile à dénicher, leur production ayant été relativement limitée.

Bibliographie :

- "ORLANDO, Peter et Denise", par Marie-Pascale HUARD (édition Association ORLANDO, 2007).
- "Céramiques d'exception", par Philippe J. GRAZIANO (in texte introductif de l'exposition consacrée au couple en juin 2010, à l'Espace Culturel ORLANDO de Saint-Jean-Lespinasse ; mon texte en est largement inspiré).

(1)  Inv. ex PM PDO 1A (vendue le 25 avril 2012 ; à présent col. MP, Suisse)

jeudi 7 avril 2011

Vide poches de Gilbert VALENTIN

Gilbert VALENTIN (né en 1928)
Vide poches de type "banette" (circa 1955)
L. 17,5 cm, l. 8 cm, h. 2,5 cm

Très jolie pièce abstraite, au remarquable émaillage interne rouge-orangé, nuancé et légèrement craquelé, l'extérieur étant noir, mat et granuleux, typique de l'artiste.

Elle est signée manuellement "G. Valentin Les Archanges Vallauris" et présente le logotype de l'atelier des Archanges (inscriptions incisées).

Inv. PM GV 1

mercredi 6 avril 2011

Charlotte PERRIAND

Charlotte PERRIAND (1903-1999)
Etagère murale, modèle "plots", de type "TUNISIE" (circa 1956)
L. 188 cm, h. 35 cm, pr. : 33,5 cm

Cette fort belle pièce de cette très grande architecte et designer est programmée dans la vente du 13 avril d'Auction Art (Rémy LE FUR & Associés).

Trois niveaux en frêne, animée de cinq casiers en métal cintré et laqué noir brillant, rouge, jaune, gris métal et noir satiné

Édition Steph SIMON. 

Une véritable "icône", estimée 10.000 à 15.000 €.

Bibliographie :
- "André SIMARD", Etagères, dans Arts Ménagers, n° 95, novembre 1957, p. 117, pour un modèle de bibliothèque "Nuage" à plots en aluminium, présenté dans la Galerie Steph SIMON.
- "Steph SIMON, Retrospective 1956-1974", Galerie downtown-François LAFFANOUR, catalogue d’exposition, éditions Deckers Druk, Anvers, 2005, p. 19, pour un modèle de bibliothèque "Nuage" à plots "Mexique" présenté lors de l’inauguration de la Galerie Steph SIMON en 1956.

- "Charlotte PERRIAND, Un art d’habiter", par Jacques BARSAC, 2005, page 395.

lundi 4 avril 2011

Week-end "arty" à Paris...

Hans HARTUNG
Composition (1947)
Mine de plomb, pastel et fusain sur papier
(57 x 73 cm)

Au menu du week-end dernier : Paris, avec trois salons "incontournables" en ce début de printemps - le Salon du Dessin, le Pavillon des Arts & du Design et Art Paris - ainsi qu'une ballade aux Puces de Saint-Ouen.

Commençons avec le Salon du Dessin. Il se tenait au Palais de la Bourse. Ambiance feutrée. Au menu : essentiellement des dessins anciens (bof, je n'accroche pas !), quelques belles feuilles modernes (DUFY, CALDER, DELAUNAY, DUBUFFET, etc.) et de rares dessins contemporains, un peu ésotériques pour moi. Je m'y suis surtout rendu pour admirer un des chefs-d'oeuvre de mon peintre favori, Hans HARTUNG (cf photo ci-dessus). Il était présenté par la galerie APPLICAT-PRAZAN, une des grandes maisons parisiennes, spécialisée dans les peintres majeurs de la seconde Ecole de Paris. Daté de "1947", un des meilleurs millésimes de l'artiste !, ce superbe dessin a très vite fait le bonheur d'un amateur. Pas étonnant...

Saint-Germain-des-Prés est un quartier toujours aussi charmant. Je m'y suis promené une petite heure, avant le "PAD", le temps de récupérer un beau RUELLAND (merci Aurélien !) :

Jacques et Dani RUELLAND
Petit vase "bouteille" (
circa 1960)
H. 15 cm (collection personnelle)

Au tour du très chic Pavillon des Arts & du Design (PAD) à présent, installé dans les jardins des Tuileries. Raffinement et élégance étaient au rendez-vous pour tous les amateurs d'arts graphiques et décoratifs. Les années 50 y étaient bien représentées, avec du mobilier (dont celui du classique tandem PERRIAND-PROUVÉ), de la peinture (HARTUNG, MATHIEU) et de la céramique, avec JOUVE et les RUELLAND. Bref, les amateurs (très) fortunés ont pu y faire quelques belles emplettes... J'ai particulièrement aimé la magnifique banquette de Charlotte PERRIAND que présentait la galerie DOWNTOWN (photo ci-dessous). Longue de 2,79 m (!), cette pièce unique a été dessinée pour la famille COQUATRIX. Une vraie vedette...


Pause, dimanche matin, avec une rafraîchissante ballade aux Puces de Saint-Ouen (marchés Serpette et Paul-Bert), à la recherches de céramiques, bien sûr ! J'y ai déniché un joli petit vase des frères CLOUTIER :

R. et J. CLOUTIER
Petit vase (circa 1950)

H. 14 cm (collection personnelle)

L'ambiance et les contacts y sont bien plus conviviaux que rue de Seine. Sans parler des prix... Si vous aimez le mobilier des années 50, n'hésitez pas à faire un tour sur le stand de Pascal CUISINIER (marché Paul-Bert, allée 6, stand 91). Il y défend passionnément les premiers designers français : Alain RICHARD, Pierre GUARICHE, André MONPOIX, etc.

Belle affluence à Art Paris, au Grand Palais (plus d'une demi-heure de queue !), dimanche après-midi. J'y ai consacré l'essentiel de mon temps à admirer les HARTUNG du niçois Antonio SAPONE, galeriste "historique" et ami de l'artiste, qui a sorti pour l'occasion quelques-uns de ses Trésors :

Hans HARTUNG
T 1961-67 (1961)
Vinylique et pastel sur toile
(81 x 130 cm)

Hans HARTUNG
P 1967-A87 (1967)
 Acrylique, pastel et "grattages" sur carton
(104,5 x 78,7 cm)

Hans HARTUNG
T 1962-A 16 (1962)
Vinylique et pastel sur toile
(55 x 33 cm)
Bravo Antonio !

C'était, hélas, l'un des rares stands ou l'on pouvait voir de l'art moderne, la plupart du salon étant consacrée à l'art contemporain. Trop peu de choses intéressantes dans ce domaine, à mon goût. Beaucoup de fumisteries, en effet, hors de prix, "collectionnées" par des snobs sans grande culture artistique. Quand on pense qu'un jeunot adepte de DUCHAMP, sans carrière mais "soutenu" par quelques affairistes, peut coter bien plus que l'un des pionniers de l'abstraction, on se dit que le monde marche vraiment à l'envers ! Tant mieux pour les vrais amateurs, qui peuvent ainsi se faire plaisir à moindre frais...

Si vous désirez en savoir plus l'oeuvre d'Hans HARTUNG, consultez le site de sa fondation. Et si vous passez vos vacances sur la Côte-d'Azur, allez-y. Elle est installée dans son ancienne demeure, construite d'après ses plans, sur les hauteurs d'Antibes ; une merveille ! Vous pourrez, par la même occasion, découvrir le Musée PICASSO, au coeur du vieil Antibes. Un belle ballade artistique en perspective...