mercredi 30 mars 2011

"La Céramique française des années 50"

Un ouvrage INDISPENSABLE !

"De l’après-guerre jusqu’au milieu des années 60, la création céramique française se caractérise par un étonnant foisonnement. De l’exaltation de la couleur à la rigueur du grès, de l’exacerbation des formes sculpturales à la recherche de simplicité, de la série à la pièce unique, elle témoigne à la fois de son époque et de son appartenance aux arts et traditions populaires. 

L’analyse historique et thématique de Pierre STAUDENMEYER montre l’inscription de cet art traditionnel dans un monde en pleine mutation et sa rencontre avec l’art moderne, initiée par Picasso à Vallauris, rencontre déterminante pour la libération des formes et l’abandon de la virtuosité technique recherchée jusqu’alors. 

L’auteur en illustre l’extraordinaire vitalité par le parcours exemplaire d’une quarantaine de potiers, tels que Roger CAPRON, Jean DERVAL, Élisabeth JOULIA, Georges JOUVE ou Suzanne RAMIÉ, dont l’œuvre, qu’elle ait une dimension intemporelle ou qu’elle représente un moment fort d'une période close, a valeur de racines pour notre propre modernité.

Fondateur de la galerie Neotu à Paris en 1983 et à New York en 1990, puis de la galerie Mouvements modernes à Paris en 2002, Pierre STAUDENMEYER (1953-2007) a dirigé un séminaire sur le design à l’université Bezalel de Jérusalem et a été chargé de cours à l’École nationale supérieure de création industrielle à Paris. Consultant chez Renault pour l'organisation d’expositions liées au design, il a organisé également pour la ville de Boulogne-Billancourt "L'Art du mobilier en France" et "Les Petits enfants de Starck". Directeur de la collection Design aux Éditions Dis Voir, il a établi le catalogue de la collection du Museu do Design de Lisbonne et collaboré à Beaux-Arts magazine pour une série d'articles intitulés "Qu'est-ce que le design ?".

Texte de l'éditeur

Ce remarquable travail de défricheur de Pierre STAUDENMEYER, hélas trop tôt disparu, est une véritable bible...

Un "beau livre" (23 x 30,5 cm, 336 pages, 300 illustrations couleur, relié, sous jaquette, aux éditions NORMA, 2005, ISBN : 978-2-9092-8353-1), absolument indispensable à tout amateur de céramique "50" !

mardi 29 mars 2011

Bons résultats chez TAJAN !

 Il y avait de bien belles choses chez TAJAN les 15 et 22 mars dernier (ventes "Arts décoratifs du XXe siècle & Design).

Les prix ont été soutenus, notamment pour JOUVE, toujours aussi demandé.

Quelques exemples :


- Lot n° 94 : Georges JOUVE (1910-1964), spectaculaire coupe en faïence, émail noir lustré, large piédouche à ressaut sphérique, corps formant large calice. Signatures incisées "Jouve" et "Sigle d'Apollon". Haut. 36,2 cm, diam. 17 cm.
Estimation : 5.000-7.000 €. Prix atteint : 7.395 €. L'acheteur est un grand galeriste parisien...


- Lot n° 97 : Georges JOUVE (1910-1964), coupe ovoïde élancée en faïence sur piédouche, émail noir lustré. Signatures incisées "Jouve" et "sigle d'Apollon". Haut. 23,4 cm, diam. 12 cm. Estimation : 1.500-2.500 €. Prix atteint : 2.040 €.



- Lot n° 98 : Georges JOUVE (1910-1964), coupe "galet" en faïence, émail noir lustré. Signatures incisées "Jouve" et "sigle d'Apollon". Haut. 9,7 cm, diam. 13,5 cm. Estimation : 3.000-3.500 €. Prix atteint : 5.865 €. Gros prix, justifié par la qualité et la rareté de cette "petite merveille"...


- Lot n° 147 : Jacques (1926-2008) et Dani (1933-2010) RUELLAND, suite de deux petits vases à épaulement en terre au manganèse, émail jaune orangé jaspé pour l'une, orangé jaspé pour l'autre. Signature incisée "Ruelland". Haut. 28 cm. Estimation : 1.000-1.500 €. Prix atteint : 2.040 €. Je l'ai manquée de peu, hélas :-(, d'autant plus que c'était un des rares lots de la vente à ne pas avoir atteint sa vraie valeur...

TAJAN proposant régulièrement des céramiques "50" de grande qualité, c'est une bonne "source" pour compléter sa collection.

jeudi 24 mars 2011

Olivier PETTIT (1918-1979)


Vide poche de forme losangique, 
décoré d'un coq polychrome, stylisé et incisé,
reposant sur trois pieds (circa 1955).  
L. 12 cm, h. 3 cm (collection personnelle)

Né à Paris, en 1918, Olivier PETTIT s'inscrit en 1938 aux Beaux Arts de sa ville natale (section sculpture). Il interrompt ses études pendant la Seconde Guerre Mondiale pour s'engager dans la Marine et servir les Forces Françaises Libres. Dès 1945, il reprend son cursus et sort des Beaux Arts en 1952, en obtenant le premier second prix de Rome de Sculpture. En récompense, il bénéficie d'un séjour de deux ans (1953 et 1954) à la Casa Velasquez, à Madrid.

Parisien jusqu'à la fin des années 60 (il réside alors rue Hallé), il se consacre à la sculpture et au dessin. Il aborde la céramique lors de séjours à Vallauris. Il y travaille l'argile et la décore à main levée, généralement de motifs figuratifs incisés. Son travail est récompensé à plusieurs reprises (il sera par exemple médaille d’argent à l’Exposition Internationale de Céramique de Cannes, en 1956).

A partir de 1968, il s'installe dans sa résidence secondaire varoise, près de Flayosc, où il continuera de travailler jusqu'à la fin de sa vie, en 1979.

Olivier PETTIT fera également de décoration architecturale, comme pour le Ministère des Finances à Paris.

Ses céramiques sont signées à la main, de ses initiales - "O" et "P" - imbriquées.

mercredi 23 mars 2011

Mystérieux "PYL"


J'aime beaucoup ce très joli petit vide poches de forme ovale, au décor animalier typique des années "50" (L. 14,5 cm, l. 11 cm, h. 2 cm, collection personnelle).

Il est signé "PYL" :


Qui connaîtrait son (ses) auteur(s) ?

Merci d'avance !

D'après l'ami Clément, fin connaisseur, ce serait une production de Jacques POUCHAIN, à la faïencerie de Poët-Laval, dans la Drôme.

Jean-François confirme.

Merci à tous les deux !

PS : "PL" pour Poët-Laval ? Quid du "Y" ?

lundi 21 mars 2011

Attention aux restaurations "non signalées" !

J'ai reçu ce matin ce qui devait être un fort bel ensemble de Denise GATARD, deux coupelles et un calice, annoncé comme parfait, "zéro défaut".

"Zéro défaut" ? Hélas non !, puisque les deux coupelles, défectueuses, ont été restaurées.

Grosse déception, donc (j'étais très impatient de recevoir ces céramiques !), et retour à l'envoyeur illico presto pour remboursement...

Si je tolère de petits défauts (de type "éclat"), il en va tout autrement pour les restaurations, surtout massives et grossières. Eh oui, je préfère de très loin une ride (qui n'en a pas après 50 ans ?) à un lifting raté...

Bref, tout cela pour vous dire qu'en matière de céramique il faut faire attention et bien examiner, attentivement, tout achat avant de le valider. Il y a trop de vendeurs indélicats qui "oublient" de signaler la présence de défauts ou, pire !, de restaurations et qui, après réception et réclamation, font les étonnés. "Ah bon, il y a un problème ?"...

Certaines restaurations étant très bien effectuées et difficilement décelables, n'hésitez pas à consulter un expert avant tout achat de valeur. Cela vous évitera de cruelles déceptions lorsque vous serez plus expérimenté et saurez alors séparer le bon grain de l'ivraie.

Etant expert en philatélie, je sais déceler ce type de "manipulation", fréquent dans mon domaine ; eh oui, les timbres c'est fragile ! J'étais cependant bien loin de m'imaginer que cette plaie concernait également le petit monde de la céramique. Un phénomène loin d'être marginal, hélas...

samedi 19 mars 2011

JOUVE et JOUVE...


"Cul" d'un vase "rouleau" signé "At Jouve" (après 1964)

Georges JOUVE est l'un des céramiste dont les oeuvres sont les plus recherchées actuellement. Ces dernières sont généralement signées "Jouve" et (ou) marquées de son signe "alpha".

Après son décès, en 1964, son épouse - Jacqueline - a pris le relai.

Les pièces produites par cette dernière (essentiellement des vases de type "rouleau") semblent l'avoir été jusqu'à la fin des années 60 (?) ; elles sont signées "At (pour Atelier) Jouve" et marquées du même signe "alpha".

Difficile de quantifier cette production "post mortem". Quant à l'intérêt de ces "rééditions", il me semble bien moindre...

vendredi 18 mars 2011

Pichet de Denise GATARD

Denise GATARD (1908-1991)
Pichet en faïence (circa 1955)
H. ? cm

Cet élégant pichet de Denise GATARD est typique de la production de l'artiste dans les années 50. Vert-tilleul à l'extérieur et blanc à l'intérieur, il est souligné en bordure d'un délicat filet noir au crayon d'oxyde.

Une très jolie pièce...

jeudi 10 mars 2011

Denyse GATARD (1908-1991)

Cendrier en céramique émaillée, 
blanche et satinée à l'extérieur, mordorée et brillante à l'intérieur, 
cet émaillage étant typique de l'artiste (circa 1950). 
L. 7 cm, l. 7 cm, h. 5 cm (collection personnelle)

Soeur ainée du célèbre céramiste Georges JOUVE, Denyse GATARD se forme à l'École d'arts appliqués de la rue Duperré, à Paris, puis fréquente les cours de dessin de l'Académie de la Grande Chaumière, toujours dans la capitale.

Après avoir travaillé dans l'atelier de Jean DUNAND, célèbre laqueur, dinandier et sculpteur de la période Art Déco, où elle s'initie au travail de la laque, elle suit son mari en Indochine puis en Algérie et au Maroc, où elle se familiarise avec le modelage de la terre.

Après-guerre, elle se perfectionne auprès de son frère, à Paris. Elle y installe un atelier, rue Guénégaud, puis reprend celui des époux PIERLOT, au 10 rue de Buci. Ses premières pièces ressemblent, bien sûr, à celles de son frère, avec les mêmes émaux, tilleul et jaune pâle, notamment.

A partir de 1947, elle met au point un superbe émail au lustre doré et réalise des miroirs, cendriers, vide poches, coupelles, etc., ainsi qu'une série de bijoux qu'elle développe tout au long des années 50.

Sa production est essentiellement diffusée par les galeries parisiennes de l'Arcade et du Siècle. Elle figure également dans les ensembles du décorateur Maurice PRÉ, son second mari.

Jusqu'en 1965, Denyse GATARD participe régulièrement au Salon des Artistes Décorateurs et à celui des Arts Ménagers.

Les oeuvres de Denyse GATARD sont généralement signées "DG" (signature incisée).

Bibliographie :

- "Création en France, arts décoratifs 1945-1965, répertoire alphabétique" (éditions Gourcuff-Gradenigo, 2009)
- "La céramique française des années 50", par Pierre STAUDENMEYER (NORMA Éditions, 2005)